Elhorah Elwing

Invité

I- Identité

Nom: Autrefois Clawters, elle se fait maintenant nommer Elwing (pluie d’étoile en elfique)
Prénom: Elhorah, ou plus couramment Ely
Age: 18 ans, née un 18 juillet
Origine : Un royaume lointain, nommé Glasgow (Ecosse), puis les forêts enneigées D’Elendril sur les terres du Continent…
Famille:

- Ses parents, Aidan (dieu du soleil et du feu) et Madà (la tour) vivent toujours dans leur manoir, persuadée que leur fille Elhorah a été assassinée. Ils sont respectivement âgés de 45 et 39 ans. Aidan possédait un caractère fort et souhaitait faire de ses enfants des jeunes filles respectables, si seulement il savait ce que la plus jeune est devenue. Madà est quand à elle, une jeune femme douce et soumise, très silencieuse, elle se renferme dans l’univers des livres en oubliant sa famille. C’est elle qui transmit ses pouvoirs aux fillettes.

- Ely a aussi une sœur plus âgée qu’elle de trois ans, Norà (qui apaise la douleur), qui quitta la demeure à l’âge de quatorze ans, ne supportant plus son père. La jeune fille a un caractère très fort, presque masculin et est une guerrière avertie.

- Ne reste qu’Ellissan qui sans être liée à elle par le sang est sans doute la personne la plus importante aux yeux de la jeune fille. Agé de 20 ans à peine, il est le chef de la guilde des voleurs et son caractère très étrange empêche ses fidèles de le cerner et donc de le blâmer. Sa relation avec Elhorah est cependant assez ambiguë.
Race: Humaine
Profession: Voleuse

II- Profil psychologique

Caractère: Pour résumer cette jeune fille en quelques mots je dirais qu’il s’agit d’une petit princesse égoïste et insupportable mais pourtant au fond, elle est attachante. Turbulente, Elhorah ressent l’irrépressible besoin de bouger, de parler et de faire quelque chose de ses dix doigts, elle est tout simplement incapable de rester calme cinq minutes d’ affilées, sauf quand elle dort.

A première vue, elle paraît égocentrique, originale et avec une personnalité bien à elle, et encore heureux qu’elle soit la seule. Sociable, Elhorah n’hésite pas à aller vers les gens pour discuter avec eux, même si elle a parfois du mal à refréner l’envie de leur dérober quelque chose. D’une franchise exacerbée, elle ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à dire ce qu’elle pense, qu’importe si cela blesse, elle n’y peut rien elle. Rancunière et particulièrement susceptible, la jeune fille possède comme dirait-on un véritable caractère de cochon !

Le moins que l’on puisse dire cependant c’est qu’elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et que elle ira toujours jusqu’au bout de son idée avec une détermination et une volonté de fer. D’ailleurs pour arriver à ses fins, elle est prête à tout. Le mensonge et la trahison n’ont plus de secret pour elle alors ne vous fiez pas à l’attachement qu’elle éprouve à votre égard, cela ne l’empêchera nullement de penser à ses intérêts en tout premier lieu.

Mais même malgré tout ça, Elhorah Elwing demeure une éternelle rêveuse qui veut croire en ses espoirs quoi qu’il arrive. D’une curiosité insatiable, elle farfouille partout et nulle part juste pour « voir à quoi ça ressemble » et se retrouve de ce fait souvent dans des situations assez délicates. Débrouillarde et fière, elle ne demandera jamais de l’aide à personne, persuadée de pouvoir se débrouillée toute seule.

En quoi est-elle attachante cette petit fille capricieuse et grognon me direz-vous ? Et bien malgré tout cela, il paraîtrait que son cœur reste pur, et qu’elle a du mal à s’empêcher d’aider les plus faibles qu’elle. Bien entendu, si c’est trop risqué pour sa personne, elle ne le fera pas, mais dès lors qu’elle s’attache à quelqu’un, elle peut aller au bout du monde sur un ordre de lui et si elle n’a rien d’autre à faire. Au fond, la jeune fille essaies de donner l’image de quelqu’un de sur de sa personne et d’inébranlable parce qu’il ne faut pas oublier que c’est une voleuse, et qu’un tigre garde toujours les mêmes rayures.
Signe(s) particulier(s) Mental(aux): Une forte tendance à la cleptomanie et au mensonge.
Qualités: A bon cœur mine de rien, jovial, dynamique, elle est aussi plutôt rusée quand il s’agit de sa propre personne et possède une détermination à toute épreuve.
Défauts:Lunatique, bornée, Elhorah est également très égoïste et ne pense pas aux conséquences de ses actes. C’est l’insouciance poussé à bout, connaissez vous quelqu’un de plus irréfléchie qu’elle ?

III- Apparence physique

Physique: De taille moyenne, environ 1m65, Elie n’ait doté ni d’une beauté irrésistible, ni d’un charme envoûtant. Non, elle est juste elle-même, comme une autre pourrait l’être et ne s’en plaint pas du tout. Assez fine, elle possède néanmoins des formes avantageuses sans êtres extravagante. La seule chose de remarquable chez la jeune fille est la couleur de ses cheveux ! En effet, ceux-ci oscillent entre le blond, le blanc, et le vert clair ce qui a souvent pour effet de choquer ses interlocuteurs, d’autant plus qu’elle ne fait rien pour les cacher.

Souvent, elle laisse deux longues mèches encadrer son visage qui une fois de plus, n’est pas exceptionnel ! Elle est jolie, mais sans être de ces filles sur lesquelles les regards se tournent. Non, les seuls instants où les regards se figent sur sa personne ce sont lorsqu’elle se fait attraper la main dans le sac, ou plutôt la main dans les bijoux !

Tiens parlons en d’ailleurs des bijoux, elle adore ça, qu’ils soient en or, en argent ou en ferraille, elle a la sale manie de s’en parer autant qu’elle le peut. Mais revenons-en à son visage, une bouche fine, s’étirant souvent en une moue boudeuse et un nez très légèrement retroussé renforcent son malice. Son regard, quelque peu arrogant, est quant à lui d’une couleur brune, presque noisette.
Signe(s)particuliers Physique(s) : La couleur de ses cheveux, oscillant entre le blond, le vert pâle et le blanc.

V- Armes & Pouvoirs

Pouvoirs: Elhorah a la faculté de dématérialiser, rendant les objets ou bien son corps transparent et impalpable mais il lui arrive encore de se rematérialiser bien malgré elle.. La jeune fille est une illusionniste de talent, elle parvient même à matérialiser de temps en temps ses illusions ou du moins à en donner l’apparence. C’est également une animagus aigle.
Talents/Hobby/Loisirs: Voler, contempler les trésors quels qu’ils soient, et se battre, c’est jusqu’ici le seul moyen qu’elle a trouver pour canaliser son énergie, bien entendu, ces combats ne sont qu’amicaux. La demoiselle est aussi très douée pour les cabrioles équestres. Elle possède de plus un mémoire assez impressionnante lorsqu’elle veut… Sa rapidité est également hors du commun sans frôler la déraison, elle reste visible dans ses mouvements à l’œil humain.
Armes: Des Twins Blades, qu’elle a toujours à porter de main et un fouet épineux qu’elle apprend tout doucement à manier.

VI- Hors rp

- Comment avez vous eue connaissance du forum? Mystère et Bulles de citron
- Que pensez vous du design? *.*
- Des suggestions? /
- Le mot de la fin? Shtoumph

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IV- Biographie

Histoire: Je pourrais vous raconter la naissance d’Elhorah, le début de son enfance dans cet immense château perdu au milieu de la forêt. Ce début d’enfance entourée d’amour par sa mère, de bêtises avec sa sœur, et des colères de son père. Pourtant dieu sait qu’Aidan aimait ses filles, mêmes s’il s’agissait de deux petites pestes un peu trop turbulente qui faisait dresser leurs cheveux sur leur tête à chacune de leur gouvernante.

A l’époque, Elhorah était douce, gentille, et avait le cœur sur la main même si déjà elle développait en son sein, une attirance secrète pour les choses qui brillent.

« Chut ! »

« Chut ? Quoi ? »

« Elle va nous trouver Ely, tais toi ! »

« Mesdemoiselles !!!! Norà !!! Mademoiselle Elhorah ! Ou êtes vous encore passer ? »

Maryse s’évertuait à rechercher en courant les deux petites filles dont elle avait la charge…En plein milieu de la nuit ! Son visage était pâle, sa chevelure défaite et les traces de terre humide sur sa robe de nuit blanche trahissaient de nombreuses chutes. Norà ressentait de la peine pour sa gouvernante, mais elle savait aussi que si elles se faisaient attrapées, elle et sa sœur auraient le droit à la correction de leur vie !

Seulement ça, Ely ne semblait pas vouloir le comprendre puisqu’à genoux, ayant déchiré le bas de sa robe de nuit qui « la dérangeait pour avancer », elle crapahutait déjà dans les buissons à la rechercher de son trésor. Norà soupira et jeta un regard noir à sa petite sœur en lui saisissant le poignet. Elles avaient respectivement neuf et cinq ans, et depuis environ… cinq ans, la plus vieille se retrouvait toujours embarquée dans des histoires étranges par la plus jeune. Ely avait une imagination débordante et semblait être incapable de tenir en place cinq seconde. Son inverse en quelque sorte.

L’excuse de cette nuit ? Mademoiselle Elhorah qui comme d’habitude ne dormait pas alors qu’elle aurait du se blottir contre Morphée depuis longtemps, avait vu « une étoilée tombée sur la terre » et s‘était donc en bonne et dû forme faufilée au milieu des dédales de pierre du château pour sortir par les cuisines. Sans même remarquer que sa sœur la suivait ! Quelle imprudente.

Evidemment, en voyant la chevelure blonde de Norà, elle fut surprise et ne put réprimer un cri qui…réveilla la gouvernante !

« Reste calme Ely ! Dès qu’elle commencera à s’éloigner on filera dans nos chambre. »

« Nan ! »

Fit la petite avec une énergie étrange, ses yeux noisettes reflétant une détermination de fer. Norà l’observa en écarquillant les yeux, se demandant par quelle gargouille malade elle voulait encore en venir. Baissant timidement les yeux, la petite libéra son poignet et murmura simplement :

« J’ai pas encore trouvé l’étoile qui est tombée du ciel… »

Mais ce n’était pas possible ! Elle n’avait rien d’autre à faire ! L’idée de se faire attraper ne l’inquiétait pas ! Si elle rentrait maintenant, Maryse penserait avoir fait un horrible cauchemar et l’histoire demeurerait dans l’ombre, il n’y avait pas de temps à perde ! Bon, il fallait vraiment qu’elle protège cette insouciante petite fille aussi inspira-t-elle profondément, et se saisit-elle du bras de sa petite sœur qui grognait doucement :

« Lâche-moi ! Je t’ai dit de me lâcher… Non je ne veux pas rentrer mais regardeeeeeeeeeee !!!! »

« Quoi ? »

Fit-elle à voix basse avant de voir au fond de leur jardin, une sorte de lueur brillante comme celle des étoiles naître dans le ciel et tomber juste derrière la grille du château. Cela piqua d’avantage la curiosité d’Ely au vif et elle tenta de s’enfuir. Mais sa sœur était plus vieille et donc plus forte qu’elle :

« Lâche-moi Norà où je dis tout à papa ! Je lui dirais d’en plus de nous donner des cours d’équitation le vieux Amshel t’apprends à manier l’épée. Je lui dirais lâche moi ! »

Mais rien n’y faisait, pas même le fait que la petite gigote comme un vers de terre ! Un cri déchirant perça alors les ténèbres, c’était la voix de Maryse qui avait ouvert les grilles et était passé à l’extérieur du château. Pas moins de cinq minutes plus tard, la cours était emplie de gardes et chevalier et de magicien et de… Leur père. Celui-ci avançait vers elles d’un pas sévère qui comme toujours parvenait à les tétaniser. Alors Ely ne gigota plus et dans un moment intense de courage, elle se plaça devant sa sœur en hurlant :

« C’est pas la faute à Norà !!!!!! »

Intensément, il la fixait, l’inquiétude le rongeait et la colère déformait ses traits. Alors sans réfléchir d’avantage il leva sa lourde main et gifla sa fille qui au lieu de baisser la tête et pleurer comme toute les autres petites filles releva farouchement ses yeux vers Aidan en arborant un air de défi.

Un long soupir s’échappa des lèvres de l’homme qui observa les deux fillettes… Mais déjà un de ses gardes hurlait ! Sans attendre une minute de plus, il empoigna son épée et hurla :

« Maryse ! Ramenez les filles dans leurs chambres et faîtes en sorte qu’elle n’en sorte pas jusqu’à ce que je revienne ! »

« Oui monsieur… »

Fit docilement la jeune femme qui éprouvait à la fois un intense soulagement et une colère difficile à retenir contre les deux petites… Et voilà, elle allait recevoir la plus belle correction de leurs vies… Elhorah baissa les yeux, elle ne murmurerait pas d’excuse, mais elle s’en voulait que sa sœur se fasse une fois de plus gronder à cause de ses bêtises. C’était injuste non ? En plus, elles n’avaient même pas trouvé l’étoile…

De l’autre côté des grilles du château, Elian pestait contre l’échec de cette mission. La lune éclairait ses longs cheveux noirs, des oreilles d’elfe, son corps fin et élancés, cette main qui tenait fermement dans la sienne celle d’une enfant. D’un petit garçon, pas beaucoup plus âgée qu’Elhorah… Resserrant ses doigts sur ceux de son père, il leva ses yeux vers lui et murmura simplement :

« Je peux m’en occuper papa ! »

L’illusionniste de la guilde était épuisée et son front suintait de sueur. Attirer la fillette avec des étoiles ne marcherait pas, hors c’était elle qui était la cible la plus facile pour un enlèvement, sa curiosité la perdrait. Le vieil homme au regard encore vif répondit de sa voix éraillée :

« Maîtres, nous sommes pour l’instant invisible a la vue des gardes mais ça ne durera pas. Cependant votre fils est bien trop jeune. Ne voulez vous pas remettre cette mission à une date ultérieure ? »

Le jeune elfe noir serrait les dents, il ne pouvait accepter aucune des hypothèses qui s’offraient à lui et bon sang Ellissan n’avait que sept ans ! Seulement leur commanditaire n’attendrait pas… Le regard qu’il lança à son enfant fut tout de suite compris et le petit garçon acquiesça avant de se téléporter dans l’enceinte même du château, sous le lit de la fille d’Aidan. A l’extérieur, l’inquiétude se lisait sur le visage de cet homme pourtant si froid et pourrit de vices qu’était Elian, son fils était son seul bien, le seul souvenir de sa défunte épouse…

……

Pouf

Le petit garçon secoua la tête pour tenter de se remettre les idées en place, décidément, il n’était pas encore au point avec son pouvoir. Et il se retrouvait au milieu d’une immense salle, une chambre… Avec deux petites filles qui l’observaient, l’une d’un regard intriguée, l’autre avec méfiance. L’obscurité qui régnait dans la pièce serait propice à sa mission, il ne devait pas décevoir son père, surtout pas !

Ellissan passa sa main dans ses cheveux et soupira doucement, il avait la désagréable sensation que l’aînée allait lui sauter à la gorge pour l’égorger. Ce n’était pas vraiment le comportement d’une jeune fille de bonne famille. Son père étant chef de la guilde, il avait toujours vécu au milieu d’un ramassis de voleurs, de meurtriers et de mercenaires peu fréquentables. Cela avait au moins eu l’avantage de lui apprendre l’art du mensonge.

Il réfléchissait à toute allure lorsque soudainement, son regard croisa les prunelles noisette de sa cible. Elle n’était pas spécialement belle, mais elle avait quelque chose de si vivace au fond des yeux qu’il perdit contenance pendant quelques secondes avant de bredouiller un pitoyable mensonge.

« Je cherche l’étoile… L’étoile qui est tombé du ciel… euh… Vous savez où elle est ? »

« Non ! »Vociféra Norà en fixant intensément cet intrus. Mais malheureusement pour elle, sa petite sœur trépigna, impatiente et désireuse d’en savoir d’avantage avant de s’exclamer.

« Toi aussi tu la cherches ? Elle est dehors, devant les grilles, mais je ne peux pas y aller, la porte est fermé à clé. Père va nous disputer drôlement ! Et waouh t’as fait comment pour rentrer d’ailleurs ? »

D’un geste rapide, Norà arrêta sa petite sœur qui commençait à avancer vers l’inconnu. Quelle inconsciente ! Un sourire étrange illumina alors le visage du petit garçon qui susurra simplement :

« C’est… » En un instant, il se téléporta derrière Elhorah avant de poursuivre. « … Magique ! »

La petite était impressionnée et mourrait d’envie de s’entretenir avec cet étranger. Norà quant à elle sursauta et bondit sous son lit pour ce saisir d’une petite dague. Mais le temps qu’elle se retourne… La pièce était vide et atrocement silencieuse. Tout était allé si vite ! Elle n’avait même pas eu le temps de comprendre et au vu du peu de meuble qui se trouvait dans la pièce, ils ne pouvaient s’être cachés.

Un grincement sinistre retentit alors, le bruit d’une clé que l’on tourne dans une serrure et puis la lumière du couloir envahissant la pièce. Le regard de ce père qui jamais ne se remettrait de ce qui venait d’avoir lieux.

Ce fut la dernière fois, la toute dernière fois qu’Elhorah vit son manoir. Plus jamais elle n’y retournerait, mais jamais elle n’oublierait l’étoile qu’elle avait voulue saisir….

~
Animal de Compagnie: Aucun, elle ne saurait pas les supporter.

Invité

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Il lui avait mentit, il lui avait dit que si elle prenait sa main, ils iraient chercher l’étoile… Alors elle avait obéit, et tout s’était passé bien trop vite. Elle avait eu la nausée, la sensation que chaque particule de son corps se désintégrait avant de se reformer dans une douleur atroce. Et il y avait eu cet homme, une carrure imposante, un regard vif, et un sourire mauvais, elle l’avait tout de suite déprécié. Il l’effrayait et une aura désagréable l’entourait. Le petit garçon l’avait appelé « papa » puis, on l’avait jetée dans un immense baluchon, et malgré ses cris, malgré ses menaces et ses coups, l’homme qui l’avait jetée sur son dos n’avait pas cillé…

Depuis combien de temps était-elle là maintenant ? Un mois ? Un an ? Une semaine ? Un jour ? Elle l’ignorait, enfermée dans cette sorte de petite cabane en bois, elle ne voyait du monde qu’aux heures des repas et lorsque le vieux magicien venait voir comment elle se portait. Elhorah avait bien tenté de fuir, mais la fatigue et les larmes qui se succédaient en cascade sur ses jours avait finit par avoir raison d’elle…

Comme tout les autres jours et toutes les autres nuits, la fillette était adossé à ce mur et fermait les yeux en s’imaginant le visage bienveillant de sa sœur, mais bientôt, cette image s’effacerait. Ce soir là, elle entendit des froissements de vêtement, puis le bruit d’une chute habile et légère sur le parvis de sa « demeure ».

Sur ses gardes, la petite ferma les yeux et se concentra pour agir comme elle se l’était promis… Il fallait qu’elle soit courageuse, qu’elle soit forte, ça marcherait, elle en était sûre !

Ellissan poussa la petite porte dans un flot de lumière lunaire, sa silhouette gracile se découpait avec élégance dans cette obscurité et la clé qui lui avait permis d’entrer formait une bosse informe dans la poche de son vêtement. Avec entêtement, la fillette restait silencieuse, et lui, lui il l’observait sans rien dire. Dire que demain il allait devoir la laisser partir, il allait devoir la « vendre ». Cette idée le répugnait, mais il commençait à s’y faire, à se dire que la vie ne valait rien, et que c’était la « loi du plus fort » qui régissait ce monde pervertit par les ténèbres. Oui mais pourquoi elle ? Il le sentait jusqu’au plus profond de lui, elle était spéciale, et il ne voulait pas la vendre !

Les commanditaires de l‘enlèvement avait commis une grosse erreur, ils avaient trahis son père et se retrouvait aujourd’hui devant les portes de l’enfer. D’une voix plus douce que celle qu’il dévoilait aux autres, il lui dit :

« Fais pas comme si tu dormais ! »

« …. »

« Demain, de toute manière… »

« Demain je serais déjà plus là ! »

Ellissan fronça les sourcils, il ne s’était pas attendu à cette réponse de la part de cette gamine bornée… Doucement, il s’approcha d’elle et s’assit à son côté. Il l’aimait bien mine de rien. Elle était très…divertissante, pour lui qui depuis sa plus tendre enfance n’avait vécue qu’entourée d’hommes et de femmes aux mœurs plus que douteuses. A côté d’eux, elle lui paraissait presque pure !

D’un mouvement rapide des talons, il se retrouva devant la fillette et pris son visage entre ses mains pour la forcer à le regarder. Il avait vu les adultes faire comme ça… Et pendant qu’ils se défiaient du regard, lui l’elfe ne sentit pas la main d’Elhorah se glisser dans sa poche pour saisir… Un collier que sans se rendre compte, elle dématérialisa et sortit de sa poche. Elle lâcha un hoquet de surprise et poussa Ellissan avant de se mettre à califourchon pour lui, le visage déformé par la colère :

« C’est pas une clé ça ? C’est un collier ! Ou est la clé ??? Je veux sortir d’ici !!! »

Le petit garçon lâcha un rire clair et distinct bien qu’il s’injurie intérieurement de n’avoir pas vu le coup venir, elle était douée. Douée pour le vol ?

« T’as encore beaucoup à apprendre ! »

Plissant les yeux de colère, la petite se releva, ne tendant pas la main à son adversaire pour l’aider à se remettre sur pieds et elle entreprit d’observer le bijou. IL s’agissait d’un ras de coup en or assez lourd, ornée d’un magnifique rubis. Avec soin, elle en caressa les gravures. Lui, un sourire aux bords des lèvres lui murmura :

« Il te plaît ? »

« Je le veux ! »

« Tu ne le mérites pas Tu ne vaux rien… Et demain tu sera vendu pour une toute petit poignée d’or »

Riposta-t-il amèrement, un goût de rancœur au fond de la gorge. La petite haussa simplement les épaules avant de répliquer :

« De toute façon je m’enfuirais ! Parce que je sais faire quelque chose que personne d’autre ne sait faire… Ou alors ma grande sœur viendra me chercher et elle vous bottera vos gros derrière ! »

Oups, elle n’aurait pas dû lui dire… Baissant les yeux, légèrement honteuse, elle vit l’objet lui être soustrait avec une rapidité impressionnante. Elle était prête à râler mais le regard qu’il lui fit la résigna.

« Je peux t’aider ? »

Sceptique, la fillette arqua un sourcil… Cette fille avait du caractère, et il s’ennuyait bien trop pour rester le seul enfant de la guilde. De plus, elle avait réussit à lui voler quelque chose à lui ! Le plus grand voleur de tout les temps ! Bon peut-être juste de la guilde mais tout de même et au niveau « enfant » ! Ce fait n’était pas négligeable et ainsi il pourrait peut-être faire pencher la balance en sa faveur.

« Viens ! »

Et sans lui laisser le temps de riposter quoi que ce soit, il prit sa main et l’entraina à sa suite, vers la tente de son père… Lorsque le regard d’Elhorah se posa sur Elian, elle frissonna, décidément, elle ne l’aimait vraiment pas. Cependant, celui-ci ne manquât pas de remarquer que le regard de l’enfant était attiré par les trésors amassés ça et là.

« Qu’est ce que tu veux ? » grommela-t-il.

« Papa… Elle… »

« Non ! Elle ne vaut rien et demain nous la vendront comme nourriture à des orcs. Désolée Gamine, mais n’étant d’aucune utilité ta vie va s’arrêter là.»

Ellissan tressaillit, un frisson parcourut l’échine d’Elhorah tandis que la colère se déversait dans ses veines, cela faisait deux fois que l’on signifiait qu’elle n’avait aucune valeur, elle Elhorah Clawters ! Et puis elle ne voulait pas mourir ! Serrant ses petits poings aussi fort qu’elle le pouvait, elle s’écria :

« Vous ne savez pas ce que vous perdez ! »

« Une gamine braillarde ? »

« Je peux voler n’importe quoi ! Vous êtes bien une guilde de voleur non ? Au lieu de me tuer, testez-moi ! Au château, j’ai pris des cours d’équitation et j’étais presque la meilleure… Norà me battait quand même. Et je, je… Je sais faire plein de chose ! Vous attirez l’attention avec vos gros bras, mais qui soupçonnerait une enfant ! »

L’homme se gratta le menton d’un geste dubitatif… Cette gamine venait d’une lignée de sorcier, il le savait bien, mais savait également qu’Elle l’ignorait, du moins pour le moment... La mettre à son service pourrait peut-être lui être utile. Son regard profond se posa alors sur son fils qui hocha doucement la tête en murmurant :

« Je la formerais… Avec Rick. »

C’est ainsi que la fillette fit son entrer dans le monde du larcin, et très vite, elle se révéla très douée, reprit ses marques et finit même par se sentir chez elle dans ce milieu malsain… Rick était un vieil homme bourru qui avait encore de longues années à vivre et il prit la fillette en affection. Elle se révéla douée pour l’équitation comme peu d’entre eux, et le vol n’avait pas de secret pour elle. En revanche, de nombreux progrès étaient à faire au niveau de ses pouvoirs et du combat. Mais il avait confiance, c’était une battante, et voler les trésors était pour elle un jeu. Elle lui disait d’ailleurs souvent qu’au milieu de tous ses trésors, elle se sentait chez elle… Elle devint bientôt la petite princesse de la guilde, choyée de tous sauf du chef, explorant chaque endroit où ils étaient envoyés en mission… Le temps fila à une vitesse monumentale, si vite, comme un rêve, comme un mirage.

~

Quelques années plus tard alors qu’elle s’entraînait avec Rick, ce dernier retenant bien entendu ses coups, après tout comment aurait-il pu taper la princesse ? Quelque chose de très étrange se passe… Assez étrange du moins pour retenir l’attention d’Elian qui entraînait son fils à quelques pas peine de là.

Elhorah avait neuf ans, ses bras fins commençaient tout juste à se muscler et le poids des dagues qu’elle utilisait s’amoindrissait de jour en jour. Elle grandissait, tous le savait, et le chef observait particulièrement ces changements. L’enfant sentait l’herbe fraîche caresser ses pieds nus, le vent chatouiller son visage en emmenant ses longs cheveux derrière elle. Le regard fixe sur son adversaire, elle se sentit si petite, bien trop petite encore pour faire ce qu’elle avait prévu… Comment pourrait-elle sauter assez haute pour passer au dessus de la tête de Rick, c’était impossible…

« Prête fillette ? » demanda la voix éraillée de l’homme.

Pour toute réponse, elle hocha la tête et à l’instant même où son mentor se jetait sur elle, elle sentit sa peau la picoter étrangement, elle se sentait soudainement si petite, si, si libre… Avant même de s’être rendue compte de quoi que ce soit Elhorah volait gracieusement au dessus du campement, sous la forme d’un aigle au plumes de jais…

En bas, elle ne put voir le sourire qu’affichait Elian… Elle valait enfin quelques choses, cette petite… Il avait bien fait de la garder près de lui en lui faisant croire au meurtre de sa famille. A présent, elle appartenait totalement à la guilde, elle ne pensait avoir plus qu’eux. Pour le reste, son fils serait bien plus apte que lui, il l’enchaînerait à ce monde sans qu’aucun de deux enfants ne s’aperçoivent de rien. Oh bien sûr, il aimait Ellissan de tout son être, mais la guilde et ses devoirs devaient passer avant tout… Avant même sa vie…

~~

C’était étrange, cette façon qu’Elian avait de laisser son fils passer autant de temps avec cette gamine. Personne n’ignorait ses intentions, mais personne n’aurait ne serait-ce même que murmurer le fond de sa pensée. Il utilisait son fils, et l’affection qu’avaient les deux enfants l’un pour l’autre pour arriver à ses fins, pour lier irrémédiablement Elhorah au vol. Et cela marchait à la perfection… Peut-être même trop bien…

« J’y arriverais en première » chuchota-t-elle, une lueur de défi au fond des yeux.

Il sourit, devant cette porte à la peinture rouge écaillé, et répliqua, volontairement moqueur :

« Alors la princesse, tu rêves ! »

Mimant une moue outrée, la gamine avait douze ans, peut-être treize. Un… Elle détourna son regard d’Ellissan, se concentrant sur son objectif. Deux, ses muscles se bandèrent sous sa peau pâle, elle était fine et agile. Lui aussi. Trois… Ils partirent comme deux flèches, deux ombres dans la nuit. Elhorah s’élança d’un bond vers le toit, se dématérialisa pour passer sans encombre le mur de briques pourpre et atterrit durement sur le sol du premier étage. Elle grimaça sous l’effet de la douleur et lança un regard à sa cheville. Elle n’était plus à une blessure près et son orgueil ne permettrait pas qu’Ellissan la batte encore une fois.

Sans attendre, elle serra les dents, ignorant la douleur lancinante et se mit à courir aussi vite que ses jambes le pouvaient. Virage à gauche, pour pénétrer dans une pièce étroite et sombre dont seule la lune filtrait quelques rayons par des volets vétustes. Rayon de lune illuminant l’objet tant désirée par sa cupidité. Le ras de cou en or trônait fièrement sur un coussin bleu roi.

L’espoir gonfla le cœur de la jeune fille qui s’élança vers le bijou, tenta de le saisir tandis qu’il disparaissait déjà de sa vue. Emportée par son élan, la demoiselle vit son centre de gravité légèrement perturbé et s’écrasa sur le sol en un bruit sourd. Appuyée sur la paume de sa main, encore au sol, elle tourna un regard meurtrier vers sa droite :

« Je l’avais ! T’as triché ! » s’exclama-t-elle, pleine de mauvaise foi.

Ellissan, fièrement debout remit l’objet à sa place et plissa les yeux :

« Tsss… T’es trop orgueilleuse. Il n’est encore pas pour toi cette année. » Puis, l’observant dans cette position burlesque, il ne put s’empêcher de laisser sortir un large rire moqueur. Son air furieux malgré sa position de faiblesse, son regard fier malgré sa défaite, sa force de caractère, ce feu qui animait déjà cette vaniteuse enfant. Tout cela l’amusait. Bien sûr il n’en avait pas tout à fait conscience… Mais elle le divertissait vraiment, lui qui n’avait jusqu’ici connu, que des brigands bien plus âgés.

Et puis comme une promesse, promesse n’appartenant qu’à eux seuls :

« L’année prochaine peut-être. »

L’année d’après, elle échoua encore, et celle d’après ? Une nouvelle défaite l’attendait. Pourtant, elle n’abandonnait pas, elle voulait ce trésor plus que tout et elle l’aurait… L’année de ses seize ans ? Elle n’y parvint pas non plus, pourtant cette année là, leurs mains se posèrent exactement au même instant sur le froid métal, un combat de tigre eut alors lieux :

« Lâche-le ! »

« Jamais ! »

Mais c’est Ellissan, qui remporta une fois de plus ce merveilleux trophée.

~*~

« Lissan ! Ellissan ! » Hurlait-elle sans cesse, sans se lasser, le cherchant juste. Elhorah n’était nullement inquiète, elle savait bien que rien ne lui était arrivé et qu’il serait revenu mais Rick lui avait ordonné d’aller le chercher. Or Rick n’ordonnait presque jamais les choses et son imposante carrure poussait à l’obéissance.

Elle sentait les cailloux à travers ses bottes brunes et grimaçaient à chaque pas, ne manquant pas d’injurier ses « saletés de bottines d’arnaqueurs ». Le soleil commençait à tomber, selon sa propre expression et elle n’était pour tout vous dire, pas très rassurée de se savoir seule en forêt. Raison de plus de poursuivre sa recherche non ?

Et enfin elle le trouva… Ce ne fut pas chose aisée, une silhouette à peine perceptible bien calée sur une branche en haut d’un arbre. Ellissan paraissait pensif, songeur, et son visage était anormalement grave. L’espace d’un instant, elle songea à faire demi-tour, il n’avait qu’à cuver sa tristesse tout seul après tout ! Mais, poussée par quelque chose qui pourrait s’apparenter à de la conscience, elle l’apostropha en ces termes :

« Tu te caches de quoi là haut ? T’as peur que papa te gronde ? »

Certes, elle aurait pu mettre plus de douceur dans ses propos, mais le matin même ils s’étaient disputés et la demoiselle en gardait quelques traces d’amertume au fond de la gorge. Le jeune homme ne prit même pas la peine de baisser son regard vers elle.

« Qu’est ce que tu fiches ? Tu joues les corbeaux ou quoi ? »

Nouveau silence. Sa patience commençait à s’effondrer.

« Descends de là abruti ! »

Evidemment, il s’abstint de lui donner toute réponse. Face à ce manque de considération, l’orgueil d’Ely fut touché. Passablement irritée, elle se saisit de quelques cailloux et entreprit de viser le voleur sans attendre. Au premier coup, il ne réagit pas, au second, il la fusilla du regard du manière absolument détestable. Au bout du cinquième, il se laissa agilement glissé sur le sol et serra le poignet de son amie avec fermeté, si fort à vrai dire qu’elle en laissa tomber le reste de ses munitions.

« Aieuh ! » grommela-t-elle en lui jetant un regard noir.

Elle s’attendait à une nouvelle dispute, à des cris, des insultes, voire même sans doute un combat. Mais non, rien de tout cela n’arriva. Il se contenta de desserrer son emprise, son visage à contre jour… Quelque chose n’allait pas, elle le sentait bien, il y avait comme une odeur de « fin » qui flottait dans l’air.

« Quoi ? » fit-elle, agressivement, de manière à dissimuler son propre trouble.

Et sans dire un mot de plus, il pressa ses lèvres contre les siennes…

Invité

~*~

Au matin, elle s’était réveillée seule. Un juron se glissa entre ses lèvres, oh elle ne s’attendait bien évidement pas à un réveil en douceur comme la plupart des amants, mais de là à avoir filé sans dire un mot.

« Tssssssssssk ! »

Silencieuse, elle s’habilla rapidement et sortit de la tente pour retrouver un camp aux allures bien trop sombres. Le feu était éteint, rares étaient ceux qui parlaient. Quelque chose de différent planait dans l’air… Une atmosphère lourde et étouffante. Les quelques regards qu’elle croisa se baissait presque automatique, ou lui répondait avec agressivité.

La jeune voleuse fronça les sourcils… Quelque chose n’allait pas. Ellissan ? Non, ce n’était pas possible. Qui alors ? Elhorah serra les poings, elle avait en horreur qu’on la traite comme une gamine et à l’heure actuelle, c’était ce qu’ils faisaient tous. Le silence qui planait était là pour l’empêcher de connaître la vérité.

A travers la masse de brigands tous moins honorables les uns que les autres, elle vit au loin se détacher la silhouette de Rick. Sans attendre, elle s’élança vers lui être lui attrapa le bras pour le forcer à la regarder.
Même lui, son mentor semblait porter le poids d’un deuil. Ses rides étaient plus marquées sous l’effet de l’inquiétude tandis qu’il observait cette gamine en se demandant ce qu’il allait se passer pour elle maintenant.

« Oh ? »

« Qu’est ce qui se passe ? »

« Rien qui ne te concerne gamine. » Mentit-il.

« Ou est Eli ? »

« Quelqu’part ! Tu sais comme il est… »

Mais son regard fuyait. Il savait, elle pouvait le sentir.

« Rick ! »

« Laisse le tranquille ! Il a besoin d’être seul ! »

« Pourquoi ? »

L’homme fit claquer sa langue contre son palet en signe d’agacement. Et sans ajouter un mot de plus, il commença à s’éloigner. Effrontée et bornée, elle s’accrocha à son bras pour tenter de le retenir en répliquant :

« Dis-moi où il est ! »

Par colère, Rick se dégagea un peu violement et la petite princesse du camp fut projetée sur le sol en arrière. Là quelque chose clochait, c’était certain. Elle n’en était pas à ses premiers coups mais c’était le premier dont elle ignorait la raison.

Rick, presque coupable, lui tendit une main pour l’aider à se relever. Elle la refusa par pure fierté. Il secoua la tête d’exaspération et lui chuchota en désignant son cou.

« Tu l’as finalement eue. C’est bien. Tu deviens quelqu’un. »

Et sans un mot de plus, ne lui apportant aucune explication, il partit. Par instinct, Elhorah porta sa main à son cou qu’elle pensait nu. Elle mesure son erreur. Sur sa gorge pâle trônait fièrement le lourd bijou d’or sertie d’un rubis. Allez savoir pourquoi, elle le reçue comme une preuve, une preuve que rien ne serait plus jamais comme avant.

Et elle avait tellement raison…

~*~

Elian était mort, il s’était fait attrapé en se faufilant dans une demeure qui l’attendait. Les chiens avaient eue raison de lui. Mué par un désir de vengeance, la guilde avait brûlé la demeure. Mais il leur fallait un nouveau chef, quelqu’un pour les guider, quelqu’un qui respecterait leurs traditions. Cela allait de soi, Ellissan fut proclamé.

Un chef bien jeune, bien fougueux mais qui avait la confiance des hommes. Envolés son adolescence. Au début, il parvenait à rester lui-même, à garder un peu de sa jeunesse lorsqu’il se glissait sans un bruit dans la tente d’Elhorah. Parfois ils se battaient, ils se disputaient et s’injuriaient comme jamais, parfois ils discutaient simplement, se contentaient d’aller faire une tour ou restaient pelotonnés l’un contre l’autre. Mais plus le temps passait, plus ces moments se faisait rare. Ellissan devenait froid et dure. Peu à peu, le chef prenait le pas sur l’homme.

Elhorah ne le supportait pas. Rick avait beau la conseiller, lui expliquer que ces nouvelles attributions le forçait à se comporter ainsi. Elle ne tolérait pas son indifférence, ses mots durs qu’ils crachaient comme du venin. Et à la fois, lorsqu’elle le savait vraiment mal, elle ne pouvait s’empêcher de revenir vers lui. Ils se rejetaient parfois, voyant dans l’autre le miroir de sa propre personne.

La fierté démesurée et l’insouciance de la jeune voleuse, la froideur et les responsabilités d’Ellissan ne leur laissaient guère plus le temps de s’entendre comme avant, de se battre pour s’entraîner, ou même simplement de se raconter leur journée. Ellissan ne s’occupait plus d’elle. Bien… Tant pis… Elle faisait mine de s’en moquer et se vengeait en partant toujours en quête de trésor plus important jusqu’au jour où…

« Il nous faut la couronne… » chuchota Berlf.

« La couronne et les joyaux… »

« Si on couple ça au bijoux… »

« Stop.. » annonça Ellissan de sa voix claire et froide. « On ne prends que la couronne. »

Ils étaient cinq ans tout, Berlf, Ellissan, les jumeaux et Elhorah. Et ils étaient venus aux alentours de cette ville dans un but bien précis. Elhorah avait dix huit ans et ils voulaient teste ses capacité. Bien sûr cela faisait longtemps qu’elle participait aux missions, mais aujourd’hui la guilde voulait savoir si elle pouvait se débrouiller seule.

La voix rude d’Eli reprit alors, autoritaire :

« Tu entres, et tu ne prends que la couronne. Elle est dans la salle au… »

« Je sais… » Le coupa-t-elle, époustouflante d’arrogance. « J’en suis pas à mon premier. »

« Ah oui ? » répliqua-t-il. Moqueur.

D’un geste de la tête, il indiqua aux autres de s’éloigner, il les rejoindrait ensuite. Ses traits se firent imperceptiblement plus doux. Il l’embrassa sur le front et l’avertit : « Sois prudente. »

Elle soupira, comme exaspérée par des conseils si peu dignes d’elle. Une seconde encore et paf, la voilà qui courait furtivement vers la maison. Elle parvint à se faufiler dans les lieux sans utiliser ses pouvoirs, clause sine qua non pour que cette « épreuve » lui soit validée. Un fois entre les murs étroits de la demeure, elle ne tarda pas à trouver la pièce en question.

Des trésors s’amoncelaient en montagne. Des trésors de toutes sortes ! Bijoux, sac d’or, parchemins anciens, épées, tableaux, œuvres d’arts ! Il y avait de tout !

Elhorah secoua la tête pour reprendre contenance, on avait dit uniquement la couronne et seulement ça. Rien d’autre ne devait compter ! Pourtant… Qu’y pouvait-elle si la basse lumière tombait justement sur ce ridicule petit bout de parchemins jaunis par le temps ? Une carte ? Une légende, un nom : Ynis Witrin. Avidement, elle décrypta les lignes d’encre courbées qui s’alignaient sur le papier. Mais un bruit la dérangea dans sa lecture, un bruit de pas…

Aussi légère qu’une ombre, la demoiselle sauta par la fenêtre et s’évada, le parchemin roulé dans sa botte droite, seul trésor. Très vite, elle retrouva ses camardes et leur montra fièrement sa carte. Les seuls mots d’Ellissan furent :

« La couronne ? »

Le sourire disparut aussitôt du visage de la jeune fille :

« C’est quand même mieux non ? »

« Non ! T’as rien compris ou quoi ? » Cracha-t-il, emplit de mépris…

Non… Elle n’avait pas compris. Ce fut l’humiliation de trop, Elhorah tourna les talons, il la rattrapa par le poignet. Il était en colère, il avait mal et les autres observaient la scène le visage baissé. Les règles étaient très strictes. D’une voix enfantine, elle l’implora presque :

« Tu vas pas me faire ça hein ? »

La mâchoire crispée, il hurla au trois autres de partir et foudroya la jeune fille du regard.

« T’as plus l’âge de croire à ce genre de stupidité ! T’as rien compris ! Tes gamineries sont plus importante que la guilde c’est ça ? »

D’un geste brusque il lui arracha le parchemin des mains, le nom d’une forêt y était inscrit. Elhorah commençait à trembler de colère, elle mourrait d’envie de lui hurler dessus elle aussi, mais elle retenait cette colère en elle, entait de se calmer, de retenir ses larmes. Pleurer c’est faire acte de faiblesse, qui plus est devant lui. JAMAIS elle ne se le permettrait !

D’un geste brusque, il lui glissa le parchemin sur la hanche et l’attira contre lui, avant de lui offrir un baiser dur. La seconde d’après, il se trouvait entouré d’arbre. Le regard d’Ellissan était froid et distant. Celui d’Elhorah fière et farouche.

« On pari que je trouverais l’île ? »

Il ne prit même pas la peine de répondre et disparu sans attendre. Sa vie auprès de la guilde des voleurs venait de s’achever. Elle était sans doute trop indisciplinée. Ne lui restait qu’à prouver à Ellissan que ce n’était pas des enfantillages, que ce lieu existait bel et bien….

Fin Ou Commencement