Ynis Witrin v3
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Les armées démoniaques assiègent le Continent, mais une île résiste toujours
 
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 Un nouveau destin [Cissée - Anarion]

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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyMar 12 Aoû - 23:08

Beaucoup de choses s’étaient passées au cours de cette journée et, plus les heures avançaient, plus leur relation devenait complexe. De nombreux mots et gestes échangés avaient apporté des tournants à ces liens qui étaient en train de se tisser mais, ce qui s’amorçait au moment où Anarion demanda à Cissée de ne pas partir, allait à coup sur ouvrir une voie nouvelle aux saveurs déjà presque palpables. Tout ceci, l’escorteur en prit conscience en observant le visage de la jeune femme lorsqu’elle entendit sa requête. Il vit très clairement la surprise de cette demande et son impact quand elle resta silencieuse tout en plongeant profondément son regard dans le sien. D’une certaine façon, il avait l’impression que la Cissée aguicheuse par jeux venait de céder sa place à une autre facette de sa personnalité : celle qui attendait, sans oser le demander, ces mots qui sauraient la retenir. Il aurait pu aller plus loin dans ses propos mais il ne voulait pas la mettre mal à l’aise comme se fut le cas précédemment au cours de la soirée et c’est pour cela qu’il décida d’aller s’asseoir, sur l’installation prévue à cet effet, et d’inviter sa compagne à la rejoindre mais également à ne pas mettre un terme à cette nuit qu’il ne voulait pas voir se finir.

Ne manquant pas de constater que son tutoiement avait plongé la chevaucheuse dans une certaine réserve, il décida de lui poser une question pour l’inciter à s’exprimer en suivant un fil directeur. Il savait que de cette manière, sa gêne s’estomperait mais son hypothèse n’avait pas prévu que Cissée n’avait aucunement besoin de ça pour prendre de nouveau la parole et installer une proximité étroite. C’est ainsi qu’elle s’installa à côté de lui tout en prenant l’une de ses mains avant de se coller à lui. Cette fois-ci, il n’était plus le mettre du « jeu » et c’est sans prononcer le moindre mot qu’il la laissa agir, se laissant ainsi saisir par cette sensation qui l’enveloppait et qui parvenait presque à lui faire oublier dans quelle prison il se trouvait. Peu de temps après, elle posa sa main sur l’une de ses cuisses après lui avoir confié le trouble qu’il suscitait en elle mais aussi cette force qui semblait la faire vibrer. A travers ces mots, il avait l’impression qu’elle était capable de décrire ce que lui-même était en train de ressentir. Considérant ce fait, il se contenta de rester tout simplement suspendu à son regard et à son sourire car il n’avait pas besoin d’en rajouter davantage, surtout qu’elle ne lui en laissa pas le temps.

De nouveau, elle venait de basculer vers une autre facette de sa personnalité en sautant littéralement sur ses genoux sur lesquels elle se tenait désormais à cheval avant de lui faire subir la torture des chatouilles, attaque qu’elle avait l’air d’apprécier tout particulièrement mais qui ne fit pas vraiment bouger sa victime qui trouvait une certaine maîtrise dans la concentration qu’il donnait à ces instants. Vint ensuite ce qu’il ne pensait pas recevoir ce soir : un baiser qu’elle déposa sur ses lèvres et qui exprimait toute cette douceur qu’elle voulait transmettre. Tout d’abord surpris par ce geste, Anarion finit par fermer les yeux pour y succomber pleinement tandis qu’il sentit les mains de Cissée se poser derrière son cou. Dans cette position, il avait l’impression qu’elle s’accaparait tout son être, qu’elle voulait se saisir de lui pour ne pas qu’il s’échappe. Inversement, cette posture pouvait révéler une volonté bien différente : celle vouloir être capturée, sauvée, de s’enfermer dans cette étreinte et de ne pas vouloir en être libérée. De nouveau, l’escorteur percevait cette femme sous deux angles différents mais cette fois-ci, un point commun unissait ces deux interprétations et ne laissait aucun doute sur sa réalité : son désir d’amour. C’est en tout cas ce qu’il percevait à travers ce baiser et cette étreinte.

Depuis combien de temps se connaissaient-ils tous les deux finalement ? Très peu de temps il est vrai mais ceci ne pouvait pas remettre en cause toute cette sincérité dans les sentiments qui s’exprimaient ici car ce monde surréaliste ou chaque jour, une nouvelle aventure s’écrivait, se prêtait à ce genre de relation intense. Ainsi, à côté du feu qui détruisait des vies, on pouvait en trouver un autre dont la chaleur embrasait les existences mais au sens le plus noble du terme. C’était justement celui-ci qui semblait s’être emparé de la jeune femme et qui pourrait dépasser une intensité que sa magie ne lui offrait pas. En fait, tout ceci dépendait encore de l’attitude de l’escorteur qui était resté très silencieux jusqu’à présent mais qui écouta avec attention les aveux de sa compagne qui lui exprimait de nouveau ce trouble qui la saisissait en sa présence allant même jusqu’à penser faire quelque chose de mal. Après avoir entendu cela, il ne lui était plus possible de ne pas intervenir et à l’instant même où elle finit de prononcer le mot « mal », il posa son index sur sa bouche afin qu’elle ne continue pas sur cette voie. Ce n’est qu’à partir de cet instant qu’il prit enfin la parole avec une voix posée et un sourire profondément affectueux.


- « Ce mot n’a aucun sens en ces lieux. Ici, nous sommes totalement coupés de la réalité ce qui veut dire qu’il n’y aura jamais de guerres ou de souffrances dans ce monde et c’est n’est certainement pas toi qui commenceras à en apporter ici, bien au contraire. » dit-il avant de déposer un baiser à l’endroit du visage où Cissée avait été brûlée afin de lui faire comprendre qu’il ferait tout pour qu’elle ne souffre plus de ces blessures passées.

Soudain, après avoir prononcé ces quelques mots, Anarion enlaça la jeune femme avec tendresse mais aussi avec une certaine force comme s’il voulait la protéger par son étreinte.


- « Je ne laisserai jamais personne venir s’en prendre à toi ici et même s’il fallait combattre les dieux pour cela, je le ferai de toutes mes forces. »

Ce monde n’était qu’une prison pour cet homme mais il voulait qu’il représente autre chose pour elle. Il souhaitait que ces lieux deviennent son refuge et qu’elle puisse enfin goûter à une vie loin de toutes souffrances. Ceci, il aurait voulu le lui dire mais il savait qu’une guerrière ne pourrait se contenter de simplement fuir les atrocités. Ainsi, tôt ou tard, elle devrait probablement le quitter pour retourner à la réalité. La connaissance de ce fait pouvait-elle expliquer pourquoi son étreinte était si complète ? Probablement oui mais ceci n’était pas l’unique raison. Ainsi, à son tour, il voulait lui offrir un peu de cette chaleur dont elle semblait avoir tant manqué tout comme lui qui redécouvrait une joie qui lui avait été interdite depuis des siècles. Il ressentait, au contact de sa peau, ce frisson si particulier qui parcourait tout son corps. En fait, tout simplement, il était en train de revivre grâce à elle.

Puis, il se leva doucement et, tout en portant Cissée dans ces bras, il commença à avancer vers le rebord du fût qui se trouvait en face d’eux. Le moins que l’on puisse dire était qu’elle n’était pas bien lourde et il n’eut donc aucun mal à la porter. Il pensa ensuite que le moment était venu de lui révéler un petit secret avant que tous deux n’arrivent au terminus de ce très court voyage rythmé par le bruit de leurs mouvements dans l’eau et par les gouttes qui perlaient de leurs cheveux.


- « Lorsque tu étais inconsciente et que je te soignais dans mon lit, je n’ai pas cessé de me demander quel genre de femme tu pouvais être et ce n’est que maintenant que je pense avoir trouvé une réponse et je crois que c’est également le moment pour toi de commencer à dire au revoir à cette facette qui t’empêchait de pouvoir goûter au sentiment qui donne réellement envie de vivre et de continuer à combattre. »

Pour l’escorteur, le trouble ressentit par Cissée provenait de l’attente de réponses et c’était cela qu’il voulait lui fournir à travers ces mots. Ainsi, si Cissée était actuellement en train de le faire revivre, lui essayait de lui montrer une nouvelle facette de l’existence humaine qui semblait parfois presque disparaître face aux horreurs de la guerre. Finalement, le véritable tournant de leur relation venait de faire son apparition pour réunir leurs voies séparées qui ne formaient désormais plus qu’un seul chemin.
Puis, alors que le dos de la jeune femme venait d’atteindre la paroi du fût, Anarion finit par lui poser une dernière question qui allait inverser les rôles. Cette fois-ci, c’était à son tour de demander indirectement une réponse et, c’est en commençant à doucement relâcher son étreinte, pour lui faire comprendre quelle était libre sur tous les points, qu’il prit la parole.


- « Et maintenant, que devons-nous faire ? »

Cette question portait un sens très large et il en avait parfaitement conscience puisqu’il avait utilisé le « nous » mais il n’attendait pas de réponse précise. Il voulait simplement entendre sa réponse à elle, la seule qui comptait.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyJeu 14 Aoû - 13:55

Imaginez de doux voiles de soie que le vent agiterait sous sa brise printanière. Imaginez aussi l’odeur de ces fleurs qui illuminent votre journée au petit matin. Enfin imaginez le bruit de la rivière en contre bas dont les flots s’écoules vers un ailleurs que vous ne pouvez atteindre. Voilà les douceurs que Cissée ressentait à l’instant même où Anarion lui avait demandé de rester près de lui. Quelle douce dualité que celle de se demander ce que l’on veut au moment même où l’on reçoit les mots que l’on voulait entendre. Des mots qu’elle voulait certes voir venir à cet instant là, mais qui d’un autre côté seraient ceux du nouvel Anarion, celui qui la soignait, celui qui était doux et gentil avec elle, celui qui était humain. Elle n’avait pas encore bien compris comment l’homme en était arrivé là, mais comme à chacune de ses expériences en combat, Cissée avait compris qu’il est des mystères que l’on ne peut résoudre, mais qui nous desserve bien. Ici Anarion, humain, était chaleureux et n’était plus une menace. De plus il lui offrait tout ce qu’elle n’avait jamais eu depuis a mort de son père, ou même bien avant cela. L’amour d’un homme, un amour qui n’était pas celui d’un homme de la famille, mais bien d’un inconnu. Ne reconnaissance qu’on lui offrait sans contrepartie. A présent elle le savait elle le ressentait…

Près de lui, la jeune chevaucheuse redevint loquace pour enfin avouer ce qu’elle avait sur le cœur et le trouble qu’il produisait en elle. Bien sûr il ne pouvait tout comprendre dans son intégralité car il ne savait pas le démon qu’il était lorsqu’elle l’a connu. C’était d’ailleurs ce qui la troublait le plus. Cette dualité qui se jouait sur cette scène en face d’elle. Pour une fois, aussi, Cissée se rendait compte qu’elle n’avait aucun, ou presque aucun, contrôle sur les évènements qui se jouaient sous ses yeux. Cela avait également une saveur agréable. Des moments que l’on contrôle d’autres qui nous sont totalement inconnus.

Quoi qu’il en soit, elle s’abandonna entièrement à son instinct et après ses quelques mots offrit un long baiser à Anarion. Elle qui peu de temps auparavant l’avait rejeté, de peur plus qu’autre chose, à présent s’offrait à lui par ce doux baiser. C’était la un véritable don, mais qui lui permettait par la même de savoir ce qu’elle voulait et où elle en était. Et ce que ce baiser lui révéla fut plus qu’inattendu, du moins pour Cissée, et vu la réaction de son compagnon, il devait en être de même. Néanmoins, après cou alors qu’elle venait de se lover dans son cou, la jeune femme se demanda s’il était raisonnable d’avoir agi de la sorte. Certes elle se sentait en sécurité, mais elle se rendait bien compte que son comportement devait être des plus déstabilisant, et indirectement, peut être pas avec les bons mots certes, elle s’excusa.

La suite des évènements la surprirent. Anarion touche l’endroit de son visage le plus moche à ses propres yeux. La blessure qu’un jour elle s’était faite dans l’antre du dragon. Son propre phénix l’avait brûlée pou la sauvée d’un vampire. Etrange répercussion d’évènements ce jour là, néanmoins, elle en portait toujours la cicatrice et la porterait à jamais. Et le fait que l’ancien escorteur toucha cette partie de son visage justement avait une réelle signification à ses yeux. Celle qu’il l’acceptait et qu’il voulait la protéger. Bien sûr Cissée n’était pas ce genre de femme. Agile, autonome et aimant le combat elle savait très bien se défendre, mais ce côté protecteur de l’homme l’avait pourtant toujours attiré, et en cet instant Anarion le lui offrait par un toucher, des mots et une étreinte forte que bien sûr elle lui rendit. A ce moment ne chaleur que son don ne lui offrait pas s’imprégna d’elle, une chaleur qui lui réchauffait le cœur et lui tira un sourire magnifique, même si au fond d’elle, elle savait qu’elle ne pourrait pas rester longtemps éloignée des combats qui avaient toute sa vie durant régis sa vie.

Cette étreinte par un certain côté ne dura pas bien longtemps, mais d’un autre dura plus que voulu. En effet, Anarion s’était levé et marchait à présent vers le côté qui s’opposait à eux. Cissée elle avait tranquillement lié ses pieds derrière le dos d’Anarion afin de se tenir et de ne pas trop peser dans ses bras. La jeune femme se demandait ce qu’il était en train de faire avec elle dans ses bras, mais le maître mot de Cissée n’était il pas « témérité » ? Elle se laissa un donc porter, écoutant uniquement le bruit des arbres alentour qui sous le souffle du vent chantaient doucement, ou encore le bruit des gouttes d’eau tombant de leur cheveux dans le fût. Les mots qu’il prononça, elle voulut y répondre, mais lorsqu’elle ouvrit la bouche aucun son ne sortit. Elle se rendit compte qu’en réalité elle n’avait aucune idée de quoi rétorquer. Il s’était demander le genre de femme qu’elle pouvait être, mais avait elle une personnalité propre, Dirigée par els combats de la vie ou même sur le champ de bataille, Cissée ne vivait que de cela, elle ne savait pas ce qu’étaient les douceurs de la vie. Et là, à présent elle les découvrait, et plus elle avançait sur ce chemin, plus elle avait envie d’aller plus loin et de goutter.

L’étreinte se fit moins intense, et Cissée en profita pour mettre le pied au sol lorsque son dos toucha le fond du bain. Elle regarda Anarion intensément de sa petite taille. Les yeux levés plongés dans les siens elle attendait la suite. Suite qui ne put que la surprendre de nouveau, au point qu’elle répéta en murmurant « nous ». Ses yeux se baissèrent, elle se mordit la lèvre, ne sachant que dire ou que faire. Elle réfléchit à toute allure, et encore une fois décida de suivre son instinct, même si cela devait lui couter. Alors, lentement, elle vint se coller tout contre lui, posa sa tête contre son torse, et joua de ses mains. Doucement elle passa le bout de ses doigts dans son dos, en partant des omoplates et allant jusqu’au creux des reins. Aucun son ne sortait de sa bouche comme si c’était superflu, comme si ses gestes étaient assez éloquents, du moins ils l’étaient. Cissée quand à elle voyait sa température corporelle nettement augmenter. Cela devait se sentir, mais dans l’eau ce n’était pas très gênant. Les mains au creux des reins, elle se décolla un peu, regarda l’homme dans els yeux, intensément, comme pour essayer de capter quelque chose et ce qui suivit fut le plus éloquent de la soirée. Cissée glissa sa main sous le pli de la serviette, et la détacha…


« Tu emplois « nous », mais veux tu vraiment qu’il y en ait un ? »

Lui demanda-t-elle, un sourire aux lèvres. Cissée aimait répondre à une question par une autre. Ca l’amusait beaucoup, et encore plus dans cette situation, même si elle était des plus stressée, et qu’elle avançait dans un inconnu des plus totaux…. Après cette question, elle se contenta de lui déposer un baiser sur le torse avant de replonger son regard dans le sien, tout en se décollant quelque peu de lui.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptySam 16 Aoû - 23:02

Cissée se trouvait visiblement en terrain inconnu, c’est en tout cas l’impression qu’elle lui donnait par son silence qui était lié à cette recherche de mots qui ne parvenaient pas à sortir. De toute évidence et même s’il venait simplement de la connaître, il se rendait compte qu’elle n’avait pas encore connu l’amour d’un homme autre que celui d’un membre de sa famille. Ceci expliquait alors pourquoi, dans l’après-midi, elle s’était mise nue sans se soucier de la présence de l’escorteur qui était pourtant juste derrière elle. La jeune femme découvrait donc un univers nouveau qui pouvait sembler bien difficile d’accès à ceux qui ne vivaient que dans un monde de combats depuis tant d’années.

De son côté, il savait que les événements de sa vie furent à l’inverse de ceux de la guerrière. Ainsi, il avait tout d’abord connu l’amour avant de connaître la guerre qui marqua d’ailleurs la fin de son existence humaine. Aujourd’hui, cette femme lui offrait la possibilité de recommencer depuis le début mais il allait devoir être le guide de cette nouvelle façon de vivre. Il connaissait les douceurs d’une relation et pouvait s’y replonger pleinement tant sa solitude avait pesé sur son existence mais il en était autrement pour elle. Toutefois, elle s’offrait véritablement en lui en se collant de nouveau à son torse et en passant le bout de ses doigts dans son dos. Désormais, elle ne communiquait plus par des mots mais par ces gestes qui se voulaient être à la fois tendres mais également explicites. De nouveau, elle lui dévoilait ses intentions mais sans être en mesure de demander leur concrétisation. D’une certaine façon, et même si l’image pouvait être cruelle, l’escorteur imaginait qu’il avait été difficile pour elle d’ôter la vie une première fois mais que ceci était devenu une habitude à laquelle elle avait dû se résoudre. Rechercher l’amour devait être une chose comparable en cet instant mais Anarion voulait lui montrer à quel point cette habitude serait plaisante. Ceci passait par une question dans laquelle il utilisa le pronom « nous » qui était lourd de sens et de symbolique. Il n’invitait donc plus la jeune femme à une simple danse ou à quelques échanges. Il lui demanda donc ce qu’elle voulait pour eux deux mais sa réponse fut une seconde question dans laquelle il vit un désir d’être rassuré, de savoir que le chemin sur lequel elle avançait les yeux bandés était une voie sur laquelle elle trouverait une main pour la guider.
Le message était passé, l’escorteur l’avait bien reçu et n’allait pas tarder à lui offrir une réponse tandis que la pluie fit soudainement son apparition et commença à tomber finement sur eux. Il commença donc à enlever un à un les boutons de la tunique de la jeune femme qui venait de retirer sa serviette qui reposait désormais au fond de l’eau.


- « Laisse moi te guider Cissée. » répondit-il en la regardant dans les yeux tout comme elle le faisait avec une insistance révélatrice.

Cette réponse ne brillait pas par sa longueur mais mais ces mots étaient là pour lui montrer qu’il voulait lui aussi donner corps à ce « nous » et qu’il acceptait d’être le guide de la jeune femme dans cette nouvelle facette de sa vie. Tous les deux allaient donc faire l’amour et cet acte relevait d’une poésie certaine quand on connaissait les horreurs de ce monde. Ainsi, le témoignage d’une union sincère devenait une sorte de fleur poussant malgré tout en plein désert. Ce type de relation était une sorte d’espoir montrant que les calamités ne pouvaient pas vaincre totalement toute passion et tout espoir. Cette fusion devenait alors un véritable aveu de résistance face à un monde qui avait basculé mais qui voulait voir ces enfants le sauver avec ce sentiment qu’il leur avait offert dès ses origines.
Il n’en avait pas la moindre idée mais tous deux s’étaient déjà associés autrement et ceci avait montré à quel point l’union de deux êtres, même s’ils étaient fondamentalement différents, pouvait entraîner une puissance à peine imaginable. La force que tous deux avaient déployé à ce moment était différente de cette fusion qui était en train de se réaliser mais laquelle des deux était la plus puissante ? Probablement celle qui grandirait, jour après jour encore un peu plus et cette dernière était celle qui prenait vie sous cette pluie fine qui s’abattait sur eux et qui ne semblait même pas exister pour eux qui venaient de créer un monde au sein d’un autre.

Doucement, il finit par lui retirer sa tunique tandis que l’eau perlait sur sa peau. Tout comme elle, il passa ses mains sur son dos puis sur son buste mais avec la particularité de ne jamais la quitter du regard. A cet instant, il lisait le corps de Cissée avec ses doigts et non avec ses yeux. Il pouvait sentir les cicatrices qui témoignaient de ces affrontements passés et comprit que son corps, tout comme son âme, était à la fois celui d’une femme mais également et indissociablement celui d’une guerrière. Cette différence, il ne chercherait jamais à se la dissimuler et c’est pour cela qu’il parcourut chaque centimètre de sa peau de la même manière, montrant ainsi qu’il acceptait les dualités de sa compagne qu’il apprenait à connaître d’une manière intime. Cet apprentissage était d’ailleurs l’un des plus envoûtants mais n’avait de valeur que si des sentiments les accompagnaient et c’était là l’une des conditions essentielles de cet apprentissage. Dévoiler son corps à l’être aimé était abaisser une protection importante et tous deux semblaient avoir offert cette chance à l’autre. L’homme sans cœur et cruel qu’il fut venait de trahir, sans en avoir conscience, tout ce qu’il voulait mépriser et qu’il considérait comme étant la plus grande faiblesse humaine. Cette faiblesse, au contraire, lui apportait la force des sentiments et la chaleur corporelle de la vie. Ainsi, tous deux allaient continuer cette lecture à la fois douce et intense, cette fusion qui ne laissait plus la moindre place au « je » préférant éclaire toute la force du « nous ».

Tous les deux passèrent donc une partie de la nuit à s’aimer sous la pluie avant de se coucher l’un à côté de l’autre dans ce lit où il avait tant hésité à se coucher près d’elle. Anarion ne trouva pas le sommeil avant plusieurs heures cette nuit-là car il ne voulait pas fermer les yeux sur celle qui dormait à ses côtés. Il ne voulait pas non plus arrêter de respirer son parfum qui se trouvait également sur sa propre peau désormais. L’escorteur n’avait donc que très peu dormi et Cissée pourrait facilement le comprendre en trouvant, à son réveil, sur la table de nuit, un dessin d’elle la représentant endormie. Le croquis la représentait dormant sur l’oreiller blanc, les cheveux tombant légèrement sur son visage et cachant une partie de ses yeux. Son visage semblait être celui d’une femme dormant paisiblement ce qui n’était pas très courant chez une guerrière qui devait très certainement ne pas dormir pleinement afin de ne pas être sans défense face à un agresseur. Que dégageait ce dessin ? C’était à elle de le ressentir car il lui appartenait désormais et n’aurait pas existé sans elle. En tout cas, son auteur avait insisté sur son visage apaisé et sur les sentiments qu’elle lui inspirait. Il n’avait pas cherché à l’embellir mais à lui faire découvrir un reflet qu’elle ne connaissait peut être pas. Ainsi, tout semblait nouveau dans cette existence qui s’offrait à eux et la seule ombre à ce tableau était cette échéance représentée par la prochaine pleine Lune.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyDim 17 Aoû - 17:26

Douce peau sous de longs et fins doigts de femme. Etait une sensation éphémère ? Etait ce terrain inconnu tant convoité par tout homme et femme ? Etait ce un nouveau champ de bataille ? Assurément ca l’était. Mais la jeune Cissée, pour la première fois de son existence abordait le combat avec un sourire sincère et une grande sérénité. Après tout chaque épreuve de la vie est un nouveau combat que l’on doit s’efforcer de traverser d’une manière ou d’une autre. Et dans le cas présence la meilleure des façons était à prévoir ! En effet le combat de l’amour, ce duel sensuel entre deux êtres s’aimant, celui qui vous mène sur le chemin de la fusion, l’unique cause de ce sentiment qui du jour au lendemain pourrait ramener la paix sur terre, qui pourrait mettre un terme à toutes ces guerres sanglantes qui déchirent famille sur famille.

Ainsi, Anarion voyait très clair. Cissée n’y connaissait rien, absolument rien. Jamais elle n’avait reçu ou même connu un amour différent de celui d ‘un père, d’une mère, d’un frère ou d’une sœur, ou encore d’une amie. Elle ne savait pas ce qu’était un baiser. Elle ne savait pas ce qu’était la sensualité féline d’un homme et d’une femme s’aimant en harmonie. Néanmoins, elle ne s refusait pas à apprendre. Au contraire, elle demandait plus, elle demandait par des gestes, elle demandait par le regard. Et, par ses doigts, qui, filants au gré des lignes parfaites du dos de cet homme, ressentaient la douceur que pouvait apporter le désir charnel.

La pluie, douces gouttes d’au pures et soyeuses, commença sa chute au dessus des deux êtres qui étaient à présent entrés dans cette danse corporelle chérit de chaque être…*Plouf*…Léger bruit qui suivit le tombé de serviette ? C’est alors, comme si ce bruit avait été le top départ du niveau supérieur de la danse engagée, que deux mains vinrent se poser sur le premier bouton de la tunique portée par la jeune chevaucheuse. Deux mains qui accompagnées de quelques mots défirent ce premier obstacle à la nouvelle danse commencée. Les mots vinrent troubler l’apparent calme tout de même coupé par le bruit apaisant du clapotis de l’eau. Ces mots rassurèrent la jeune femme. Elle embrassa alors langoureusement celui qui l’aidait à avoir une vie nouvelle l’espace d’un instant. Ce baiser l’enferma ainsi dans un cocon. Un cocon où seuls Anarion et elle était les maîtres du jeu des lieux. Cependant, Cissée laissa l’homme faire, gouttant ainsi à la douceur de l’eau glissante sur sa peau à présent nue.

Cissée serra alors son compagnon dans ses bas, laissant chaque follicule entré en contact avec ceux de l’autre corps qui lui faisait face. Ses mais à présent dans le creux des omoplates d’Anarion, Cissée laissait celui-ci parcourir sa peau de ses doigts. Bien sûr il devait y deviner les vestiges de combats passés, et elle-même aurait pu lui conter l’histoire de chacune de ses cicatrices, mais elle préférait le silence enjôleur. Et ainsi, progressant vers le chemin de la connaissance leurs corps se mélangèrent dans une ultime danse.


---------------


Une lueur de soleil éveilla cette âme paisible. Un lourd sommeil avait enfermée Cissée dans de doux songes. Cette dernière soirée l’avait apaisé, tranquillisée. Ses soucis avaient disparus le temps d’une danse sensuelle. Son sommeil l’avait ressenti de même. Il n’avait pas été hanté par de longs combats ou de longs périples. Non elle y avait vu de doux paysages, et un avenir serein et paisible. Mais voilà, toute bonne chose a une fin. Et un nouveau jour éveilla une nouvelle Cissée. Une Cissée fut surprise d’être seule…enfin pas totalement. Anarion avait tout de même laissé une trace de son passage : un dessin. Celui qu’il lui avait promis. Il l’avait réalisé durant son sommeil. Cissée s’en saisit alors pour le voir de plus près, cependant en le voyant elle ne le comprit pas de suite. Bin sûr elle avait ce sourire que toute femme possède après cette première fois, mais elle ne pensait pas que cette joie pouvait elle aussi se matérialiser dans son sommeil ; non elle ne s’en doutait pas. Elle trouvait, de plus qu’il représentait une Cissée épanouie. Etrange vision d’une jeune femme qui se savait, du moins un jour plus tôt, guerrière et uniquement guerrière.

--------------


Un mois plus tard…
Les jours avaient passé depuis cette fameuse nuit sous la pluie. Ce moment avait lié les deux jeunes gens d’une manière forte et indélébile. Plus jamais l’un ne pourrait oublier l’autre, assurément. C’était du moins ce que les jours enfuis indiquaient. Anarion, avait continué de montrer à Cissée, la vie paisible d’une vraie femme dans un monde où les combats ne nous atteignaient pas. Bien sûr la jeune femme aimait cette façon de vivre, mais son conditionnement ne pourrait lui permettre de vivre ainsi toute sa vie. Elle n’avait pas oublié sa famille non plus, mais au lieu de s’en inquiétait de la pire des manières, elle avait décidé de conter son histoire à l’escorter ; Depuis l découverte de son don, en passant par le cadeau que lui avait son père, son épée, en allant jusqu’à la fin de son village, et la mort de son père. Néanmoins, en bonne chevaucheuse, elle ne dit rien sur Ynis. Elle se l’était formellement interdit. Et, elle n’oubliait pas non plus qu’Anarion, était avant tout un escorteur, et que même sa transformation pouvait être éphémère. Elle ne le souhaitait pas, elle était tombée amoureuse de cet homme là, mais l’optimisme ne faisait lus partie de son langage.

Un jour, la jeune Cissée voulut tenter de faire quelque chose. Elle devenait femme mais retombait aussi en enfance. Ainsi, près, oui tout près de cet arbre où elle avait vu les inscription Cissée avait essayé de trouver un arbre assez costaud pour supporter ce qu'elle allait y faire. Des journée durant alors qu'Anarion allait chercher de quoi manger, en cachette, elle construisait une petite maisonnette dans les auteurs. Bien sûr la tâche n'avait pas été facile, il fallait le reconnaitre, mais elle avait atteint son but en plusieurs semaines, et quelques jours avant ce qui serait l'annonce de son départ, la jeune chevaucheuse banda les yeux de son cher et tendre. Doucement elle le guida vers l'endroit, qui était bien dissimulé au milieu des arbres et lui ôta alors le bandeau une fois arrivés.


"Tadam!!... Euh c'ets en haut!"
avait elle dit en réalisant qu'elle avait ouvert grand les bras face à elle au lieu de montrer les hauteurs.

Là se dressait une petite cabane en bois, et on y voyait déjà une petite fenêtre qui permettait de voir au loin.


"Et j'ai laisser en toit ouvert, on pourra regarder les éloiles comme ça!...Tu aimes?"


Puis le jour de la pleine Lune arriva. Le jour fatidique, celui qui devait voir le départ de Cissée. Néanmoins, celle-ci avait prévu tout autre chose pour son avenir. En effet elle avait déjà quelque chose à annoncer à Anarion, et qui plus est elle voulait autre chose pour le moment. Elle en avait paré à Neïla, qui étrangement avait été pour. Cissée, au début n’avait pas compris le revirement de situation avec son amie le phénix, après maintes réflexions avait finalement trouvé. Tout comme elle, elle s’était rendue compte du changement chez Anarion. Heureuse de retrouver son amie, Cissée avait décidé d’aller parlé à Anarion. Ce fut dans un coin de prairie sous les arbres qu’elle le fit. Assise tout contre lui, son dos contre son torse, tenant ses mains devant elle, leurs doigts croisés.

« Anarion…tu sais quel jour nous sommes je crois ?...J’ai eu une idée… Avec Neïla. »

Elle ne savait trop comment aborder le sujet, d’où les nombreux blancs, mais il fallait qu’elle y vienne à un moment ou à un autre. C’est alors que le phénix vint se poser sur la jambe de la jeune chevaucheuse. Une chaleur rassurante l’irradiant alors.

« Je ne pars pas maintenant je crois que je suis enceinte Anarion », avait elle finalement laissé échappé dans un seul et unique souffle.

Elle serra un peu plus ses doigts entre les siens, et tira un peu ses bras pour resserrer l’étreinte. Comment allait-il prendre la nouvelle ? Pour l’une des ares fois de sa vie, Cissée se posait des questions purement existentielles. Mais l’attente était là…palpable.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptySam 23 Aoû - 23:14

Les jours s’étaient écoulés à une vitesse que l’escorteur maudissait aujourd’hui, lui qui se trouvait au beau milieu de la forêt après avoir prétexté partir pour trouver quelques fruits pour le repas du soir. En fait, son seul but était de marcher encore et encore afin de trouver une solution pour que Cissée reste à ses côtés. Il savait également que s’il ne parvenait pas à trouver un argument solide il se forcerait à accepter son départ même si cela serait un véritable déchirement pour lui. Tous ces instants qu’ils avaient partagés ensemble depuis son arrivée n’avaient pas rendu les choses plus simples tant ils furent doux. Ainsi, tous deux avaient appris à se connaître et malgré le fait qu’elle détestait parler de son passé, la jeune femme le lui avait révélé. Comme tant d’autres, sa vie avait été marquée par des événements tragiques comme la mort de son père, celui qui s’était occupé d’elle durant toute son enfance. Elle lui avait également parlé de son initiation involontaire à l’âge de douze ans mais également de ses ailes qui pouvaient pousser dans son dos et qui symbolisaient un lien étroit avec son phénix. Elle s’était toutefois montrée plus discrète concernant sa vie récente, ainsi, elle lui avait parlé de sa vie en compagnie de son frère et de sa sœur mais était restée étrangement floue sur le lieu exact de leur résidence. Bien sûr, après s’être autant mise à nu, l’escorteur ne se serait jamais permis d’en demander davantage tant il savait tout ce que cela représentait pour elle.

De son côté, il ne pouvait pas dire qu’il restait beaucoup de mystères le concernant et il n’était pas faux de dire qu’elle connaissait désormais toute sa vie, du moins, celle dont il avait connaissance. Il restait pourtant assez discret concernant ces terribles cauchemars qui le réveillaient en sursaut chaque nuit et qu’il ne parvenait pas à s’expliquer. Ces songes lui montraient une autre image de lui-même, celle d’un être cruel n’hésitant pas à tuer pour augmenter ses propres pouvoirs. En fait, ces images, troublantes de réalisme à ses yeux, lui dévoilaient la vie qu’il aurait eue s’il avait accepté l’offre qui aurait fait de lui un escorteur de l’au-delà. Ainsi, nuits après nuits, ses rêves devenaient plus violents et plus réels mais il ne parvenait pas encore à en parler ouvertement avec Cissée de peur de la faire fuir et c’était d’ailleurs là ça plus grande crainte. En effet, tout ce temps passé ensemble l’avait rendu indispensable à ses yeux et il sentait que son départ serait pour lui une sorte de seconde mort pour lui qu’elle avait fait revivre. Des souvenirs, il en avait beaucoup désormais et y repenser lui permettait de trouver du réconfort mais également de la tristesse à l’idée qu’ils n’auraient pas de lendemains. Il voulait continuer à passer du temps à ses côtés dans cette petite maisonnette qu’elle avait construit dans les hauteurs et au sein de laquelle tous deux passèrent des nuits entières à regarder les étoiles avant de s’endormir. Cette surprise qu’elle lui avait faite était, pour lui, une sorte de marque de fabrique de sa compagne qui disposait d’une grande capacité à le surprendre. Il n’imaginait pas davantage continuer à dessiner des portraits de la jeune femme sans qu’elle soit en face de lui, posant au gré de leurs envies. Il ne voulait pas croire que leur tendresse et leurs étreintes s’achèveraient alors qu’elles étaient si douces. En fait, il ne pouvait tout simplement plus se résoudre à vivre loin d’elle et ce fait rendait encore plus difficile l’instant de la séparation qui devait avoir lieu ce jour même.

Des raisons de rester ici, il serait en mesure de lui en donner un très grand nombre mais il en connaissait également d’autres qui justifiaient son départ et la plus importante de toute était sa famille qui l’attendait dans cet autre monde se trouvant en dehors de cette prison. Bref, il le savait : la jeune femme ne pourrait pas rester ici et il ne pouvait pas se permettre de l’influencer dans le sens contraire. Cette idée provoquait en lui une frustration immense qui se matérialisa par un violent coup de poing qu’il donna contre le premier tronc d’arbre qui se trouvait près de lui. L’impact fut si fort qu’il se blessa la main jusqu’au sang. A cet instant, on ne pouvait même pas dire qu’il ressentait cette douleur physique tant celle qui déchirait son cœur était forte. Il décida pourtant de rentrer chez lui afin de trouver un petit bandage à mettre sur cette plaie et c’est avec le cœur lourd qu’il prit la direction de la petite demeure en sachant parfaitement qu’il pourrait tomber sur la chevaucheuse à qui il ne serait jamais capable de dire adieu.

Durant tout le chemin qui le séparait de cette maison qui n’était plus simplement la sienne, il continua à laisser ses pensées se porter sur tous ces instants récents. Il repensa à cette nuit où il l’avait conduit au beau milieu d’un champ de luciole se trouvant non loin du village. Les lieux étaient perdus au beau milieu des hautes herbes et beaucoup d’enfants aimaient s’y rendre à la nuit tombée pour y voir tous ces insectes qui ressemblaient à de petites lumières vertes. Le but était alors de tenter d’en attraper une afin de faire un vœu qui, selon les croyances populaires, serait exaucé après que la luciole relâchée soit aller en demander la réalisation auprès des esprits de la nature. Ce soir là, il lui confia toute l’histoire de cette légende avant de tenter d’en attraper une pour faire ce vœu qu’il n’aurait jamais crû demander un jour : que le temps s’arrête.
Des lieux, ils en avaient visité beaucoup d’autres mais il y avait plus important : ils avaient appris à se connaître. D’ailleurs, était-ce là un signe du destin ? Pour lui, cette rencontre était improbable mais l’étroitesse de leur relation avait démontré à quel point ils étaient fait l’un pour l’autre. C’est en tout cas ce qu’il pensait et il voyait même, dans le changement d’attitude de Neïla, qui s’était montrée si agressive avec lui, un signe allant dans ce sens. Ceci, il le présentait volontiers à Cissée avec humour et le simple fait d’y repenser lui arrachait un sourire tandis qu’il venait d’arriver chez lui avant de se faire un bandage qui ne passerait probablement pas inaperçu. C’est donc, avec ce bandage teinté de sang et après avoir posé son regard sur l’oreiller où Cissée posait sa tête quand elle dormait, qu’il quitta la maison pour la retrouver. Tous deux devaient se rejoindre dans un coin de prairie bordé par des arbres et il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour y parvenir. Là, contrairement à d’habitude, il resta relativement silencieux, ce qui montrait à quel point il faisait tout pour ne pas montrer sa tristesse que son sourire ne masquait qu’en partie. Puis, après lui avoir déposé un baiser sur les lèvres, tous deux se posèrent à l’ombre d’un arbre. Cissée s’installa contre son torse, serrant ses mains dans les siennes. De toute évidence, elle non plus ne voulait pas rester trop loin de lui mais est-ce que cela allait changer quelque chose ? La réponse allait lui être fournie.

La chevaucheuse lui avoua, non sans mal, qu’elle et Neïla avait eu une idée et cette dernière avait un rapport avec l’échéance de la pleine Lune. A cet instant, on ne pouvait pas dire qu’il s’attendait à entendre une solution miracle tant il avait retourné le problème dans sa tête sans trouver la moindre issue possible. Son pessimisme profond allait donc voler en éclat au moment où elle lui expliqua qu’elle ne partirait pas maintenant puisqu’elle estimait être enceinte. Cette nouvelle lui fit l’effet d’un coup de tonnerre et le laissa tout simplement sans voix tandis qu’il sentait parfaitement l’anxiété de sa compagne qui resserra encore un peu plus son étreinte.
Cette situation, Anarion l’avait déjà vécu en apprenant que sa femme était enceinte d’Orianne. Ce genre d’annonce, selon lui, ne pouvait qu’engendrer un grand bonheur quand il était le fruit d’un amour sincère. D’une certaine façon, la création d’une nouvelle vie était la consécration d’un couple prêt à tout surmonter ensemble. C’est dans ce sens qu’il prenait cette nouvelle de la venue de leur enfant et, après le choc de ce magnifique aveu, à son tour, il resserra l’étreinte avant de caresser les mains de la jeune femme à l’aide de ses doigts. De nouveau, elle était parvenue à le faire revivre non seulement parce qu’elle venait de repousser l’échéance de son départ mais aussi parce qu’elle lui apprenait qu’il pouvait donner la vie, lui à qui les dieux voulaient faire croire qu’il n’était plus rien.


- « Alors comme ça, nous allons devenir parents ? Je n’aurai jamais imaginé entendre une si belle nouvelle aujourd’hui. »

Sa voix était chargée d’émotion et la question qu’il avait posée n’était là que pour montrer qu’il était prêt à devenir père aux côtés de celle qui allait devenir une mère. Tous deux se connaissaient depuis très peu de temps et il aurait été facile d’imaginer que la venue de cet enfant pouvait poser des problèmes concernant le fait qu’il fut désiré ou non. Enfin, de son côté, l’escorteur ne se posait pas la question car son seul désir était de pouvoir vivre à ses côtés et son souhait se réalisait en se cimentant par la venue d’un bébé qui les unirait encore plus. Toutefois, alors qu’il se laissait submerger par la joie, il se demanda si, de son côté, Cissée était pleinement satisfaite à l’idée d’avoir un enfant si rapidement. Son annonce était concise mais montrait son désir de rester ici.
A cet instant, il repensa à leur première nuit ensemble et à cette dualité qui l’avait tiraillé. L’escorteur avait été, en quelque sorte, un guide sentimentale dans leur couple même s’il n’aurait jamais pu l’être sans tous ces sentiments qu’elle provoquait si naturellement chez lui. Aujourd’hui, elle était sur le point de donner la vie et il se demandait s’il devait continuer à tenir son rôle, lui qui avait déjà été père. Toutefois, même s’il devait aller dans cette direction, il ne le montrerait que dans le sens de la tendresse car il voulait qu’elle découvre par elle-même ces sensations de la maternité et ce bonheur incommensurable de tenir, pour la première fois, son enfant dans ses bras.


- « Et toi ma Cissée, que ressens-tu à l’idée d’être maman ? » lui demanda-t-il avec douceur tandis qu’il orienta ses mains et celles de la jeune femme sur son ventre.

Connaître ses sentiments et lui montrer qu’il serait toujours à ses côtés, voilà ce qu’il voulait faire à présent. Lui qui n’avait pas idée de ce qu’il fut vraiment voulait tenir le rôle d’un père et d’un mari aimant. Toutefois, avant de tenir pleinement ce statut, il voulait lui faire une confidence, une sorte de cri du cœur qui se voulait à la fois très fort mais également sincère. C’est ainsi qu’il prit de nouveau la parole, lui dévoilant alors ses sentiments et ses projets mais également ses craintes et ses peurs tandis qu’il resserrait son étreinte et, tout en fermant les yeux, collait sa joue contre la sienne.


- « Il n’y qu’une seule chose que je souhaite te demander car je sais que l’échéance n’est que repoussée alors, s’il te plaît, ne pars pas. J’ai conscience que cette demande est égoïste mais je crois que sans toi je ne tiendrai pas ici. Je sais que je n’ai pas grand chose à offrir dans cette prison mais nous pouvons tout y construire et, si tu le souhaites, peut-être que ta famille pourrait venir vivre ici également. Et puis, sache que, si tu refuses, alors je partirai d’ici et je combattrai avec toi. J’apprendrai même la magie s’il le faut mais quoi qu’il arrive, je sais que je ne pourrai pas vivre sans toi. »

Anarion fut condamné à vivre éternellement au beau milieu du passé et, rien ni personne ne devait venir l’en libérer. Pourtant, Cissée y était parvenu et la voir partir signifierait tout perdre. Elle était la seule chose qui donnait un sens à sa vie et c’est pour cela qu’il n’hésita pas à lui exprimer ce qui le tiraillait à chaque instant. Toutefois, il n’avait pas été complètement honnête dans sa déclaration puisqu’il avait oublié de lui dire qu’il risquait de mourir instantanément s’il sortait du kekkaï dans lequel il vivait bien au-delà de l’espérance de vie humaine. En quittant le dôme, il pouvait donc prendre le risque de se faire rattraper par le temps et y succomber sans aucune autre alternative. Il n’avait pas non plus parlé de ses cauchemars dans lequel il se voyait tel un assassin. Or, ces songes n’étaient pas ordinaires et, jour après jour, il avait l’impression de se laisser peu à peu aspiré dans un gouffre qu’il ne comprenait pas mais auquel il résistait grâce à elle.
Malgré toutes ces considérations, il ne fallait pas croire que son attachement était factice et motivé par le fait qu’elle venait briser sa solitude. Anarion l’aimait sincèrement et même s’il n’avait pas encore eu le courage de le lui dire ouvertement, il le lui murmurait chaque soir, lorsqu’elle dormait. Il n’arrivait pas à expliquer la cause de ce blocage et espérait que, comme certains le disent, ses mots parviendraient à son cœur durant son sommeil. En tout cas, cette fois-ci, il n’avait pas hésité à se confier à elle et c’est avec une certaine anxiété qu’il attendait sa réponse tout en gardant ces mains sur son ventre, là où grandissait leur enfant.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyMar 16 Sep - 2:13

Temps : indéfinissable variable usité en toute circonstance, et allant contre la nature même du monde. Vivre. Temps : variable arrachant la vie à toute chose. Mort. Temps : variable raccourcissant toute bonne chose. Fin. Mais la fin peut annoncer le début d’une chose bien meilleure ! Peut être était ce l’annonce de temps meilleurs ? Mais c’était aussi l’annonce d’une autre fin. Quoi qu’il en soit, si l’on observait les choses telles qu’elles l’étaient, la vie offrait une succession d’évènements qui tous avaient une fin, mais aussi un début, et cet enchaînement offrait à l’homme une raison de vivre et de poursuivre sa destinée. Alors pourquoi être effrayé ? Surtout lorsqu’un heureux évènement attendait les deux jeunes gens en question…

Mais revenons en arrière…
Le temps, chacun d’eux l’avait vu défiler, s’écoule tels les grains de sable tombant d’un petit cône à l’autre dans cet objet que l’on appeler communément sablier. Le Sablier du temps, horrible conception ne faisant que précipité le moment indésiré. Etrange torture que s’inflige l’homme luttant pourtant chaque jour contre ce temps. Anarion et Cissée étaient dans ce même combat, mais encore une fois le temps avait triomphé et les avait rattrapés. Cissée n’étais pas si triste de cette fin car elle avait découvert le cadeau magnifique qu’elle pourrait leur faire, mais plus que tout elle avait tout planifié, et la joie avait reprit possession de son âme. Douce fleur qui éclot lentement au fond de l’âme meurtrie par la douleur de la séparation future. Douce fleur blanche apportant lumière aux sombres espérances. Douce fleur blanche et odorante menant fraîcheur à cette vie commune raccourcie. Cette enfant était celui de l’espérance, celui de l’union. Avec ce petit être qui grandissait en elle, Cissée espérait établir un lien entre deux mondes, et plus que tout elle espérait découvrir la joie de la maternité autant que les joies de voir un petit être fragile et aimant grandir et pousser dans ce monde en guise d’espoir à une société en péril. La démonstration que tout n’est pas encore joué, que tout peut arriver.

Déjà, lors du mois écoulé la jeune femme s’était ouverte de plus en plus, et avait partagé son savoir ainsi que son histoire à Anarion. Elle avait fait confiance à cet homme pourtant instable et qui l’avait conduit à la mort par le passé. Elle ne se comprenait pas ce sentiment, et cette passion pour celui qui fut si peu de temps auparavant encore, un bourreau et le pire conspirateur qu’elle eut connu. Un démon doué d’une intelligence pareille pour finalement finir humain. D’un certain côté, plus le temps avançait et les rattrapait, plus la chevaucheuse prenait cette expérience comme le signe du destin. Comme si le temps, si farouche et destructeur, voulait lui donner une chance, la chance d’offrir un peu de bon en ce bas monde. Peut être aussi une chance de tout recommencer. Et Cissée la téméraire était devenue Cissée la juste.

La veille du jour fatidique, Cissée s’était rendue dans ce champ de lucioles qu’Anarion lui avait montré quelques temps plus tôt. Elle s’était éclipsée durant la nuit et avec Neïla, elle s’était rendue en ce lieu magique ; Là, allongée dans les hautes herbes elle avait simplement observé les cieux clairs et limpides ponctués de petits points lumineux. Les lucioles quant à elles tournaient, vacillaient, dansaient tout autour des deux amies. Cissée n’avait fait que tendre la paume de sa main vers le ciel sombre et pourtant si accueillant et l’une de ces petites bêtes s’était doucement posée sur elle. Refermant alors sa main calleuse, la jeune chevaucheuse n’avait fait qu’un seul et unique vœu. Puis sa main s’était rouverte et la luciole s’envola. Neila, lovée contre Cissée s’était mise à ronronner, doucement puis s’endormit diffusant sa chaleur tout autour d’elle pendant que la jeune femme, une main posée sur son ventre savourée la fraîcheur ambiante. Ce moment de solitude avait été à la fois magique et énormément mélancolique. Mais ce fut aussi à ce moment qu’elle prit la décision de rester. Doucement elle avait murmuré ces mots à son amie :[]/i «Neila veux tu m’aider à rester ? ».[i] De grandes ailes de flammes s’étaient alors dépliées, et alors que Cissée se redressait pour s’asseoir dans les herbes, le phénix, posé sur sa jambe droite abaisser la tête pour signifier son approbation
. « Merci mon amie…Il faudra que tu préviennes Ynis de mon absence, et uniquement cela. Ne dis pas où je suis…Tu devras trouver Arwana, elle te comprendra. Et reviens si tu le peux… » Elle abaissa la tête à nouveau et Cissée la caressa avec un sourire. Enfin toutes deux s’étaient endormies dans le près des lucioles.


Puis vite, bien trop vite le temps dévastateur en finit de cette nuit magnifique et chaleureuse. Cissée ouvrit doucement les yeux et marcha vers l lieux où avec Anarion ils s’étaient donnés rendez vous. Il s’agissait de cette prairie où tous les deux se retrouvaient lorsque les nuits étaient resplendissantes et que Cissée voulait lui parler de son passé. Là, lovée dans ses bas, elle se sentait le cœur fort et l’âme vive. Elle appréhendait beaucoup le moment de la rencontre, mais elle la désirait plus que tout aussi. Le temps était à la fois son démon et son ange dans cette épreuve. C’est alors qu’à peine arrivée elle vit celui dont elle était tombée amoureuse se profiler devant elle. Son humeur et tout son être semblait pris dans un tourbillon infini de tristesse. Ce sourire qu’il arborait paraissait des plus fax et elle le comprenait. Néanmoins la lueur qui anima son regard lorsqu’elle le vit était le synonyme des battements de son cœur qui traduisaient sa joie la plus profonde. Elle eut droit à un baiser et ni une ni deux ils s’installèrent à l’ombre d’un arbre, Cissée appuyée tout contre son amant. Elle prit ses mains dans les siennes et remarqua alors le bandage. Cissée ne put s’empêcher de se retourner, surprise


« Anarion ? Qu’à tu fais ? »

Puis reprenant place, elle défit juste le bandage afin de voir les dégâts et voyant que la blessure n’était pas dans un état critique, elle reposa la bande et déposa un baiser sur sa main. La chevaucheuse laissa alors un blanc s’installer et doucement son doigt caressait la main intacte d’Anarion. C geste la rassurait en quelques sortent sur ce qui allait suivre. Elle devait lui révéler ce qu’elle savait, lui faire part de sa décision…mais comment ? Cissée sentit alors son corps se réchauffé, et le stress monter. Elle sortit tout d’un coup. Et poussa un long soupir. Le temps avait encore pris possession d’elle. Mais encore une fois, la tension était tellement réelle qu’elle en devenait palpable voir malléable. Elle n’attendait qu’une chose, des mots venant d’Anarion. Ais avant cela, vint une étreinte plus chaleureuse ainsi qu’une inversion des rôles. A présent il s ‘agissait de l’escorteur qui caressait les mains de sa compagne. Un sourire se dessina alors sur les lèvres de Cissée. Elle ne trouva mot à dire à cette pseudo question qui, elle le savait n’était là que pour la forme, pour représenter cette joie qui s’emparait de lui.

Puis soudain, alors que le soulagement se saisissait des entrailles de la jeune femme, Anarion dirigea leurs mains sur son ventre, oui ce lieu chaud et chaleureux dans lequel grandirait leur enfant, symbole d’une union de deux corps, symbole d’un amour aussi fort qu’étrange. Et là vint la question à laquelle elle ne s’attendait pas. Cissée était encore jeune, à peine une vingtaine d’années, et au vue de son passé, jamais elle ne s’était imaginé pouvoir devenir maman. Encore moins de cette manière. Et pourtant…


« Je suis heureuse. Mon passé ne m’a jamais permis d’imaginer ma vie future avec une famille et pourtant je m’occupe de mon grand frère et de ma petite sœur et je vais donner la vie...Quelle douceur plus tendre et magnifique que celle-ci ? Quel espoir plus grand puis je avoir ? »

Elle se retourna alors, se posant à genoux, et regarda un moment Anarion dans les yeux pour finalement l’embrasser aussi langoureusement qu’elle le put. Elle le prit enfin dans ses bras, ses bras autour de son cou.

« Je suis heureuse Anarion »


Enfin lorsqu’elle le lâcha elle s’assit sur ses pieds le regardant, sans s’en lasser. Elle voyait qu’il réfléchissait, elle voyait que son tourment revenait. Elle voyait que le temps prenait sur lui une décision importante. Elle comprenait qu’il allait s’exprimer haut et fort. Et elle entendit ses mots. Elle finit alors par poser un doigt sur sa bouche. Cissée avait déjà réfléchit à tout. Son cœur se déchirai et s’égayait à la fois. Elle ne pouvait lui donner tout ce qu’il voulait et à la fois elle ne pouvait accepter ce qu’il voulait lui donner. Le temps ferait lui aussi ses ravages. Elle savait l’amour qu’il avait pour elle, elle le sentait dans son sommeil dans ses gestes, dans sa respiration…Et c’était grâce à cela que l’alternative était venue à elle.

« Ecoute Anarion. Je ne peux te promettre de rester éternellement ici. Et je ne veux pas amener ma famille ici non plus. Nous avons traversé trop de choses difficiles. Et ma petite sœur est malade. Tu sais qu’ils doivent rester là où ils sont, ils sont en sécurité la bas et deux amies veillent sur eux probablement mieux que moi. Néanmoins, ce que je te promets c’est de rester ici pendant un moment, Neila va voir ceux qui m’entourent qui me connaissent et leur dire que je ne reviendrai pas avant un long moment. Elle va expliquer la situation à mon amie et revenir après. Je leur fait confiance, ils se débrouilleront sans moi. Et pour lors, que dirais tu d’accompagner Neilà jusqu’à la « frontière » et après cela nous vivrons au jour le jour. Qu’en dis-tu ? »


Elle n’avait délibérément pas parlé de sa volonté de la suivre ou bien d ‘apprendre la magie car elle savait qu’il devait oublier cette idée. Cela était trop dangereux pour lui. Sortir risquerait de le tuer, et apprendre la magie risquerait de corrompre à nouveau son âme et elle voulait le sauver de cela, elle s ‘en était donné la mission et elle n’échouerait pas, elle se l’interdisait tout simplement. Et c’est ainsi qu’elle se releva tendant la main à Anarion afin qu’il l’accompagne. Quant à elle, elle se dirigea vers la limite du kekkai. Hésitante elle caressa Neïla et la laissa partir. Espérant alors que tout irait bien pour elle et que sur Ynis, Lily et Arwana ne lui en voudraient pas trop. Et lorsque son amie fut partie, elle alla se jeter dans les bras d’Anarion, l’embrassant dans le coup.

« Je t’aime, je ne veux pas que tu en doutes… »
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyVen 19 Sep - 16:50

Comme il l’avait imaginé, sa blessure ne passa pas inaperçue aux yeux de Cissée qui décida de la regarder par elle-même après lui avoir demandé ce qu’il s’était passé. Il aurait pu lui dire la vérité mais ceci aurait compromis ces efforts pour ne rien laisser paraître de sa tristesse. Le mieux était donc de ne pas dévoiler toute la vérité tout en ne basculant pas non plus dans le mensonge, chose qu’il refusait de faire vis à vis d’elle.

- « Ce n’est rien, ne t’en fait pas. Ce n’est que ma propre bêtise. » dit-il en ressentant toujours cette même frustration qui l’avait conduit à frapper ce tronc jusqu’à se blesser lui-même.

A peine eut-il donné sa réponse que sa compagne déposa un baiser sur sa main meurtrie. Ce geste le toucha beaucoup car il était pour lui le témoignage de son amour. Par ce baiser il imaginait son désir de ne pas le voir souffrir, chose qu’il ressentait également vis à vis d’elle. En tout cas, il était loin de se douter qu’il allait apprendre de vive voix qu’il deviendrait le père d’un enfant d’ici quelques mois. Cette annonce inattendue venait d’apporter de la joie à une journée qui ne devait contenir que de la tristesse, celle du départ lié à la nouvelle lune. Toutefois, il n’y aurait aucune once de tristesse aujourd’hui car cette nouvelle s’accompagnait de sa volonté de vouloir rester encore un peu près de lui, le temps que leur enfant vienne au monde notamment.
Quelques instants après avoir entendu cette annonce saisissante, il lui demanda ce qu’elle ressentait à l’idée d’être mère. De son côté, l’escorteur connaissait le sens de ce bonheur mais il ignorait tout du ressenti de la jeune femme qui semblait être relativement gênée. N’était-ce qu’une fausse impression ? Très certainement oui. Il devait plutôt s’agir d’une forte appréhension car il est vrai que porter la vie en soi pour la première fois devait avoir de quoi porter à confusion. En tout cas, elle lui avoua son bonheur de pouvoir construire une famille, la sienne. Elle qui était avant tout une guerrière découvrait désormais les facettes de la vie d’une femme qui ne devait pas sans cesse combattre pour survivre. D’une certaine façon, Cissée était l’exemple de ce que serait le monde sans conflits. Sans guerres, les combattants déposeraient les armes pour enfin se consacrer à vivre vraiment.
Son bonheur, elle le témoignait également par ces gestes. Ainsi, après l’avoir embrassé langoureusement, elle le prit sans ses bras, inversant ainsi les rôles faisant que c’était désormais lui qui se sentait protégé et entouré par sa chaleur. Face à tant de sentiments, l’escorteur se laissa totalement entraîné tout en glissant quelques mots qu’il lui murmura doucement à l’oreille.


- « Tu seras une maman formidable, crois-moi. »

Ceci, il le pensait sincèrement. Cissée s’occupait à merveille de lui alors comment aurait-il pu en être autrement avec leur enfant ? Si la jeune femme disposait d’aptitudes au combat, il considérait que ses véritables atouts se trouvaient dans son amour, chose bien plus difficile à atteindre mais aussi bien plus noble que la violence dans laquelle ce monde avait entièrement basculé. Il ne voulait d’ailleurs pas la voir retourner dans cette réalité où sa vie serait chaque jour exposée et dans laquelle il n’existerait pas, lui qui semblait condamné à vivre ici éternellement. Il lui demandait donc de rester avec lui ou d’accepter de lui apprendre à combattre afin qu’il ne soit pas un fardeau dans son monde. Il avait parfaitement conscience que franchir les limites du kekkaï pourrait le faire disparaître à jamais mais il préférait mourir que de vivre sans elle.
La réponse de sa compagne fut claire. Tout comme lui, elle savait qu’elle devrait partir un jour ou l’autre car sa famille l’attendait en dehors. Pour les rassurer et les prévenir de sa situation, Neïla serait sa messagère, ce qui impliquait que toutes les deux ne seraient plus ensemble durant un long moment. Cette séparation ne passa pas inaperçue auprès d’Anarion qui savait parfaitement à quel point toutes les deux étaient liées. La jeune femme n’hésitait donc pas à se détacher de son phœnix pour pouvoir rester à ses côtés, acte qui le toucha profondément.
Elle ne fit pas allusions à sa requête d’apprentissage et il en conclut qu’elle ne voulait tout simplement pas prendre le risque de le voir disparaître en quittant les barrières magiques. Il décida donc de ne pas insister la-dessus et se saisit de cette main qu’elle lui offrait pour que tous deux se dirigent vers les limites afin de dire au revoir à Neïla. L’échéance du départ venait donc d’être repoussée mais il savait que ce ne serait que pour un temps et, de plus, il culpabilisait de la retenir auprès de lui alors qu’elle venait de lui rappeler que sa famille avait également besoin d’elle. C’est donc troublé qu’il se releva pour se diriger vers le kekkaï.


- « Je… je te suis. » balbutia-t-il tandis que ces mots résonnaient encore dans son esprit.

Tous trois ne mirent pas beaucoup de temps avant d’arriver à leur but. Lorsque Neïla fut partie, Cissée se jeta avec force dans ses bras tout en l’embrassant. Là, elle lui exprima ces mots que même certains amoureux n’osent pas toujours se dire tant ils sont forts. Elle ne voulait pas qu’il doute de ses sentiments et il lia cette idée au fait qu’elle voulait lui prouver que même si elle devait partir, elle l’aimerait toujours. A cela, il décida tout d’abord de lui répondre en l’enlaçant à son tour avant de caresser doucement ses cheveux tout en s’adressant à elle.


- « Je te promets de ne jamais en douter et je veux également te faire un autre serment. Je te promets que je parviendrai à quitter cette prison en même temps que toi car il y a une chose que nous ne pouvons faire qu’en présence d’une autre personne qui ne se trouve pas ici. »

A ce moment, il rapprocha sa bouche de son oreille de manière à ce que ces mots, qu’il allait lui murmurer doucement, soient parfaitement audibles.

- « Veux-tu m’épouser Cissée ? »

Sa décision était prise : il quitterait lui aussi ce monde pour se rendre dans la réalité, seul endroit où il pourrait continuer à vivre à ses côtés et où tous deux pourraient élever leur enfant. Il connaissait parfaitement les risques auxquels il s’exposait et n’oubliait pas non plus sa vie passée mais il savait que s’il restait en vie, son village et ceux qui y habitaient resteraient à jamais vivant en lui et ne disparaîtraient donc pas.
Epouser sa compagne n’était pas un prétexte pour la convaincre mais une réponse à ces mots. De cette manière, il espérait qu’elle ne douterait pas non plus de ces sentiments. Il voulait s’unir à elle à jamais et pour cela, ils auraient besoin d’une personne capable de sceller leur union, chose qui n’était pas possible ici. Cette demande, tout comme l’annonce de la venue de leur enfant, était donc véritablement le point de départ d’une vie nouvelle. Il savait que les choses ne seraient pas forcement simples tout comme la réponse à cette question pour la jeune femme. En tout cas, c’était désormais à lui d’attendre avec appréhension après avoir fait une telle déclaration.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyJeu 25 Sep - 19:42

Cissée devenait une autre femme cela était indéniable. Allait elle garder ce changement une fois la réalité revenue à elle ? Elle était avant tout une guerrière et elle ne l’oubliait pas. La seule chose qu’elle oubliait était le comment de sa venue en ces lieux ! Il fallait dire que l’escorteur était à présent si sécurisant. Anarion était un homme qui lui montrait une autre vie et qui lui présentait les bienfaits de l’amour. Elle changeait assurément, mais dans quel sens ? Cela serait il bénéfique à long terme ? En tout cas, tout ce dont elle gardait pour lors était le bien être et la chaleur autre que la sienne qu’elle ressentait. Etre ainsi dans ses bras et le sentir près d’elle le cœur battant lui procuraient un effet de bien être irremplaçable. Jamais auparavant elle n’avait reçu cela, à part peut être de la part de son père lorsqu’elle était encore toute petite.

Il s’était blessé assurément par sa bêtise, cela elle n’en doutait aucunement, mais encore fallait il savoir si ca allait. Une fois rassurée, elle se retourna et lui offrit un baiser des plus chaleureux. C’était comme si l’instinct maternel prenait le dessus sortant de sa latence. D’ailleurs elle en était sur. C’était l’instant, celui où elle devait annoncer la nouvelle à son amant. Révéler son état était des plus durs, mais il y parvint finalement, pour sa plus grande joie d’ailleurs. Des décisions seraient surement à prendre mais pour lors elle voulait partager ce bonheur avec celui qui l’accompagnait et elle souhaitait aussi annoncer son rallongement de séjour auprès de lui ! Bien sûr tout cela ne la laissait pas indifférente. Son bonheur d’enfanter, son appréhension de vivre autre chose que les combats, cette responsabilité que tout cela incluait la stressait énormément mais Cissée n’était elle pas téméraire ?? Elle aimait apprendre de nouvelles choses et s’essayait à des sensations toutes aussi différentes. Il s’agissait une nouvelle fois de relever un défi !

Les mots qu’Anarion lui lissa alors qu’elle l’étreignait passionnément firent faire un bond au cœur de la jeune chevaucheuse. Le mot « maman » étrangement la surpris. Serait-elle capable d’assumer cette fonction ? Serait-elle capable de donner tout l’amour qu’une mère doit donner à son enfant ? Après tout elle n’avait eu aucun exemple, elle n’avait jamais connu sa mère. Et son frère qui lui au contraire avait eu cette chance ne voulait pas lui en parler. D’un autre côté, Cissée, dans ses absences s’occupait très bien de sa petite sœur… Mais pouvait-on comparer les deux ? Quoi qu’il en soit, le temps était venu. Cissée devait se séparait de son amie afin qu’elle aille prévenir les gens qu’elle connaît de son absence encore repoussée. Son cœur se fendait à l’idée d’être séparée d’elle un mois complet, mais après tout c’était pour la bonne cause et puis peut être qu’ainsi la solitude avec Anarion lui permettrait de se découvrir de nouvelles capacités.

Ainsi, voir partir Neïla n’était pas sans émotions, au contraire son cœur se pinçait, mais d’un autre côté, Cissée avait un sourire aux lèvres. Son amie était libre et sa famille rassurée. Quant à elle, elle pourrait passer du temps avec celui dont elle était tombée amoureuse. C’est ainsi que le phénix partit, envolé vers Ynis, Cissée se jeta dans ces bas qui étaient si rassurants ; Elle lui avoua l’inavouable, comme si cela allait la soulager. Ce fut d’ailleurs le cas. Jamais elle n’aurait cru quel bien cet aveu pouvait procurer. Puis se retrouver dans cette étreinte douce et puissante à la fois. Elle passa alors doucement ses mains sous la chemise d’Anarion et posa ses mains chaudes sur son dos qu’elle caressa lentement. Elle le laissa alors venir à elle par l’intermédiaire de ses mots. D’abord abordant la chose avec le sourire, lorsque la demande fatidique tout s’évanouit. Ses mains abandonnèrent les caresses et elle se décolla d’Anarion. Lentement elle se redressa, et le fia, droit dans les yeux. Et comme si un déclic venait d’avoir eu lieu, elle fit un pas en arrière et se mit à courir dans le sens opposé.

Il avait prononcé les mots qu’elle aurait souhaité ne jamais entendre ! Elle était jeune et elle savait qu’on était lié à une personne par de simples sentiments mais que ce lien pouvait se briser à tout moment par la faute du destin ou à pas de chance ! Pendant sa course, les mots « Veux-tu m’épouser » résonnèrent dans sa tête et bon ombre de souvenir lui revinrent en mémoire. Le sourire de sa mère sur cette peinture, puis les larmes de son père abordant un souvenir avec sa défunte femme, et la vraie nature d’Anarion, l’homme combattant contre le père des démons. Celui qui avait empreint son visage de fureur lors de ce combat démonique dans lequel il l’avait embarqué. Cissée savait que beaucoup de chose, en dehors de ce Kekkai n‘allaient pas et qu’elle serait amené à revivre des combats, mais elle ne voulait pas entendre parler de mariage. Elle ne voulait pas que si quelque chose lui arrive, la personne se sente encore lié par les liens du mariage. Elle savait que par ce geste son père n’avait jamais cherché à retrouver le bonheur. Et elle ne se sentait pas à franchir ce pas. Beaucoup de choses, de facteurs l’en empêchaient. A commencer par Ynis. La bas, elle était chevaucheuse d’ombre, et elle avait promis de ne jamais divulguer l’existence de l’île et plus que tout elle avait fait le serment de protéger l’île coute que coute. Que devait-elle faire ? Elle l’aimait mais…

*Boum !*

Cissée était tombée sur le sol, près d’un arbre. Cet arbre, celui où elle avait vu els écritures. Elle n’aurait pas du courir si vite, et elle aurait surtout dû contrôler ses émotions. Elle avait oublié, elle avait la vie en elle. Et à peine au début elle ne prenait pas soin de son enfant ! Serait-elle une mauvaise mère finalement ? Etait ce un signe face à sa réaction ? En tout cas, elle reposait à présent sur le sol tapissé de feuilles mortes et d’herbes, les images de son passé défilant devant ses yeux et l’amour qu’elle ressentait se transformant en chaleur corporelle. Autant dire que le 42° était dépassé depuis un moment !
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyLun 29 Sep - 21:41

Même si elle ne l’avait pas dit, le départ de son amie l’avait marqué et si elle s’était jetée dans ses bras juste après son départ, c’était probablement afin d’y chercher une chaleur qu’elle venait de voir s’envoler pour porter son message à sa famille. Dans cette étreinte et dans ces mots, l’escorteur sentait ses sentiments sans parvenir à les lui rendre comme il l’aurait voulu. Bien sûr, il l’enlaça à son tour en insufflant une tendresse sincère dans chacun de ses gestes mais il n’avait pas l’impression d’être à la hauteur de ces sentiments mais également de cette annonce de la naissance future de leur enfant. Peut-être était-il désormais temps de lui confier son désir de s’unir à elle à jamais.

Anarion venait de la demander en mariage et même si cette proposition pouvait paraître bien rapide au vu de leur rencontre récente, elle était mûrement réfléchie par le fait qu’il voulait plus que tout lui offrir la vie qu’elle méritait. Il voulait, devant les dieux, lui promettre un amour éternel qui serait à jamais scellé par deux anneaux qui symboliseraient leur union dans tous les moments de leur existence. Enfin, peut-être que cet événement n’arriverait jamais au vu de la réaction que provoqua son annonce sur la jeune femme qui venait de cesser ses caresses avant de se défaire de l’étreinte dans laquelle tous deux semblaient pourtant si bien. Cissée recula d’un pas avant de courir dans la direction opposée à son compagnon. Ce dernier, saisit par l’incompréhension et la surprise, se rendit compte que sa demande fut une erreur. Comment pourrait-il en être autrement au vu de cette fuite ? Cette déclaration n’avait pas trouvé d’écho et quelque chose venait de se briser en lui c’est la raison pour laquelle il décida de ne pas se lancer à la poursuite de la jeune femme qui devait se sentir mal à l’aise par rapport à lui qui se sentait totalement seul. Son regard, dirigé en direction du sol, se perdait dans les méandres de ses pensées au sein desquelles il cherchait des réponses à cette réaction de rejet. Il savait qu’une réponse négative était possible mais il n’aurait jamais imaginé que leur étreinte se brise ainsi à l’écoute de ces mots. Il n’aurait jamais pu deviner que cette demande mettrait une distance entre eux.

Il resta plusieurs instants débout sans bouger le moindre muscle comme s’il était figé par un sort paralysant. En fait, seul son regard reflétait une partie de ce qu’il ressentait en cet instant et il aurait pu rester dans cette position durant un long moment si un bruit ne l’en avait pas tiré. Posant son regard en direction de la provenance du son, il se rendit compte que sa compagne venait de s’écrouler au sol près des arbres sur lesquels son prénom mais aussi celui de sa famille était gravé depuis tant de siècles. Sans plus attendre, il courut à toute vitesse pour la rejoindre et lui porter secours. Durant sa course, il ne pensa plus à cette douleur qui s’était emparée de lui mais uniquement à la santé de la jeune femme qu’il chérissait plus que tout.
En posant sa main sur son front, il se rendit compte que sa température était très élevée, ce qui expliquait son malaise. A cet instant, il s’en voulait profondément car il estimait être la cause de son état. S’il n’avait pas fait sa demande en mariage, elle n’aurait pas couru et elle ne se serait pas retrouvée ainsi sur le sol. Et puis, elle portait leur enfant et il s’inquiétait également de sa santé. Il devait donc agir et pour le moment, l’unique solution était de l’emmener chez eux afin de l’allonger sur le lit et de tenter de faire tomber sa fièvre.


- « Ne t’en fait pas, je vais prendre soin de toi ! » s’exclama-t-il avec une certaine peur et une profonde tristesse dans le regard tandis qu’il la souleva pour la prendre dans ses bras.

La maison n’était heureusement qu’à quelques pas d’ici et il ne mit pas beaucoup de temps pour la conduire à l’intérieur et la déposer délicatement sur le lit. Là, il lui ôta ses bottines et releva les draps sur elle afin de la couvrir un peu car il savait que la chaleur avait, contre toute attente, un effet permettant de faire retomber la fièvre. La voyant allongée de cette manière, il se rappela que cette situation était la réplique presque parfaite de ce qui s’était passé il y a un mois de cela. Ce jour-là, il l’avait trouvé inconsciente au beau milieu de la forêt entourée par le dôme magique et il l’avait conduit chez lui pour la soigner. La situation était donc sensiblement la même à ceci près que tous deux se connaissaient et s’aimaient désormais. En fait, cela changeait tout et cette peur de la perdre parcourait tout son corps comme jamais auparavant. Il s’en voulait terriblement et, alors qu’il décida d’aller faire bouillir de l’eau dans laquelle il verserait un mélange de plantes curatives, il s’adressa à elle sans savoir si elle était en mesure de l’entendre ou non.


- « Pardonne-moi. »

Lorsque l’on demande une personne en mariage, il faut toujours se préparer à un éventuel refus mais ce n’était pas vraiment ce qui venait de se passer quelques instants plus tôt. Pour lui, la situation était plus grave car elle avait entraîné un malaise chez Cissée qui était enceinte. Il regrettait amèrement sa fougue et commençait à croire que son égoïsme avait engendré tout cela. Ainsi, alors qu’il déposait un petit gant chaud sur le front de la combattante, il songeait de plus en plus à quitter la pièce car il s’y sentait de trop. En fait, il avait l’impression d’être une menace pour elle comme ses cauchemars le lui laissaient croire. Cet incident venait de raviver son mal être qu’il dissimulait grâce à l’amour qu’il ressentait et recevait. Finalement, il s’agenouilla sur le sol tout en restant juste auprès du lit. Là il prit la main gauche de sa compagne et y déposa un baiser avant de poser sa tête dessus. Avec une voix chargée d’émotions mais également de doutes, il s’adressa à elle comme s’il se confessait d’un poids qui devenait trop lourd à porter et qu’il ne voulait pas faire subir à sa femme comme il estimait que c’était le cas avec sa chute.

- « Chaque nuit, mes cauchemars m’entraînent pour me montrer une autre personne que celle que je suis aujourd’hui. Dans ces images qui défilent, je me vois en assassin ne reculant devant rien pour augmenter sa puissance et devenir un dieu. Ces illusions me semblent parfois si réelles que j’en tremble quand je me réveille en sursaut au cours de la nuit. D’une certaine façon, j’ai l’impression d’être ou d’avoir été cet autre homme et l’incident de tout à l’heure me fait penser qu’il est possible que je ne sois pas quelqu’un de bon pour toi. Je ne sais plus ce que je dois faire… Peut-être que le bébé et toi devriez rejoindre Neïla … » lui avoua-t-il sans relever la tête.

Anarion ignorait toujours si Cissée était consciente ou endormie mais cet aveu avait été plus fort que lui tout comme la jeune femme, même amoindrie, était finalement plus forte que lui. En fait, cette force qui le maintenait en vie, au-delà de sa volonté de conserver intacte le souvenir de sa famille et de ses amis, il la puisait en elle aujourd’hui encore. Conscient de la lumière qu’elle pouvait apporter aux autres, il ne pouvait que se rendre compte à quel point il n’était qu’une ombre qui commençait doucement à se diriger vers elle malgré sa volonté.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyMer 1 Oct - 22:20

Le flot de sentiments qui envahissait Cissée n’avait jamais été aussi intense qu’en ces derniers temps. Jamais, non jamais elle n’avait songé qu’un jour elle puisse tomber amoureuse, ou s’attacher autant à quelqu’un. Et pourtant ; elle se sentait bien dans ses bras. Chaque parcelle de peau alors qu’elle avait ses mains dans son dos, frétillait de plaisir à l’idée d’être si proche de cet homme qui avait fait naître cette grande aventure. Grâce à lui elle apprenait la compassion, la tolérance, à donner une deuxième chance. Elle apprenait la vie, et surtout elle essayer de le garder tel quel ! Entreprise difficile sachant ce qu’il tait avant. Mais ainsi, elle lui donnait tout son amour et tous ses espoirs. Elle s’étai offerte à lui et à présent elle portait leur enfant ; Néanmoins, plusieurs choses n’avaient pas été abordées. Et plusieurs choses ne devaient pas l’être. Et pourtant la question du mariage aurait pu être au centre de leurs préoccupations. Mais Cissée, trop jeune peut être, et surtout aspirant à une vie libre ne voulait pas se lier els mains par un tel acte. Peut être ne comprenait elle pas la portée sentimentale de l’acte, mais elle ne le souhaitait pas. Ainsi, la peur d’affronter telle décision l’avait faite fuir.

Fuir, oui, mais où dans ce lieu clos ? Et puis à présent que ses enjambées l’amenaient un peu plus loin, elle s’en voulait de l’avoir laissé ainsi, face à cette décision qu’elle avait prise sans pourtant prononcer mot. Peut être plus tard accepterait elle cette proposition mais cela était pour lors trop prématuré. Et dans toute cette panique que cette annonce avait provoqué en elle, Cissée avait mal agit ; elle l’avait laissé là, seul comme une âme en peine. Et de son côté le trop plein d’émotions l’avait heurté.

Soudain, en plein milieu de sa course, elle avait sentit comme un coup de chaud et une douleur l’avait transpercée au niveau du ventre l’assommant. La douleur était si présente qu’elle n’analysait même plus ce qui l’entourait. Elle était tombée, ca oui elle s’en souvenait et le sentait…à peine. La douleur, celle qui lui faisait penser à un poignard qu’on lui plantait dan le bas ventre retint davantage son attention. Intérieurement elle priait pour le bébé, mais après tout elle ne se faisait pas plus de soucis que cela, alors que… Elle restait pourtant consciente dans l’inconscience. C'est-à-dire qu’elle sentit lorsqu’Anarion s’était approché d’elle et lorsqu’il avait posé la main sur son visage. Elle avait aussi senti ses mots caresser sa peau et ses oreilles les avaient entendu à leur juste valeur, ainsi, elle s’était sentie mieux ; D’ailleurs la température devait s’en trouver moins forte à présent. Mais Cissée s’n voulait de sa réaction, elle ne voulait pas qu’il l’ait mal interprété et pourtant…

Elle se sentit alors soulevée du sol. Etre dans les bras de celui qu’elle aimait était plus que rassurant mais en même temps elle se trouvait impropre à être là. Durant le chemin, aussi court soit il qui les séparait de la maison, elle s’agrippa à lui avec le peu de forces qu’elle avait parce qu’elle voulait se faire pardonner dans sa demi inconscience. Mais bine trop vite, elle sentit le lit sur son dos ; Il était moelleux, mais c’était comme si cette douceur accentuait sa douleur. Elle entendit alors Anarion s’activait autour d’elle, et elle essayait de toutes ses forces d’ouvrir la bouche et de parler mais elle n’y parvint pas les forces li manquaient ; Elle se doutait très bien que le retournement de situation bouleversait pas mal de choses, mais elle espérait qu’une seule chose : que son refus si violent n’ait pas cassé quelque chose chez son compagnon.

« Pardonne-moi » ces mots retentirent dans sa tête. C’était exactement les paroles qu’elle voulait lui faire parvenir, en vain. C’était comme si elle était vivante de l’intérieur mais qu’une barrière la coupait du monde. Sans doute était-ce sa demie conscience qui la rendait si faible. Néanmoins, elle réunit toutes ses forces et réussit à rapprocher sa main de celle d’Anarion sans pour autant l’atteindre. Mais c’ets alors qu’après avoir déposé un lige humide sur son front qu’Anarion à genoux près d’elle prit la mai qu’elle avait avancée. Son contact fut bénéfique, et doucement, elle reprenait totalement conscience, elle fit cependant semblant d’être encore dans les vapes Elle écoutait, mais se sentait toujours faible. Ce n’était pas la même douleur qu’avant. Celle-ci passait doucement avec le repos, mais à présent s’ajoutait la douleur émotionnelle, celle qui vous noue l’estomac ou qui vous donne des nausées. Celle qui vous donne des larmes salées et piquantes. Larmes qui coulaient à présent sur les joues de la jeune chevaucheuse. Et quand vint le dernier mot, elle n’en prononça que quelques uns.

« Non…je…je …dois te sauver… » tout en lui serrant la main.

Elle avait pensé ses mots et n’avait pas espéré les prononcer, mais conte sa volonté, ils étaient sortis… Et ses yeux s’étaient ouverts. Les larmes perlaient, chaude mais venant d’uns sentiment froid. Un vide prenait son cœur, comme si l’amour la quitté, comme si la peur la prenait. Et dans tout ca Anarion était la clé. Elle devait croire en lui, elle devait lui faire confiance, elle devait le sauver, et non l’enfoncer elle le devait. Alors, elle puisa dans toutes ses forces et dégagea sa main pour remonter et s’asseoir. Avec sa main droite elle toucha son ventre comme pou sentir la vie en elle et avec sa main gauche elle prit celle de son compagnon de l’homme qui faisait battre chaque parcelle de son cœur, et elle l’amena vers elle, pour l’obliger à s’asseoir près d’elle.


« Ces rêves n’en sont pas. Ils furent vérité. C’est ainsi que je suis arrivée ici. Tu étais cet homme. Je dois te sauver, tu dois croire en toi, en moi , en nous… Pardonne-moi ma réaction…. »

Les larmes étaient toujours là, sa voix tremblait et sa main moite serrée fort celle de l’escorteur.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyLun 6 Oct - 22:35

A genoux près du lit et le front posé non loin de sa main, l’escorteur venait de confier ses peurs liées à ses cauchemars qui le hantaient chaque nuit. Il ne pensait pas que sa compagne avait retrouvé ses esprits mais, pourtant, il ne pouvait pas le nier quand il entendit sa voix et qu’il sentit que sa main était étreinte par celle de Cissée. De toute évidence, et même si son regard n’était pas encore posé sur elle, il pouvait deviner qu’elle était en train de pleurer car sa voix ne laissait presque aucun doute la-dessus. A son tour, elle se confiait mais il ne se serait jamais attendu à entendre de telles révélations le concernant.

Tout d’abord, elle balbutia qu’elle voulait le sauver puis, elle se releva un peu et l’entraîna avec elle. Là, il vit clairement toutes ces larmes qui étaient descendues le long de ses joues et il comprenait que ce qu’elle se préparait à lui dire était loin d’être simple à avouer pour elle. Anarion estimait qu’elle devait être encore affaiblie par la chute de toue à l’heure mais ceci ne semblait pas l’arrêter tandis que sa main droite était posée sur son ventre comme pour attirer son attention sur leur enfant. Enfin, pour le moment, ce n’était pas leur bébé qui le préoccupait le plus mais elle qui était sur le point de lui confier quelque chose qui lui demandait clairement de puiser dans son courage.

En quelques mots, elle venait de lui dire que ses rêves n’en étaient pas et que l’homme de ses cauchemars n’était autre que lui. Ces révélations provoquèrent un véritable choc en lui si bien qu’il ne fit même pas attention à son profond désir de lui venir en aide et à son appel afin qu’il trouve sa force dans leur amour commun. A cet instant, il était totalement sourd à cet appel et ses paroles qui résonnaient dans sa tête le renvoyèrent presque immédiatement aux premiers mots que tous deux avaient échangé. Maintenant, il comprenait pourquoi elle avait pris peur en le voyant et cette histoire d’un homme lui ressemblant prenait tout son sens. Cette personne qu’elle redoutait et qui commettait des crimes n’était autre que lui. Aucune logique ne parvenait encore à lui fournir le pourquoi du comment mais sa raison venait de basculer dans cette réalité qu’on lui apprenait. C’est à cet instant qu’il s’échappa de la forte étreinte de Cissée avant de se relever et de reculer de plusieurs pas tout en la fixant avec un regard totalement incrédule. Cette expression de surprise ne dura pas longtemps et laissa place à une certaine colère qui grandissait en parallèle à la peur qui s’était installée en lui. Peu à peu, des images lui revenaient à l’esprit, lui montrant à quel point il fut un être sadique et cruel. Parmi ces réminiscences, il revoyait des images de la chevaucheuse dans des lieux qu’il ne connaissait pas et il comprenait que tout ce qu’elle venait de dire n’était autre que la vérité. Passant ses mains sur son visage, il semblait être en train de tenter vainement de faire disparaître ces souvenirs.


- « Qui suis-je réellement ? Je… Je ne comprends plus rien… Je ne suis qu’une illusion au milieu d’autres ! Je comprends mieux maintenant pourquoi tu ne veux pas m’épouser… »

A partir de l’incompréhension venait de naître sa colère mais aussi une grande frustration qui s’était faite entendre dans ces derniers mots destinés à celle qui semblait pourtant souffrir elle aussi. Anarion ne savait plus qui il était et ne comprenait pas pourquoi sa compagne lui avait caché la vérité de cette manière. Tout s’emmêlait dans sa tête si bien qu’il ne savait même plus si elle était de son côté ou si elle n’était qu’une illusion de plus parmi toutes les autres. Elle détenait très certainement des réponses mais il ne voulait pas les entendre pour le moment. En fait, son seul désir était de courir le plus loin possible de cette maison et se retrouver seul pour tenter de déceler la vérité dans tout ça, c’est pourquoi il quitta la pièce en poussant la porte dans son élan laissant la jeune femme seule sans rien ajouter de plus.

Combien de temps s’était écoulé depuis le début de sa course ? Il ne saurait le dire car ses pensées n’étaient plus très claires. A chaque mètre parcouru, une nouvelle image de son passé ressurgissait en lui comme si les aveux de Cissée avaient ouvert une porte qui ne voulait plus se refermer. Il était désormais certains d’avoir, d’une manière ou d’une autre, appartenu au corps des escorteurs de l’au-delà mais cela ne concordait pas avec ses souvenirs. Deux vies étaient en train de se confronter dans le même corps. Dans la première, il fut un assassin ayant accepté la proposition faite par la Mort et dans la seconde il n’était qu’un prisonnier enfermé dans ce monde figé. Ou était la vérité dans tout ça ? Il n’arrivait pas à répondre à cette question et ces images défilant sans la moindre interruption provoquaient en lui un épuisement considérable et de violentes douleurs à la tête qui provoquèrent la fin de sa course par une lourde chute sur le sol meuble de la forêt.
Son regard était presque vide tandis qu’à l’aide de sa main droite il tentait d’attraper un peu de terre qu’il aurait serré très fort comme pour évacuer ses douleurs et cette colère. Au milieu de toutes ces incertitudes, il repensa à cette journée qui fut pourtant l’une de plus belles de son existence lorsqu’il apprit qu’il serait de nouveau père. Il se demandait encore pourquoi tout avait si soudainement changé en quelques instants à partir du moment où il avait demandé Cissée en mariage. Etait-il donc tout simplement l’unique responsable de sa chute ? S’il était en mesure de croire en une chose alors c’est en cela qu’il aurait crû en cet instant mais tout avait trop basculé pour qu’il puisse avoir la moindre certitude.

Des réponses, voilà ce qu’il voulait obtenir sans y parvenir. En cherchant ce qu’il y avait de vrai en lui, il ne pouvait que repenser à son épouse et à sa fille qui l’avaient comblé de bonheur il y a si longtemps. Ses pensées se tournèrent ensuite vers celle qui partageait sa vie aujourd’hui. Maintenant, il ne savait plus quoi penser d’elle car elle lui avait caché la vérité. Pourtant, s’il était vraiment un assassin alors elle était parvenue à l’aimer malgré tout. A cette pensée, son cœur se serrait et toute sa peau brûlait du désir de se retrouver près d’elle comme s’il ne pouvait pas rester plus longtemps dans cet endroit où elle ne se trouvait pas. En fait, malgré tout ce qui venait de se passer, il se rendait compte que Cissée était indispensable à sa vie et qu’il préférait mourir plutôt que de la perdre. Enfin, cette pensée entraîna en lui une réflexion qui lui glaça le sang tandis qu’il s’agenouilla et regarda en direction du soleil.


- « Es-tu là pour me tuer Cissée ? » demanda-t-il à voix haute comme si elle pouvait l’entendre.

Dans cette position, les bras le long du corps et les paumes des mains tournées en direction du ciel, il semblait attendre une mort qui viendrait de la main de la jeune femme. Croyait-il vraiment que son amour n’était autre qu’un subterfuge pour mettre fin à sa vie d’une façon bien cruelle ? Plus rien n’était certain pour lui, pas même sa propre existence.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyMer 8 Oct - 0:13

Elle ne le niait pas, Cissée avait mal. Mais la douleur s’atténuait au fur et à mesure qu’elle se calmait, et d’autant plus avec les paroles de celui qu’elle portait à présent dans son cœur. Elle n’avait pas oublié cette image de lui, elle n’avait pas perdu cette sensation qu’elle avait eu lorsqu’elle l’avait rencontré la première fois, non Cissée se souvenait toujours de l’homme qu’il était, d’Anarion l’escorteur. Elle se souvenait même très clairement la méfiance qu’elle avait u pour lui. Mais plus que tout, elle savait qu’à présent elle l’aimait et elle constatait chaque jours qu’il pouvait être un homme bon, aimant et tendre. Néanmoins à entendre ses lamentations, elle savait qu’elle lui devait la vérité même si cela lui arrachait le cœur de le lui dire de lui avouer ? Elle ne voulait pas lui faire de mal, elle ne voulait pas le faire fui, elle voulait encore moins le perdre, mas elle comprit à ce moment là qu’elle li devait cette vérité qui depuis un mois était enfin devenu un fantôme pour la jeune femme.

Mais voilà cette révélation, elle avait du mal à la lui faire parvenir, et l’écho de sa voix lui déchirait un peu plus les entrailles ; Elle sentait cette douleur en elle et elle savait qu’elle allait indirectement l’insuffler en Anarion, mais avait-elle un autre choix que celui-ci ? Fallait il qu’il se pose autant de questions ou bien qu’il sache enfin la vérité ? Elle ne voulait pas qu’il fasse de mauvaises interprétations, mais en même temps elle n’avait pas la force de lui donner toutes les explications nécessaires. Et plus que tout elle ne s’imaginait pas très bien ce qu’il pouvait ressentir. Tout ce que Cissée savait s’était qu’elle ne devait pas le bousculer et l’obliger à quoi que ce soit. Même si les larmes lui vinrent lorsqu’il s’extirpa de son étreinte qui se voulait rassurante. Elle savait qu’elle avait cassé quelque chose,, elle savait que dès le début elle aurait du lui dire la vérité, mais quelque chose l’avait poussée à agir ainsi et pas autrement… Elle le regarda alors, triste comme jamais, en colère contre elle-même alors qu’elle lisait clairement dans ses yeux qu’il était perdu et qu’il restait coi face à cette révélation. Elle voyait cette détresse lui faire fasse et elle impuissante attendait ses mots, ses réactions.

Et ils vinrent. Vite, peut être bien trop vite même. Ils étaient empreints de confusion, mais aussi d’interrogations fortement justifiées ; Mais Cissée ne pouvait y répondre de cette manière, lui jeter tout à la figure comme cela, comme elle l’avait fait pour ses rêves. Non et pendant son hésitation Anarion avait visiblement réfléchi. Mais pas dans le même sens qu’elle. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, le rassurer lui dire tout ce qu’elle ressentait, pourquoi elle avait agit ainsi, et surtout pourquoi elle était restée avec lui malgré ce qu’elle savait, lui montrer qu’il pouvait être le bon côté de sa personnalité à plein temps, lui montrer qu’il pouvait encore être aimé. Et pour ça, pour ce qu’elle n’avait pas fait et pour ce qu’elle lui avait fait endurer si soudainement elle ne put que dire :

« Désolée Anarion… »

Ses yeux se baissèrent ; Elle avait honte et se sentait coupable, si bien qu’elle se trouvait impure à rester ici, dans ce lit, après avoir fait tant de mal au père de son futur fils. Alors avec difficultés, une fois qu’Anarion eut pris la fuite, elle se leva et sortit de la maison à son tour ; elle se mit alors à marcher avec rapidité puis la fatigue la prit plus rapidement qu’elle ne ‘l’aurait cru. Elle avait récupéré vite des forces, mais les émotions se bousculant les unes aux autres la fatiguaient. Et un mètre de plus voire deux, et elle arrivait tout près de celui qu’elle aimait sans même y avoir pété attention. Elle s’était posée contre un arbre afin de reprendre son souffle et de sécher ses larmes qui avaient commencé à couler le long de ses joues alors qu’il avait à peine quitté la maison.

Mais soudain, alors qu’elle remonta la tête pour voir et essayer d’identifier là où elle se trouvait, elle le vit. Sur le sol, agenouillé, les bras pendant. Elle l’observa décidant de se faire toute petite, et de préserver un minimum son intimité. Mais lorsqu’elle entendit sa question elle ne put le laisser là tout seul à se poser telle question, à se trouvait seule en un moment si compliqué et si dur. Doucement, ses pas se faisant aussi légers et silencieux que possible, elle s’avança vers lui et restant droite, elle passa ses bras autour de lui le plaquant contre elle sa tête arrivant alors au niveau de son ventre. Elle déposa un baiser sur le haut de son crâne.


« Non… Selon els règles de chez moi je t’avoue que je devrais, mais je ne le veux pas je ne le peu pas… Je t’aime… Si je suis restée c’est pour toi… »

Les larmes reprirent de plus belle et son étreinte fut chaleureuse, elle voulait lui donner de sa chaleur pour le rassurer. Ses mots prononcés elle passa devant lui elle tomba elle à genoux devant lui et lui déposa un baiser sur les lèvres. Pas passionné car elle trouvait cela déplacé dans le contexte, mais doux très doux pour lui montrer qu’elle tenait à rester près de lui, qu’elle était prête à lui donner toutes les réponses qu’il souhaiterait… Mais pour lors, elle se sentait l'obligation d'abandonner ses barrières pur enfin se révéler. elle lui devait bien cela.

Elle desserra alors son étreinte au bout de quelques minutes, et puis se releva. Reprenant difficilement son équilibre elle parvint tout de même à tenir droite. Puis, le regardant droit dans les yeux, elle lui tendit la main. Une main tremblante, mais une main sûre de ce qu'elle faisait, une main qui se tenait symboliquement vers le futur, un futur qu'ils construiraient à deux, si elle pouvait le sauver et elle le devait. c'ts alors que Cissée eut quelques mots étranges qui lui vinrent à l'esprit.

"Me fais tu confiances??"
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyJeu 16 Oct - 3:13

L’escorteur était loin d’être aveugle et, par conséquent, la détresse de sa compagne ne lui avait pas échappé juste avant qu’il ne quitte la pièce dans laquelle tous deux se trouvaient. Son incompréhension se mêlait à la colère et à la frustration, ce qui faisait qu’il n’était pas en mesure de répondre à cette détresse. Ainsi, il fuit sa demeure avec fracas sans même avoir entendu les quelques mots qui venaient de sortir de la bouche de celle qui se trouvait encore affaiblie dans son lit.

Sa longue course prit fin lorsqu’il chuta violemment sur le sol de la forêt. Là, toutes les questions qu’il se posait continuaient à se bousculer dans sa tête de telle manière qu’il en ressentait même de la douleur. De toute évidence, il n’était pas en mesure d’obtenir toutes les réponses qu’il attendait mais certaines se dessinaient peu à peu dans son esprit telles des évidences. La première d’entre elle était son amour pour celle qui venait tout juste d’entrer dans sa vie. Malgré tout ce qui venait de se passer, il ne pouvait pas nier ce qu’il ressentait et ne pouvait se résoudre à croire que Cissée cachait son jeu depuis le début. La seconde était que son enfant allait naître et que ceci ne pouvait pas être une illusion car dans ce cas, rien ne serait vrai. Pour tout le reste, il ne savait plus quoi penser.
Agenouillé au sol, les bras le long du corps et les paumes tournées en direction du ciel, il posa une question issue de toute cette incompréhension qui le saisissait. Il voulait savoir si sa compagne était là pour le tuer et cette question pouvait paraître totalement folle alors qu’il ne doutait pas de ses sentiments. Pourtant, une mission pouvait parfaitement passer avant toute autre considération et au vu du danger qu’il représentait, peut-être déciderait-elle de passer à l’acte tôt ou tard. Enfin, une réponse lui parvint alors qu’il ne s’y attendait pas le moins du monde, lui qui pensait avoir fui si loin. Devant lui, la silhouette de la chevaucheuse venait d’apparaître et, pas à pas, elle s’était approchée jusqu’à lui avant de lui plaquer la tête contre son ventre tout en passant ses bras autour de lui. Puis, après avoir déposé un baiser, elle lui avoua qu’elle devait affectivement le tuer mais que son amour pour lui l’en empêchait. Elle lui confia qu’elle ne pouvait se résoudre à cette extrémité et que si elle était restée ici, c’était pour lui.

Anarion ne répondit pas. Enveloppé par son étreinte, il baissait ses défenses pour se perdre dans cette chaleur dont il était totalement dépendant parce que c’était le seul sentiment qui le faisait se sentir véritablement vivant. La position de sa tête lui permettait de ressentir les mouvements liés à la respiration de la jeune femme qui le berçait tout autant que pouvait le faire le bruit des vagues pour quiconque s’attardait à se laisser envoûter par son chant. Là, un enfant était en train de se développer et il avait presque l’impression de ressentir pleinement cette petite vie comme si elle était en mesure de s’adresser à lui.
Il aurait aimé répondre aux mots de sa compagne mais il n’y parvenait pas vraiment tant son incompréhension le paralysait. C’est à ce moment-là qu’il ressentit quelque chose tomber sur le haut de son crâne et il comprit que les larmes de Cissée s’étaient de nouveau mises à couler aujourd’hui. Pour lui, cette fois était celle de trop car il ne concevait pas cette tristesse comme étant normal au sein d’un couple uni. Ses remords devenaient donc de plus en plus forts et il aurait voulu s’excuser mais c’était elle qui avait pris les choses en main et, visiblement, elle voulait continuer à le guider.
A présent, elle se trouvait à genoux tout comme lui. En se mettant à son niveau, elle put lui déposer un petit baiser sur les lèvres avec une douceur qu’il ne manqua pas de ressentir dans toute son intégralité. Plusieurs minutes s’écoulèrent ensuite durant lesquelles leur étreinte ne connue aucune faille car tous deux ne pouvaient et ne voulaient plus s’y soustraire. Toutefois, Cissée se releva et témoigna d’une certaine difficulté qu’il rapprocha de son état de faiblesse lié à sa chute. En tout cas, cette fébrilité ne se retrouvait aucunement dans la main qu’elle lui tendait tout en lui demandant s’il lui faisait confiance.

Cette main tendue signifiait beaucoup et il en avait conscience. Cette-fois, il ne pouvait pas rester silencieux ou se contenter de se laisser porter par sa chaleur. Il devait prendre une décision importante malgré ses doutes et cette vérité qu’il venait d’apprendre le concernant. Ce geste était véritablement celui de la confiance aveugle car il ne savait pas où il avançait mais il savait que s’il devait suivre une voie alors se serait celle qu’elle lui ouvrait. Ainsi, il saisit sa main tout en se relevant doucement sans la quitter du regard. Une fois debout, il utilisa cette main pour tirer la jeune femme vers lui jusqu’à ce qu’elle se retrouve tout contre lui. Là, il laissa glisser cette même main avant d’envelopper la chevaucheuse dans une étreinte qu’il voulait lui rendre depuis de longues minutes maintenant. Est-ce que sa réponse était suffisamment claire ? Il ne se posait pas la question et décida de prendre la parole à son tour avec intensité.


- « Aujourd’hui, je me suis rendu compte que toute mon existence n’était qu’un mensonge et que la seule vérité qui se trouve dans ma vie n’est autre que toi parce que je ressens et parce que tu me fais ressentir le seul sentiment qui supplante tous les autres. »

Est-ce que tous deux s’étaient rendu compte que le temps s’était couvert depuis un bon moment maintenant ? A présent, une pluie fine était en train de tomber sur les deux protagonistes. Conscient de ce changement météorologique, l’escorteur enveloppa un peu plus encore sa compagne de ses bras pour la protéger avant de s’exprimer une nouvelle fois avec une voix plus vive tandis que des frissons parcouraient tout son corps probablement à cause de l’état d’affaiblissement dans lequel il se trouvait lui aussi désormais. En tout cas, il savait maintenant que sa compagne aurait pu le tuer et si ce sentiment la blessait alors il voulait l’en libérer en se confiant afin de lui montrer ce qui comptait le plus à ses yeux.

- « Si demain je devais devenir un véritable démon alors tue-moi dans mon sommeil mais pas avant car je ne veux pas être privé du bonheur de pouvoir fermer les yeux après t’avoir vu dormir à mes côtés. Si je ne suis qu’une marionnette entre les mains de la Mort alors coupe en les fils ou prend en le contrôle. La seule chose que je demande, au-delà de toute vérité, c’est de vivre avec toi. »

Anarion ignorait totalement ce qui l’avait conduit à perdre la mémoire et si tout ce qui se déroulait faisait parti d’un plan ou non mais une chose était certaine : cette relation qui s’était tissée entre eux devenait la clé de chacune des portes qui se trouvaient sur leur chemin.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptySam 18 Oct - 21:17

En d’autres temps, Cissée ne se serait pas battue pour cette cause, mais ce mois auprès de l’escorteur, lui avait appris des choses, énormément de choses sur la vie. Et des sentiments étaient en jeu. Plus que cela, une vie l’était aussi. Elle avait l’envie et la volonté de se battre pour celui qu’elle aimait. Ainsi elle voulait lui fournir des explications, l’aider. Elle lui devait bien cela après lui avoir caché tant. Un lot de sentiments, de honte de peine, de culpabilité s’insinuait en elle et bien sûr les larmes coulèrent. Comment, Cissée la guerrière et l’intrépide était elle devenue, Cissée la sensible. Surement cette petite vie qui grandissait en elle lentement mais surement. On disait qu’une grossesse développait els facultés émotives d’une femme, elle devenait ainsi plus sensible au reste du monde.

C’est ainsi que la fuite de son amant avait été un choc pour elle. Un choc qui lui avait rendu pas mal de forces, comme si une volonté autre que la sienne, l’avait poussé à se lever et à le suivre, une entité qu’elle ne contrôlait pas contrôlait pourtant très bien son corps. C’est ainsi qu’elle ‘lavait rejoint dans la forêt sans vraiment savoir comment elle avait fait et surtout comment ses jambes l’avaient amenées jusque là. Elle l’entendit, lui tomber au sol, réclamer des réponses, des réponses qu’elle pourrait en partie donner, mais d’autres, elle le savait, il devrait les trouver lui-même, dans ses souvenirs ou dans les profondeurs de son cœur. Pour une fois aussi, il devrait écouter ce que chacun de ses battements cardiaque lui diraient. Et Cissée, quant à elle espérait vivement que cette fois ci il n’agirait pas pour le profit. Qu’il resterait lui-même, le Anarion qui l’avait recueillie et soigné, celui qui lui avait donné cet enfant. Mais tout ceci n’étaient que des espoirs, seul le temps pourrait dire ce qu’il en serait.

Au son de cette question qui pouvait paraître comme n’ayant aucun sens, puisque de toute manière il était toujours vivant, une vive chaleur commença à émaner du corps de la jeune chevaucheuse. Chaleur issue de ses sentiment, qui se voulaient rassurants envers celui qui berçait son cœur dans une étreint douce et mélodieuse chaque instant du jour et de la nuit. Elle savait qu’elle lui avait mentit, elle savait que la sincérité qu’elle avait clamé involontairement était remise en cause par son propre comportement mais elle aurait tant voulu lui montrer, lui dire, et lui faire comprendre que c’était pour son bien si elle lui avait caché l’identité qu’il avait revêtit auparavant, l’identité qui avait presque failli faire mourir la jeune femme qu’elle était.

Ces sentiments se reflétaient ainsi dans la chaleur de son corps. Elle put alors la lui transmettre par cette étreinte silencieuse. Cette étreinte qui se voulait sincère, et une sorte de réponse à ses questions. Bien sur quelques mots étaient venus en renfort. Ils avaient été un soutient afin de bien lui faire comprendre qu’elle n’était absolument pas là pour le tuer et que même si cela avait était une mission elle n’aurait pu le faire à présent. Elle l’aimait trop pour cela, son cœur criait en même temps que celui de l’escorteur en plein désarroi. C’était comme si in lui déchirait chaque nerf un a un. Cissée ressentait cette douleur et elle s’en voulait de la lui avoir infligée. Elle se demanda alors soudain, si ce don que possédait Arwana, son amie, lui infligeait la même souffrance lorsqu’elle rencontrait quelqu’un. Enfin, ses pensées qui s’étaient échappées deux secondes de la réalité présentent revinrent à Anarion, et les larmes coulèrent plus pure que jamais. C’étaient celles du pardon. Elle ne put ensuite que lui donner un baiser, humide certes, mais sincère et doux, à l’image de ce qu’elle ressentait en cet instant et à l’image de ce qu’elle voulait lui offrir comme vie, si tant est qu’il lui faisait confiance. Elle savait en effet que le fait même de se sentir trahi pouvait faire plonger une personne dans le désarroi et dans une haine sans nom.

Mais une étreinte possède toujours une fin. Malheureusement. C’est ainsi, que Cissée, aussi difficile soit il pour elle de le faire de part son manque d’énergie du au choc, se releva. Elle lui tendit alors une main assurée, la main de la loyauté la main de l’espoir. Une main qu’il saisit. Cela arracha un sourire à la chevaucheuse qui se laissa alors sans difficultés entraîner dans les bras de son bien aimé. Elle put alors à son tour sentir cette respiration. Lourde, lente et saccadée à la fois. Elle s’agrippa alors à luises mains se refermant sur le tissu qui couvrait le dos de l’escorteur. Elle inspira fortement son odeur, celle qui l’avait suivi tout au long de ce dernier mois, celle qui lui avait découvrir les plaisirs charnels, celle qui lui avait découvrir une autre face de sa personnalité. En clair, elle s’abandonna totalement à cette étreinte. Mais soudain, il prit la parole, alors là, Cissée se décolla un peu de lui et le regarda dans les yeux. Elle voulait être présente, lui montrer qu’elle était là. Mais ses mots la rendirent à la fois joyeuse, et firent en même temps ressortir tout une honte qui se cachait en elle. La honte d’être pour lui ce qui le faisait vivre alors que part un certain côté elle venait de lui enlever des espoirs, et des illusions nécessaires à son bien être. Doucement elle glissa alors ses mains dans les siennes et c’est alors qu’une pluie fine commença à tomber, douce, froide et légère, sur eux. Anarion la recouvrit de son manteau pour ne pas qu’elle soit trop mouillée mais ainsi elle ne pouvait poser son regard dans le sien elle lui fit alors comprendre qu’elle préférait s’écarter un peu et écouta la suite de ce qu’il avait à dire.

Lorsque le dernier mot s’était échappé des lèvres de l’escorteur, Cissée revint dans ses bas et dans un premier temps elle passa ses mains sous sa chemise et grâce à son don, elle lui transmit un peu de chaleur afin de faire cesser les frissons qui le parcourraient. Puis elle le serra si fort qu’elle aurait pu en devenir rouge sous l’effort. Mais bien sûr ceci n’est qu’une image.


« Je ne pourrais pas te tuer… je ne réussirais jamais à faire cela. Tu fais parti de moi à présent. »

La pluie tombait de plus en plus fortement autour d’eux, et là sans mot dire, Cissée se décolla, prit la main d’Anarion et le ramena à la maison. Là, ils seraient au sec, là ils seraient tranquillement installés et là, ils pourraient parler. Le chemin se fit en silence pour la jeune femme, mais rapidement. Une fois arrivés, elle le fit asseoir sur une chaise et partit chercher une serviette avec laquelle elle frictionna les cheveux d’Anarion puis les siens, longs et roux brillants. Elle le laissa ensuite un moment et partit se changer, mettant ainsi sa longue tunique qu’elle gardait à présent pour dormir. Lorsqu’elle revint dans la pièce, elle s’assit sur le lit, l dos collé au mur et l’observa.

« Pose moi toute les questions que tu souhaites.. J’y répondrais dans la mesure du possible. »


Elle était sincère, on pouvait le lire dans son regard à la fois triste et animait d’une rage sans nom pour lutter contre cette même tristesse.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyLun 20 Oct - 13:05

Même s’il ne la connaissait que depuis un mois, l’escorteur connaissait parfaitement les moyens à travers lesquels sa compagne faisait passer ses sentiments et parmi ceux-là, il aimait tout particulièrement lorsqu’elle utilisait son pouvoir pour diffuser sa chaleur. Dans ces gestes, il lisait tous ces messages qu’elle voulait lui faire passer et qui restaient libres d’interprétations. Cette chaleur n’avait pas un sens aussi précis qu’un baiser ou bien l’intensité d’une union corporelle mais son message n’en était pas moins fort, il était simplement plus personnel car sa forme était presque unique. A cet instant précis, après lui avoir avoué ce qu’il avait sur le cœur, il comprit que Cissée utilisait cette tendresse pour que ses frissons disparaissent et, comme si ce remède était applicable sur tous ces maux, elle parvint à calmer ce qui parcourait tout son corps.

La chevaucheuse lui dit à nouveau qu’elle ne pourrait pas le tuer avant d’avouer qu’il faisait désormais partie d’elle. Ceci, elle venait de le lui faire comprendre par ses mots mais également par cette étreinte dont il n’aurait pu se défaire même s’il l’avait voulu. Elle semblait vouloir le garder en permanence contre si elle ne voulait pas qu’il parte de nouveau. Etait-ce vraiment ce qu’elle voulait lui faire passer par cette étreinte si forte ? Il n’en était pas sûr mais il décida de ne plus la fuir. S’il devait obtenir des réponses, ce serait auprès d’elle qu’il les chercherait désormais.

Elle finit par se détacher de lui, enfin partiellement puisqu’elle lui tenait désormais la main et le guidait sur le chemin qui les ramènerait chez eux. La-bas, tous deux seraient à l’abri de cette pluie fine qui ne cessait de tomber comme si elle voulait masquer les larmes de la jeune femme qui n’avaient que trop coulé aujourd’hui. Le chemin se fit dans un silence total. De son côté, Anarion n’estimait pas que reprendre la parole était nécessaire car, de toute évidence, une longue conversation allait avoir lieu dans la petite demeure puisque les choses ne pourraient pas avancer tant qu’autant de questions restaient sans réponses. Ils ne mirent pas beaucoup de temps à arriver et lorsqu’ils furent à l’intérieur de la maison chauffée par les dernières braises d’un feu allumé depuis déjà plusieurs heures. Tout de suite, elle le fit s’asseoir sur une chaise et prit une serviette qu’elle passa dans ses cheveux avant de la passer dans les siens. Sans rien dire, il se laissa faire et ne la quitta pas du regard jusqu’à ce qu’elle aille se changer. Profitant de son absence, il s’était rendu dans ce qui servait de cuisine et commença à découper un assortiment de fruits qu’elle affectionnait. Etant relativement expérimenté, il ne mit pas beaucoup de temps pour que ses trésors gorgés de vitamines soient découpés en fines lamelles dont les couleurs offraient un véritable plaisir pour les yeux tandis que l’odeur annonçait déjà la saveur de ce mélange spécialement créé pour elle.

Lorsqu’il eut fini, il vit Cissée dans sa tunique. De son côté, il n’avait même pas pris la peine de se changer et sa première idée fut de tenter de ranimer le feu, ce qui était encore largement possible. Toutefois, le moment était-il vraiment le bon ? De toute évidence, une discussion devait avoir lieu et ceci fut confirmé assez rapidement. Courageusement, la jeune femme lui dit qu’elle était prête à répondre à toutes ces questions. Etrangement, en l’entendant, il avait l’impression que tout pouvait basculer d’un instant à l’autre mais la confiance qui s’était installée entre eux, cimentée par leurs sentiments et la venue future d’un enfant, lui donnait une confiance absolument salvatrice même s’il ne laissait rien paraître dans sa première intervention.


- « Avant cela, goûte plutôt ces fruits. Je sais que tu les aimes alors laisse moi tenter de me rattraper un peu en te les offrant. » dit-il en lui donnant la petite coupelle contenant la préparation.

Quelle question pouvait-il poser en première ? Et qu’attendait-il exactement d’elle ? Il s’interrogeait encore tandis qu’il se dirigeait vers ce feu dont il voulait faire revivre la flamme. Posant à la fois des brindilles et un épais morceau de bois sur un feu qu’il tentait de ranimer en soufflant sur les braises, il chercha par où il devait commencer. Peu à peu le feu reprenait et offrait sa chaleur tandis que, dehors, la pluie qui continuait à tomber s’abattait sur le toit de la maison dans un bruit continu.
Pour le moment, il ne savait pas grand chose sur lui-même et apprendre que tout ce qui nous entoure pouvait s’avérer n’être qu’une illusion était une chose tout simplement terrifiante. Finalement, Cissée était la seule personne en qui il pouvait croire et c’était bien elle qui l’empêchait de perdre pied. Il devait donc lui faire confiance et ne plus hésiter à lui poser ces questions que chacun attendait. Ainsi, il prit une chaise et s’assit dessus de manière à être juste en face de sa compagne. Il savait que pour les choses importantes, elle aimait le regarder droit dans les yeux car elle faisait aussi passer ses sentiments ainsi que ses émotions par son regard et c’est pour cette raison qu’il décida de ne pas le fuir.


- « Je n’ai qu’une seule question : apprends-moi tout ce que tu connais sur moi et que je ne sais pas. » dit-il avec sérieux en cachant son appréhension.

Toutes ses interrogations étaient réunies en une seule question. De cette façon, il voulait aller directement au cœur des choses pour ne pas que cette épreuve soit trop longue et difficile. Il était prêt à tout entendre même s’il ne pouvait pas encore prévoir ses réactions. En tout cas, il voulait lui lancer un dernier message via une question qui lui montrerait que, quoi qu’il arrive, il continuerait à l’aimer et à lui faire confiance.


- « Il faudra également que tu me dises si tu préfères que, le berceau que je construirai pour notre bébé, soit placé au pied du lit ou alors du côté où dormira sa maman. » lui demanda-t-il avec un sourire.

Son message, sincère, de tendresse étant passé, il était désormais prêt à entendre la vérité.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyDim 26 Oct - 17:12

Le feu…chaleur intense s’insinuant dans chaque particule de notre corps…chaleur du cœur, celle qui échauffe les âmes en peine…la chaleur du corps, celle qui garde en vie…la chaleur du soleil, celle qui met de la joie dans nos cœurs. Chaleur d’un mot qui nous donne l’espoir. Cette chaleur, quelque forme qu’elle prenne, Cissée savait très bien la contrôler. Peut être même trop, et de la même manière, la jeune femme savait user de son don pour transmettre cette dernière à quiconque faisait partie intégrante d’elle. Dans le sens où elle aimait cette personne. Et ceci, justement, elle le partageait avec Anarion, en cet instant. Ainsi il pouvait se rendre compte de ses sentiments mais aussi être rassuré. Cissée ne savait pas trop utiliser les mots justes, ceux qui font mouche à la première embardée, c’était pourquoi elle préférait agir. C’était à la fois son seul moyen de défense mais aussi son seul moyen d’attaque efficace. Dans le cas présent, c’était avec tout son amour qu’elle transmettait sa chaleur à celui qui avait gravé son cœur à jamais.

Une pluie fine, qui aurait très bien pu symboliser l’ambiance née en quelques secondes commença à tomber. C’est ainsi que Cissée décida de els conduire tous les deux à l’abri, dans la maison. Sans un mot, car pou elle il n’y avait pas de place à un dialogue à présent, sous la pluie alors que tous deux étaient empreint à de nombreuses émotions. Puis Cissée au fond d’elle avait le cœur trop serré pour oser dire quelque chose maintenant. Elle voulait rétablir une certaine atmosphère, plus calme, plus douce, et se détendre avant.
Puis, une fois arrivée, allant se changer, elle prit du temps et pleura un bon coup, laissant ainsi échapper les sanglots qu’elle avait retenu depuis si longtemps. Pourquoi ? Un trop plein de fierté, et puis peut être que ca grossesse était propice à ce lâcher de nerfs. Mais enfin, lorsqu’elle revint, apaisée, sereine, elle se posa sur le lit, en tailleur et observant Anarion qui avait eu pour idée de raviver le feu presqu’éteint, ce qu’elle trouva fort judicieux, elle lui annonça qu’elle était prête à lui fournir les réponses qu’il souhaitait.

C’est alors qu’elle vit une coupelle de fruits, une denrée qu’elle aimait par-dessus tout arriver devant elle. Anarion, s’était attelé à lui couper ces fruits en petites lamelles fines, pour lui faire plaisir et dans un but qu’elle ne comprenait pas vraiment puisqu’il n’avait rien à se reprocher, du moins dans sa vie de maintenant ? Alors elle lui prit la coupelle des mains en prenant garde de bien toucher la sienne et de la caresser d’un doigt rassurant, le tout avec un sourire apaisé. Mais elle n’en mangea pas un morceau tant qu’Anarion ne reprit pas la parole. En réalité, elle était comme pétrifiée, prise sous une tension impalpable, l’appréhension de savoir ce qu’il allait lui demander, et de savoir si elle allait être à la hauteur des espérances du jeune homme. Elle resta alors immobile, l’observant se mouvoir dans la pièce, jusqu’à ce qu’il se pose devant elle et la regarde. Une situation qui lui était avantageuse car ainsi, ses yeux agiraient pour elle.

Et la question vint. Difficile. Elle ne pouvait pas vraiment y répondre avec précision, car tout était vague, et son objectivité serait mise à rude épreuve. Mais après avoir mangé un morceau de ces fruits délicieux. Et elle se concentra sur ses premiers mots, ce qui pouvait expliquer son manque de réaction à la suite de ce qu’Anarion avait dit. Elle se mit alors à l regarder droit dans les yeux et essaya d’être claire dans ses explications.


« Et bien ta questions est assez difficile et à la fois je crois que je pourrais y répondre simplement. Je vais aussi essayer d’être objective que possible, d’accord ? »


Son cœur battait à tout rompre, mais elle sentait qu’elle pouvait faire cela pour lui.


« Mes souvenirs sont vagues, mais lorsque nous nous sommes rencontrés je sentais déjà une grande volonté de puissance émanant de toi. J’ai appris que tu étais un escorteur de l’ombre, mais que n’agissais pas comme els autres. Tu étais devenu indépendant et tu avais un but unique. Lequel ? Je crois que tu ne me l’as jamais dit, et au fond je ne sais pas si j’aurais voulu le savoir. Mais après notre première rencontre j’avoue que tu m’as troublé tant par ton comportement que par ton mystère. C’est comme ca que nous nous sommes rencontrés une deuxième fois dans cette auberge. Là tu m’as fait une démonstration de ce que nos pouvoirs pouvaient accomplir une fois liés. J’ai accepté de tuer le père de tous les démons avec toi, ce qui m’a conduit ici, presque morte et qui t’a changé toi… »

Elle s’arrêta sur ces mots le regard assez vide. Se souvenir de tout ceci alors qu’elle attendait à présent un enfant de lui était des plus étranges. Elle remangea un morceau de fruit, tout en se disant que les choses avaient changées bien assez vite, mais en se rendant compte aussi, que depuis leur première rencontre il avait commencé à la séduire. Dans un but, elle en était consciente à présent, mais lequel exactement ? Cela avait il encore une importance ?...


« Au pied du lit… »
ajouta t’elle avec un sourire sincère en lui prenant la main. « Pour que son papa puisse aussi le consoler si il le souhaite... »

Cissée se leva alors, elle ne supportait plus cette distance, et ainsi, même si il lui posait encore des questions elle voulait être près de lui si près qu’il pourrait sentir son souffle rassurant. Elle s’assit simplement sur ses genoux, et attendit…
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptyMer 12 Nov - 3:47

Pendant qu’Anarion s’occupait de préparer une coupelle de fruits, Cissée, tout en changeant ses vêtements mouillés, versait des larmes sans qu’il s’en rende compte. Cette femme était la parfaite illustration du paradoxe entre la force et de la sensibilité, deux traits de caractères qui étaient mis à rude épreuve aujourd’hui et il aurait vraiment souhaité que cette situation ne se produise pas tant il détestait la savoir malheureuse. Toutefois, ces épreuves n’étaient-elles pas indispensables pour tenter d’atteindre le bonheur tant désiré ? La réponse serait positive à la condition que tous deux ne se heurtent pas à un mur infranchissable, chose qu’ils ignoraient encore pour le moment tant les réponses manquaient.

L’escorteur lui apporta la coupelle qu’elle prit dans ses mains tout en prenant soin de lui sourire et de le toucher par un contact de chaleur comme elle savait si bien le faire et plus particulièrement dans un cas comme celui-là. Lui-même devait reconnaître qu’il n’était pas en mesure de lui rendre une telle intensité et ses doutes ne lui permettraient pas non plus d’approcher de ce niveau pour le moment. Il ne lui restait plus qu’à s’asseoir et à poser ses deux questions qui étaient elles aussi des paradoxes finalement. La première était volontairement courte afin de rendre les choses moins pénibles car moins longues, c’est en tout cas ce qu’il espérait. La chevaucheuse était déterminée à lui fournir une réponse et sa résolution était indéniablement visible, ce qui eut pour effet de le rassurer même s’il voyait qu’elle était en train de fournir d’importants efforts pour ne rien laisser paraître concernant cette épreuve à laquelle elle faisait courageusement face. Elle commença alors à lui parler d’une vie dont il ne se souvenait pas, une existence durant laquelle il avait été une autre personne que celle qu’il est aujourd’hui. A ce moment là, il était un escorteur de l’au-delà, fonction qu’il se souvenait pourtant avoir refusé quand on la lui avait proposé. Ainsi, cette autre vie semblait être celle qu’il aurait eue en acceptant la proposition de la Mort. Etait-il quelqu’un de cruel ? Elle n’en fit pas mention mais ce qu’il voyait en rêve ne lui laissait aucun doute sur ce point.

En écoutant son histoire, il ne pouvait s’empêcher de chercher à faire remonter ses souvenirs à la surface mais le blocage était persistant même si certaines images lui revenaient en mémoire et lui faisait comprendre que tout ce qu’il entendait n’était pas une invention. Il se souvenait de cette peur qu’elle affichait à son encontre lors de leurs premiers échanges et il comprenait que leur association passée ne fut pas faite de bon cœur mais plutôt sous le coup d’une manipulation qui aurait servi des desseins que tous deux ignoraient. Cissée expliquait qu’une grande volonté de puissance émanait de lui et un frisson le parcourut car cette quête de pouvoirs était quelque chose qui ne l’avait pas quitté depuis la mort de sa famille qu’il aurait aimé venger tout comme il aurait souhaité faire face à ces dieux qui laissaient mourir des innocents sans lever le petit doigt. En fait, ce désir était le premier point commun qu’il se trouvait avec son autre lui.
Elle finit par lui expliquer que tous deux avaient tué le père de tous les démons. Bien entendu, Anarion ignorait tout de cette histoire mais il comprit qu’un être au pareil titre ne devait certainement pas être faible. Là, un nouveau frisson le parcourut mais celui-ci fut plus malsain dans le sens où, l’espace d’un instant, il voulait se saisir de cette immense puissance qui semblait en sommeil à l’intérieur de lui. Il n’avait donc pas peur de ce qu’il fut et c’était peut-être bien là une réaction inattendue qu’il masqua dans un silence profond et un regard qui s’était posé sur le sol, fuyant celui de sa compagne.

Peu à peu, quelques souvenirs lui revenaient en mémoire avec une certaine violence comme si chaque concession ne pouvait s’accompagner que d’un coup en guise d’échange. Peut-être qu’en continuant à se focaliser sur ce qu’il venait d’entendre, l’escorteur aurait pu découvrir la vérité qui leur échappait et qui avait, de toute évidence, pour point de départ, la fin de leur combat face à ce père des démons. Toutefois, la réponse qu’elle lui fit concernant sa seconde question le tira de son introspection comme pour le ramener à une réalité dans laquelle il ne devait pas redevenir ce qu’il fut. Elle venait de trouver l’endroit idéal pour placer le berceau de leur futur enfant. Ainsi, en se trouvant au pied de leur lit, ce petit bébé pourrait recevoir toute l’affection de ces deux parents. Cissée marchait à ses côtés et continuerait à la faire quand leur enfant viendrait au monde, il en avait la certitude et elle venait de le lui confier de la plus belle des manières par des mots qui atteignaient un esprit déchiré par les doutes mais aussi un cœur qui n’en acceptait aucun.
Pour toute première ébauche de réponse, il laissa apparaître sa tendresse à travers un regard qu’il posa enfin sur elle tandis qu’elle mit fin à cette distance physique qui se trouvait entre eux. Ainsi, sans rien ajouter, elle s’assit sur ses genoux et lui laissa l’opportunité de réagir à tout ce qu’il venait d’entendre. A présent, il avait pleinement conscience qu’il devait prendre la parole ou la serrer contre lui mais il ne savait pas par où commencer. Il ne faisait plus aucun doute qu’il vivait dans une illusion mais comment vivre face à ça ? Comment avancer sachant que tout ce qui nous entoure, nous y compris, n’était que fictif ? Les choses devaient-elles changer ? Et si oui, dans quel sens ? Sa compagne n’avait pas toutes les réponses mais quelque chose devait être fait et c’était à lui de se lancer sur ce chemin aussi difficile soit-il.


- « J’ai donc accepté d’être un escorteur de l’au-delà mais qui suis-je maintenant ? Tes souvenirs n’ont pas été effacés mais les miens le sont et nous vivons tous les deux dans un monde qui n’est finalement pas réel n’est-ce pas ? Intérieurement, je crois que si nous quittons cette prison alors le rêve prendrait fin mais si tel est le cas, je redeviendrai peut-être celui que tu détestes tant… »

Malgré tout son amour pour elle, il devait pointer du doigt cette vérité qui pourrait mettre fin à la seule histoire qui ne s’avérait pas être une illusion. Tous deux étaient victimes d’un pouvoir qui les enfermait d’une manière ou d’une autre, c’était la seule explication possible à cette situation mais toucher du doigt les raisons n’allaient pas leur révéler la résolution de tout ceci. Ils allaient donc devoir prendre des risques et c’était cette perspective difficile qui se ressentait chez Anarion qui n’avait pas serré la jeune femme dans ses bras depuis qu’elle s’était assisse sur lui.

- « A tout moment, je pourrai redevenir cet être violent que je vois dans mes cauchemars et je pourrai alors être un risque pour toi et le bébé. D’un autre côté, si quelqu’un nous manipule alors il lui serait à tout moment possible de s’en prendre à nous et si je reste un simple humain, je ne pourrai pas te protéger… » dit-il en se crispant quelque peu sur sa chaise.

A ce moment, l’escorteur se leva de sa chaise de manière assez vive même si cela n’entraînerait pas de chute de la part de sa compagne. Ne pouvant plus rester immobile, il marcha en direction de la cheminée et donna un violent coup de poing sur les épaisses pierres qui la composait, rouvrant par la même occasion cette blessure qu’il s’était fait au même endroit un peu plus tôt. Là, il avoua sa vision des choses qui pourrait peut-être la choquer mais qui reflétait ses sentiments ainsi que ses convictions qu’il n’estimait pas être illusoires.


- « J’ai déjà perdu ma femme ainsi que ma fille à cause de ma faiblesse alors je ne laisserai plus jamais personne menacer la vie de ceux que j’aime c’est pourquoi, si je dois redevenir celui que j’étais en franchissant le kekkai alors je le ferai sans hésiter car retrouver cette puissance me permettrait de faire en sorte qu’aucune personne ne puisse te faire du mal. » s’exclama-t-il avec force et avec cette colère qu’il nourrissait depuis si longtemps contre des ennemis qu’il revoyait à chaque fois dans ses cauchemars.

Si perdre les sentiments de la jeune femme ou se perdre lui-même étaient le prix à payer pour qu’il n’arrive rien à sa nouvelle famille alors il serait prêt à l’accepter. Bien sûr, il savait qu’elle était parfaitement en mesure de se défendre mais elle serait vulnérable durant sa grossesse et il n’était pas impossible que des ennemis lui étant supérieurs fassent leur apparition ou soient même en train de jouer avec eux en ce moment même. Commençant à prendre conscience des pouvoirs qui dormaient en lui, il voulait être en mesure de les utiliser pour défendre tout ce qui lui restait dans la vie. Dompter le monstre qu’il semblait être pourrait ainsi s’avérer l’unique solution à ce problème et, après ces interventions, il plongea de nouveau son regard dans celui de Cissée pour lui montrer cette résolution qu’il voulait être plus forte que ses propres peurs.
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MessageSujet: Re: Un nouveau destin [Cissée - Anarion]   Un nouveau destin [Cissée - Anarion] - Page 2 EmptySam 20 Déc - 20:48

Cissée ne savait plus non plus où ils allaient. Mais les dés étaient jetés et la vérité profilait face à eux. Plus aucun choix n’était possible. Elle le savait et il le savait de la même manière. Pourtant tout se mettait en place, la chasse était ouverte, le jeu s’enclenchait.

Anarion faisait son petit bout de chemin dans la cuisine préparant la gourmandise que Cissée affectionnait tant. Les fruits découpés en morceau par celui qu’elle aimait plus que tout. Ce n’était pas grand-chose, mais un rien, la moindre petite attention faisait plaisir à Cissée, même en cet instant. Elle voulait à la fis lui porter son aide, mais en même temps elle se demandait si elle aurait la force de tout lui révéler de tout lui confier. Mais pour lui, oui uniquement pour lui, elle se résolut à faire face à toute cette haine, toute cette méfiance, tout ses sentiments, afin de l’aider dans cette épreuve, afin d’être honnête, afin de l’aimer pleinement, lui tel qu’il était à présent, tel qu’il s’était finalement montré à elle.

La jeune chevaucheuse savait que l’épreuve devait être difficile pour lui, mais elle ne pouvait, d’un autre coté, absolument pas le laisser seul dans l’incompréhension. Cissée l’aimait, elle le savait et depuis qu’elle le savait elle se sentait prête à tout pour le garder et le protéger pour le rendre heureux. Ainsi, sentir son cœur se déchirer alors qu’elle lui contait ce qu’elle savait de lui, lui brisait son propre cœur. Elle voyait que le regard qui perçait les yeux d’Anarion était vitreux. Peut être y avait il aussi un peu de peur ? Elle le voyait sombrer dans une introspection qui faisait peur à la jeune femme. Elle avait peur que celle-ci fasse ressurgir l’être qu’il était. Alors elle se servit de sa deuxième question. Tout à fait hors contexte, elle comprit tout de même ce à quoi elle pouvait servir. Le faire revenir à la réalité et lui montrer qu’elle était là ! Qu’il pourrait se reposer sur elle si elle en avait besoin.

La vie de famille, Cissée n’y croyait pas trop, en même temps, elle voulait la fondée cette famille et avec Anarion. Malgré tout ce qu’il s’était passé elle l’aimait, et elle aimait déjà ce bébé qui grandissait en elle. La tension quant à elle devenait trop forte, et cette distance entre eux deux insupportable. C’est ainsi que doucement, la chevaucheuse se glissa sur les genoux de son amant. Elle passa sa main sur sa joue avec un petit sourire qui se voulait rassurant, sa haleur se diffusant pour eux deux. Puis Anarion prit enfin la parole. A ce qu’il dit, Cissée n’était pas capable de réagir, car pour elle il était évident que même enfermés dans le kekkai, la réalité de son ancienne identité existait toujours. Cependant elle savait qu’elle pourrait l’aider, elle savait que si les choses se passaient ainsi c’est qu’elles devaient être ainsi. Elle se contenta d’attendre en observant Anarion avec beaucoup d’amour… Jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. Là, la jeune femme sentit sa colère, son rythme cardiaque augmentant, et lorsqu’il se leva elle se rattrapa au lit pour ne pas chuter. Elle le laissa aller et venir, elle le laissa s’exprimer. Elle savait combien cela était important de pouvoir évacuer le trop plein en certains moments. Et même si elle mourrait d’envie de courir alors qu’il abattait son poing contre la cheminée si violemment qu’elle se douta de la réouverture de la blessure, elle se retint et l’écouta, sans rien dire, comme elle en avait l’habitude.

Mais arriva le moment où s’en fut trop pour la jeune femme. Cissée se mit en mouvements et rapidement vint abattre sa main contre la joue d’Anarion alors qu’il la regardait après avoir exprimer l’envie de redevenir celui qu’il était avant. Elle ne supportait pas cette idée ! C’en était hors de question !! Pourtant, Cissée qui n’hésitait pas à se battre d’accoutumé, se rendit vite compte de ce qu’elle venait de faire et prit Anarion dans ses bras le serrant aussi fort qu’elle le put.

« Je ne te laisserai pas faire ça ! T’as compris ? Je suis là, je t’aiderai, mais jamais tu ne redeviendras celui d‘avant, au moins s’en en rendre des comptes ! Je te l’interdis ! Et si tu m’aimes vraiment, refuse ne serait ce que la simple pensée de vouloir redevenir celui d’avant ! Je t’aime, je ne veux pas te perdre… Anarion… »

Ses mots étaient vifs, ses mots étaient convaincus. Et toujours elle le serrait, même si la fatigue la reprenait. Elle finit tout de même par le lâcher, mais prit ses mains dans les siennes, chaude et petite.

« Je veux qu’on fonde notre famille, je veux que notre enfant connaisse son papa, je veux que tu le vois grandir, je veux te voir grandir, je veux qu’on se construise des souvenirs à évoquer dans 10 ans, dans 20 ans, peut être plus…Et ça, même si, oui même si le monde n’est pas parfait, même si le monde à l’extérieur de cette bulle n’est que chaos. » ajouta t’elle, les larmes aux yeux.
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