Le Banquet du Tournoi

Chuchoteur d'histoires Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 20/05/2009

Le tournoi s’était terminé l’après midi même. Malgré les récents événements et l’admission d’un des participants à la maison de vie, l’ambiance qui emplissait les rives du lac était bon enfant et plutôt festive. Pour remercier les participants et les récompenser de leur labeur une fête avait été organisée. Tous les habitants y étaient conviés.

En l’honneur de ce banquet, un espace avait été aménagé sur les rives du lac. Musique, nourriture et boissons à volonté, animations, espace de danse, tout cela était tenu par des bénévoles. Un petit podium en bois avait été installé, des haies de fleurs avaient été crées par les prêtresses et deux banderole tenue par des fées flottaient dans les airs. L’une félicitait les valeureux combattants, l’autre souhaitait aux invités une bonne soirée.

En fin d’après midi, les habitants commencèrent à arriver, n’ayant qu’une hâte, pouvoir voir de plus près ceux qui avaient affronté labyrinthe, énigmes et créatures féroces. Plus encore, la foule attendait avec impatience de savoir qui serait le vainqueur de ce tournoi. Mais avant ça, et puisque le cadre a été posé, attendons les invités…

Pour le sondage :

Il s’agit de voter pour LE vainqueur de ces trois épreuves. Il faut tenir en compte le style, l’écriture, le respect des règles, l’imagination, et le plaisir qu’il y a eut à le lire. Les trois épreuves sont disponibles pour lecture dans la section scénario du forum.
Pour les participants, soyez fairplay et ne votez pas pour vous même. Idem pour ceux qui ont plusieurs comptes, un seul vote suffit.

D'abord, le Labyrinthe. Puis la cabane du vieillard. Et enfin, la Gorgone. Sindanarie était tendue comme une corde d'arc à la fin de la dernière épreuve du Tournoi. Le frisson de peur qu'elle avait étouffé en se sentant paralysée par le regard de la créature lui avait infligé le plus énorme coup de fouet qu'elle ait ressenti depuis longtemps. Il lui aurait fallu du temps pour reprendre totalement contenance, pour maîtriser de nouveau parfaitement chacun de ses gestes et chacune de ses expressions. Dès qu'elle avait craint, un tant soit peu, pour sa vie ou son intégrité, elle avait eu besoin de se reprendre, de se calmer, d'accepter ce qui s'était passé. Mais à peine était-elle sortie de l'arène où elle avait affronté une Gorgone que la semi-elfe avait été happée par l'un des organisateurs, qui lui avait dit avec empressement, sans se douter apparemment (malgré la lueur féroce qui dansait encore dans les prunelles émeraude) qu'un simple mot de travers pourrait signer son arrête de mort :

Damoiselle, vous savez qu'un banquet est organisé pour célébrer la fin du Tournoi ?

Devant la dénégation muette de Sindanarie, qui luttait pou garder son calme, il s'était offert spontanément pour l'accompagner. Sur le chemin jusqu'à ce lieu, la semi-elfe s'était contentée de répondre par monosyllabes au bavard organisateur, espérant le décourager en même temps que son excitation de l'assaut retombait, mais rien n'y avait fait. Il était accroché à elle comme une sangsue à une jambe au bon goût, ou comme une palourde à son rocher. Et il lui avait été impossible de s'en défaire jusqu'aux rives du lac, où le banquet en question devait se tenir.

La beauté du lieu lui coupa le souffle. Elle n'était presque pas revenue en ces lieux où elle avait abordé pour la première sur Ynis, et jamais sur cette portion des rives du lac. L'eau se jetait paisiblement, en petites vaguelettes, sur une mince bande de sable fin et blanc. Pas de rochers au-delà du sable, mais une verdoyante herbe fine et drue sous le Soleil de cette journée déjà bien entamée. Au loin, les brumes noyaient l'horizon. Le paysage était paisible, calme. L'adrénaline qu'elle avait refoulée en chemin, luttant pour ne pas se défaire de l'organisateur trop bavard d'une manière un peu expéditive (car un combat, quel qu'il soit, la laissait le plus souvent dans un état de nerfs lamentable, d'humeur irritable et intraitable), s'était dissipée à la vue de la nature qui s'offrait à ses yeux.

Détachant le regard du Lac et de ses abords immédiats, Sindanarie se tourna vers le côté où tentait de l'entrainer l'organisateur-sangsue. Au milieu de la verdure, comme sorti de nulle part, se dressaient de nombreuses tables, protégées par des nappes d'un blanc éclatant et couvertes de nourriture et de vases transparents contenant diverses boissons, à en juger par leurs différences de couleur. A peu de distance, une aire avait été dégagée près de quelques musiciens qui accordaient leurs instruments. L'organisateur lui expliqua que tous étaient des bénévoles qui profiteraient, aux premières loges, de la soirée à venir. Un peu plus loin encore, des haies en fleur, deux banderolles... Et sous les banderolles, quelque chose comme... De la foule. Il y avait bien du monde par ici... C'était le moment de fausser compagnie à l'organisateur. Avant qu'il n'ait la mauvaise idée de la présenter, on ne sait jamais ce qui traverse la tête des gens, après tout...

Ni une ni deux, la semi-elfe le suit docilement et, au moment où il lui propose de lui ramener un verre, elle accepte avec empressement. Et, dès qu'il a le dos tourné, elle se fond, en quelques enjambées souples et rapides, dans la foule déjà présente. Pour s'apercevoir que la foule est tournée vers un... Podium. Et que la foule vote. Impossible de voir ces votes pour le moment... Mais l'avenir dira bien ce qu'il en est.

Et la semi-elfe se mit en quête d'une tête connue, veillant à rester hors d'atteinte d'un quelconque organisateur trop bavard...

Après son combat, les organisateurs chargé de la santé des participants le mirent dans une salle à part en complète isolation. En partit à la demande d’Isaac, puisque de toute façon il ne possédait de blessure assez grave et son nez avait cessé de saigner, bien que son mal de tête n’était pas près de partir. Ainsi que la fatigue qui venait subitement de l’abattre, oui même si côté effort physique il n’avait pas fait grand-chose, comparé à certains, il n’empêche que l’effort qu’il avait dû utiliser pour son pouvoir était tout aussi éreintant. C’est pourquoi il profité d’être pour pouvoir piquer un somme, sans prendre la peine de regarder les autres participants faire leurs combats.
C’est un peu avant le début du banquet que Lyre décida de réveiller Isaac, ce dernier bien que reposé, avait encore un mal de tête persistant. Cependant, ce n’est pas le mal de tête qui l’inquiétait, mais plutôt son incapacité à créer des boucliers invisible. Il avait dû trop faire d’effort dans son pouvoir et se dernier se retrouver momentanément hors d’usage. Tant pi, il se débrouillerait sans si jamais le besoin s’en ferait sentir. En tout cas le tournois était définitivement terminé et peu importe le résultat, tout ce qui l’intéressait c’était les éventuels personnes qu’il pourrait croiser lors de se banquet.

Trop tard pour y aller par la voit normal, celle qu’avait prévu les organisateurs, Isaac utilisa Lyre pour se rapprocher le plus possible du lieu de rendez-vous de tout les habitants de l’île. Grâce à Lyre et a sa compétence pour le faire voyager dans l’autre dimension, il prit moins de temps qu’il ne l’aurait fallu pour arriver au banquet. Cependant, pour que personne le voit apparaitre dans une ombre, il avait décidé de finir les quelques centaines de mètres à faire à patte. Et puis cela lui permettrait de se glisser dans la foule de la manière la plus naturelle qui pouvait exister. Mis à part certaines personnes qui allaient le reconnaître parce qu’ils savaient observer, peu de monde se retourner vers lui. Cependant, il existait parmi ceux qui le reconnaissaient comme un des participants, des curieux qui aimeraient poser des questions. C’est pourquoi dès son arrivé, Isaac passa un temps à esquiver les personnes qui souhaitait lui parler. Surtout que son objectif n’était pas ces vulgaires curieux qui étaient là juste pour pouvoir s’amuser et se divertir. Même si, il fallait l’avouer, le tournois et le banquet étaient justement là pour sa.

Quelques heures avant…

Le prince, du haut de la tribune qui lui avait été aménagée, observait en silence les participants venir les uns après les autres. Tous étaient braves à leur manière, tous avaient un style particulier mais au bout de deux combats, l’ennui se faisait sentir. Il n’avait jamais été friand de ce genre de festivités, pourtant, c’était ce qui plaisait le mieux aux gens du peuple. De la violence, du sang, de l’action, le bien qui triomphe du mal. Il hésitait à quitter les lieux quand le quatrième concurrent pénétra dans l’arène. Une boule se forma dans sa gorge.

Qu’est ce que ce gamin faisait au milieu de l’arène ?

- Stupide chat. Souffla-t-il.

Mais la surprise laissa sa place à l’inquiétude quand la créature apparu. Cerbères, le chien a trois têtes. Le prince suivit le combat, se levant en sursaut lorsque son employé se fit attraper par le tricot. Un sentiment de frayeur empoisonna ses veines tandis que ses yeux avides suivaient le combat. Lorsque ce fut finit et que la foule acclama le candidat, il n’y tint plus et quitta les lieux d’un bon pas. Il ne lui fallut qu’une minute pour rejoindre l’espace aux multiples tentes réservées aux participants. Il s’engouffra dans celle se Loïs, la mâchoire crispée. Mais… Quand il vit la boule de poil recroquevillée sur elle-même, un immense soulagement l’envahit. Le prince avait eu une belle frayeur.

Il s’avança d’un pas menaçant vers Loïs et m’attira violemment à lui pour le serrer dans ses bras. Les sourcils froncés, Lyan n’aurait à ce moment lâcher prise pour rien au monde. Il venait de faire fi des convenances pour un garçon-chat, abandonnant son rang et son devoir de prince.

- Ne me refais jamais ça.

.*.*.

Plus tard, lorsqu’il avait regagné le pavillon, les soucis s’étaient accumulés. L’un des participants, Machi, avait été anormalement blessé. Le tournoi avait été truqué ! Lyan prit la décision de cacher ces faits au peuple insulaire tant qu’ils seraient encore dans le flou. Il fallait essayer de sauver le maître des souhaits pour en savoir plus et il se fichait du temps ou de l’énergie que ça prendrait. Cet homme ne devait pas mourir.

Pour passer sa migraine naissante, se sachant forcé d’apparaître au banquet final du tournois d’Ynis Witrin, il fuma un peu d’opium, juste assez pour se sentir plus détendu. Ce n’est qu’après qu’il rejoignit la fête, avec en tête l’idée de découvrir un autre secret qui l’avait agacé, celui de l’identité du nouveau chef de la guilde des chevaucheurs. Il devait mettre cette fête à profit pour le trouver, et pour cela, il n’hésita pas à aller s’adresser à une jeune femme, la seule participante de sexe féminin du tournoi. Lyan afficha son air mondain, celui qui de tous le panel de ces masques étaient le plus agréable et alla l’aborder :

- Vous avez fait un très beau combat mademoiselle Sindanarie.

Il fallait le reconnaître, la tentative d'isolation de Sindanarie via la foule avait été plutôt concluante jusque là. L'organisateur importun (elle pourait peut-être l'inviter à manger chez elle un jour, cela lui ferait passer l'envie de lui coller aux pattes) ne l'avait pas retrouvée, et elle évoluait à sa guise, cherchant éventuellement une tête connue pour faire mine de sociabiliser. Attitude étonnante s'il en était, mais... Quand on est seul dans une foule, c'est tout de même moins réjouissant. Cela dit, elle s'habituait très bien (et s'était toujours très bien habituée) à rester seule avec ses pensées, et elle 'néprouvait pas encore un besoin urgent de lier une conversation sur un sujet dont elle n'avait encore aucune idée.

Bref, toujours est-il que la semi-elfe déambulait quand un jeune homme l'aborda, ce qui la fit sursauter. Elle ne le conaissait pas, après tout, ce jeune homme, et ne s'attendait donc pas à ce qu'il lui adresse la parole... Ecoutant ses mots, elle le détailla rapidement, vestige de ses anciennes habitudes. Grand, élancé, un visage à l'allure peu commune chez les humains, une allure de noblesse naturelle sans doute. Et, surtout, un air mondain. En soi, cela n'avait rien de déplacé chez quelqu'un de haute extraction et de haut rang, mais... Mais jusqu'ici, elle n'avait vu cela que lors de ces réceptions entre puissants où chacun attend de l'autre quelque chose, informations, traités, serment, traitrises... Alors lui, que voudrait-il ?

Faisant fi de ces pensées, la semi-elfe se composa une expression avenante et détendue pour lui répondre, une brin de dérision dans la voix:

Si vous appelez cela un beau combat... Se laisser avoir bêtement par son adversaire, cela suffit à rendre l'ensemble mauvais.

Avec un sourire amusé, elle reprit immédiatement :

Mais enfin, maintenant je suis avertie, et ça ne risque pas de se reproduire... Bref ! Excusez-moi, mais je ne crois pas vous connaître, continua-t-elle sur un ton plus sérieux, à moins que la mémoire ne me fasse défaut... Qui êtes-vous donc ?

A grand peine, Sindanarie se retint et termina par une unique question. Et l'autre question, la question qui brûlait les lèves de l'ancienne assassine ne fut pas formulée.
Que me voulez-vous, seigneur de cette terre ?

Touché… Le prince ne put retenir un sourire entendu. Il n’avait pas vu Sindanarie combattre, s’étant éclipsé dès que le chat s’était sorti de l’arène. Son entrée en matière venait d’être réduite en poussière. Tant pis, il n’allait pas se démonter pour autant. Il plissa les yeux, amusé par la répartie de la participante. Il fit mine de la regarder de pied en cap puis reprit la parole :

- Vous n’avez pas l’air d’être grièvement blessée, vous n’êtes pas non plus à l’agonie donc j’estime que ce fut un combat au minimum passable.

Le prince n’allait tout de même pas admettre son absence temporaire lors des jeux, beaucoup s’en offusquerait s’ils l’apprenaient. On avait sans doute remarqué sa disparition à un moment donné mais tant qu’il ne s’agissait que de supposition, il n’en avait cure.

C’est cet instant que choisit l’une des bénévoles pour virevolter entre les invités, un plateau a la main. Lyan lui fit signe pour qu’elle s’approche et se saisit d’une coupe de vin. Avant que la demoiselle ne soit partie, il proposa galamment :

-Vous désirez ?

Il avait volontairement laissé dans l’ombre la question de son identité pendant quelques secondes. Le prince avait été surpris que son visage n’ait pas été reconnu. Il sentit même vaguement en lui une légère frustration qu’il se hâta de dissimuler. Rien ne transparaissait de son masque de mondain. C’était tout un art que de dire avec ses intonations, ses gestes et son attitude, ce que les mots échangés évoquaient vaguement seulement.

- Pardonnez mon impolitesse. Je m’appelle Lyan Key Aleyna et je suis en charge de cette cité.

Il ne cherchait en aucun cas à l’intimider. La menace ne lui aurait servi à rien dans cette situation et il aurait donc été vain d’en faire usage. Il ne désirait que quelques informations pouvant lui permettre de rassembler les pièces du puzzle. De plus, dans ce genre de cas, Lyan n’hésitait pas à faire usage de son don de télépathe pour suivre le fil de la pensée de son interlocuteur. Il comprit vite qu’elle n’était pas de celle qui se laissait aisément duper. Inutile de faire durer le plaisir plus longtemps. Abattons la carte du mensonge. Le regard du prince ne changea pas. Il façonna simplement son sourire pour donner à son visage un aspect plus sérieux.

- J’ai remarqué que l’un des participants avait des aptitudes plutôt particulière et un talent sans conteste. Malheureusement je ne parviens pas à me rappeler de son nom. Peut-être avez-vous une idée sur la question ?

Allez petite souris… Fais un léger effort.

Chuchoteur d'histoires Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 20/05/2009

Tout allait bien jusque là oui, mais un petit homme ventripotent vint déranger la fête. Il vint arracher le prince de l’île à sa conversation, puis, à l’écart de toutes oreilles indiscrètes, ils discutèrent. Cela ne devait pas être de bon augure car Lyan Key parut froissé et quitta les lieux sans plus attendre. Le petit homme mal à l’aise se dirigea quant à lui vers l’estrade, tremblant.

« Mesdames et messieurs, votre attention s’il vous plaît ! »

Il se racla la gorge, s’essuya le front d’un geste maladroit et attendit d’avoir retenu l’attention de tous.

« Nous allons annoncer le nom du vainqueur, il s’agit d’un jeune garçon qui s’est servi de sa tête autant que de son agilité, monsieur Loïs Lleweyn. »

Des acclamations, des applaudissements. L’homme leva ses paumes pour réclamer le silence.

« Cependant, nous sommes également affliger de constater qu’il y a eu tricherie lors de ce tournoi. Cet acte odieux, mené de nous ne savons quelle façon par nous ne savons qui, a coûté la vie à l’un des participants. Maître Machi a rendu l’âme ce soir. Soyez néanmoins sûr que nous ferons ce qui est nécessaire pour trouver le coupable.
En ce qui concerne le maître des souhaits, nous lui rendrons hommage cette nuit. Merci à tous. »

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