Piou piou [Toupic reservé ^^]

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[mdr desolé pour le titre je m'explique : j'ai tendance à dire "pioupiou" quand je suis sois bien pompette, sois bien l'esprit enfumé ... je me suis donc dis que sa irait parfaitement à ce post haha Very Happy

t'as vu à quoi tu la pousses ma pauvre Alaïss!! Hein Lyan!! Tu devrais avoir honte va :p]

En quittant le pavillon de verre, Alaïss se rendit compte que le temps ne l'avait pas attendu. Ils avaient passés plus de temps la haut qu'elle ne l'avait imaginé. Encore en proie à une certaine colère, les oreilles en feu, la petite conseillère marchait vite dans le but d'imposer une distance raisonnable entre elle et Lyan. Cette réunion avait été une parfaite farce! Il se moquait d'eux, et les autres ne semblaient y voir que du feu, prêts à le suivre où bon lui semblerait.

Un moment plus tard, la petite conseillère arriva chez elle et entreprit de changer ses vêtements. Ceux qu'elle portait n'étaient pas des plus pratiques pour une petite sortie à cheval. Elle extirpa de sa garde robe une robe simple et pratique, d'une couleur rouge feuille d'automne et elle parvint, après s'être débattue un moment, à lacet les fils dans son dos. Elle glissa une cape de la même couleur sur ses épaules nues, puis fit disparaitre son visage sous sa capuche.

« Préparez moi un cheval » Dit-elle à la petite femme qui se tenait derrière elle.

Lorsque celle-ci quitta la pièce, Alaïss se dirigea vers un meuble au bois sombre à côté de son lit et en dérangea une petite boite qu'elle glissa sous sa cape, à l'abri des regards indiscrets. Peu de temps après, la petite conseillère se retrouvait à monter un imposant cheval à la robe blanche dont la crinière ne semblait jamais avoir été coupé. Sur son dos, Alaïss semblait plus petite que jamais et c'est sans donner d'indication sur sa destination qu'elle s'éloigna au petit galop vers la forêt qui entourait Ynis.

Le soleil commençait à disparaitre derrière l'horizon lorsqu'elle arriva à la lisière de la forêt. Sans hésitation, elle suivit un chemin tracé depuis le temps par de nombreux passages avant de quitter la route et disparaitre derrière les feuillages. Lorsqu'elle jugea être à un bon endroit, elle glissa de sa monture et l'attacha avant de l'abandonner le temps d'une rêverie ...

Prenant garde à où elle mettait les pieds, elle déboucha sur un petit coin qui avait maintes fois vu ses drôles de somnolences. Après un rapide coup d'oeil sur les environs, la petite femme prit place sur le tronc noueux et tordus d'un arbre, puis elle bascula son visage en arrière, le découvrant de sa capuche, et laissa les derniers rayons de soleil la réchauffer. Aucune branche, aucune feuille ne venait déranger sa vision sur le ciel. Un petit soupire glissa de ses lèvres, et elle porta toute son attention sur la boite qu'elle venait de sortir de sous sa cape.

Un sourire vint effleurer ses lèvres et elle l'ouvrit découvrant ainsi une pipe argentée, finement travaillée, une aiguille, et un petit récipient fermé. Elle les contempla silencieusement et se mit au travail. Dans sa main droite, une flamme était apparue, tandis qu'elle trempait l'aiguille dans le récipient. Elle plaça alors l'aiguille au-dessus de la flamme, répétant plusieurs fois ce mouvement jusqu'à se qu'une petite boulette se fasse voir. La flamme avait disparue de sa main, mais lorsqu'elle eu finit de placer la boulette sur le foyer de sa pipe, elle réapparut afin de laisser l'esprit de la belle s'échapper.

Des la première bouffée, elle sentait sa tension accumulée s'évaporer, sa colère pour le dirigeant s'atténuer. Dans un soupir de pur bonheur, la joli blonde ferma les yeux.

-Ahein, mais tout s’explique alors :p Je compatis, j’ai déjà imité l’oiseau qui vole dans ce genre de conditions XD J’espère que tu ne m’en veux pas d’agresser les gens de ta demeure :p-

Lyan fut le dernier à quitter la salle du haut conseil, il y resta d’ailleurs un long moment après que tous soient partis. Les yeux dans le vague, plongé dans l’immensité du pavillon de verre qu’il surplombait depuis la fenêtre, il songeait aux paroles de la petite conseillère. Si le serpent était orgueilleux et vanité, Lyan n’avait que faire de ses oppositions qu’il savait démonter avec zèle. Alaïss s’était laissé aller à la colère et l’espace de quelques secondes, elle avait baissé sa garde, enlever le masque.
Par n’importe quel moyen, s’il voulait accomplir ses dessins, il devait gagner sa confiance.
Un long moment, il resta là à y songer jusqu’à ce qu’un valet vienne le chercher. On le demandait aux affaires du pays.

Après avoir réglé certains détails au sujet de l’expédition, après s’être entretenu longuement avec un de ces hommes de main, le dirigeant alla s’enquérir d’Alaïss, mais on lui apprit qu’elle n’était pas chez elle « Vous venez de la manquer, Monsieur ». Ce détail l’agaça d’autant plus qu’ils ne surent lui indiquer le lieu où la trouver. Incapables ! Ne pas avoir les personnes à sa disposition lorsqu’il le voulait avait tendance à l’irriter et à l’ennuyer. C’était une perte de temps de venir voir une personne absente. Il répondit sans ménagement aux gens de la maison de la jeune femme et sans nulle gêne, avec ses allures de princes capricieux les invectiva :

« Qu’attendez-vous donc ? Allez me préparer un cheval sur-le-champ. Il s’agit d’une affaire de la plus haute importance ! »

Il appuya ses propos d’un regard assassin. Lyan n’avait aucun remord à se servir de son rang comme prétexte pour obtenir ce qu’il désirait. Il en avait toujours été ainsi, ce qu’il voulait, il l’obtenait et ce par tous les moyens qui fussent à sa disposition. Un étalon à la robe d’un noir encre ne tarda pas à lui être amener et même si les domestiques paraissaient peu enclin à lui obéir, Lyan se saisit de la bride sans leur accorder un mot de remerciement.

S’il y avait un endroit où elle pouvait être, il imaginait un lieu naturel, reposant et loin de toute l’agitation du monde urbain. Se fiant à son instinct, il décida de s’éloigner de la ville rapidement. Il devait d’abord traverser les prés avant de gagner la forêt, peut-être qu’ensuite irait-il voir au falaise. Il l’imaginait très bien, dominant le lac dans toute sa splendeur. Cette idée fit naître un sourire suffisant sur son visage. Orgueilleux petit prince.

Le soleil ne formait plus qu’un demi-cercle rougeoyant dans l’horizon lorsqu’il s’arrêta près d’un cheval. L’homme mit pied à terre, abaissa la capuche de son manteau bleu roi en fronçant les sourcils. Si ce n’était pas elle, il rebrousserait chemin. Pourquoi la cherchait-il d’ailleurs ? Soigneusement, il attacha l’étalon au tronc d’un arbre, lui flatta l’encolure et s’avança plus avant dans un étroit sentier de fougères et de ronces. Il était prêt à faire demi-tour, lassé de cette comédie lorsqu’une odeur bien familière vint lui chatouiller les narine.

De l’opium.

Prenant garde à être silencieux, il poursuivit son chemin jusqu’à enfin la voir. Il la trouva tout simplement magnifique dans sa robe d’automne, au milieu de cette petite clairière. Narquoisement, il sourit. Ils avaient peu-être plus de points communs qu’ils n’y laissaient paraître. Il la regarda inspirer la fumée rédemptrice sans rien dire. Et puis, avec une grande suffisant il s’avança vers elle, la dominant de sa hauteur avant d’annoncer la couleur, cynique :

« Je comprends mieux votre énervement de tout à l’heure. Un sensation de manque peut-être ? »

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(haha, en oiseau x) y'a pas de soucis pour les gens de la maison, ils ont l'habitudes ** sifflote **)

Une intense sensation de bien-être parcourait son corps, tandis que sous ses paupières fermées, elle voyait danser des couleurs et des lumières. Son corps, son esprit, tout deux étaient anesthésiés de toute forme de douleur ou de colère, et pour renforcer cette agréable sensation, elle inhala une nouvelle bouffée de fumée. Elle avait l'impression d'être bercé par une petite brise qui lui soufflait des chants dans langue inconnue, celle des arbres, de leur feuilles, de leur branche qui craquait sous le poids d'un oiseau. Rien au monde n 'aurait pu déranger cette tranquillité, du moins était-ce ce qu'elle pensait, et espérait.

Alaïss ne l'avait pas entendu approcher, elle ne le remarqua même pas lorsqu'il prit place devant elle. Se n'est que lorsqu'il lui adressa la parole que la petite conseillère daigna ouvrir un oeil. La réaction fut lente à la détente. Premièrement elle du comprendre les paroles du nouveau venu se qui eu pour effet de la secouer un peu. Alors elle ouvrit un deuxième oeil et planta un regard un peu flou sur le visage de son interlocuteur. Ses joues prirent une teinte rosées lorsqu'elle eu finit de le reconnaitre et étouffa un petit hoquet de surprise avant de laisser couler un chapelet de jurons qu'une dame digne de ce nom se serait bien gardé de prononcer, même connaitre. Lorsque le souffle lui manqua pour poursuivre, elle se releva, sans pour autant descendre de son petit perchoir, et planta un regard dur, plein d'éclairs sur Lyan.

« Mais que faites vous là?! »

Mais oui que pouvait-il bien faire là? N'avait-elle pas prit soin de placer une distance suffisante entre eux? Ne s'était-elle pas enfoncée dans les entrailles de la foret pour querir un peu de paix et de tranquillité? Alors pourquoi, par Stellae, était-il planté devant elle, avec ce regard et cet air de petit prince gâté qui venait de découvrir quelque chose de tout à fait amusant? Et il l'irritait d'autant plus qu'il la dominait largement en hauteur.

Elle s'éclaircit alors la gorge et posa la pipe d'argent dans sa boite faisant par la même occasion disparaitre la flamme de sa main. Une fois de plus, elle s'était laissé aller. Cela ne devait plus se reproduire, décréta-t-elle pour elle même.

« Mon énervement, Monsieur, n'avait rien à voir avec le passe temps auquel je m'adonne » Dit-elle d'une voix mielleuse. « Pardonnez ma réaction, vous m'avez ... surprise »

Sa voix ne laisser planer aucune demande de pardon, mais il était vrai qu'il l'avait prise au dépourvu. Fichu dirigeant ...

Au chapelet de juron qu’il ne l’aurait jamais imaginé prononcé devant qui que ce soit, Lyan fronça les sourcils. Il savoura le regard assassin qu’elle lui lança. Cela le divertit, l’amusa d’avoir surpris une dame de cette condition dans une telle posture, d’autant plus qu’elle semblait ne pas apprécier sa présence en ces lieux. Il ne prit pas la peine de lui répondre, trop occupé à se complaire dans son nouveau jeu qu’il trouvait fortement amusant. La mettre hors d’elle-même.

Il fit claquer sa langue sur son palet pour lui signifier son mécontentement face à un tel comportement.

« Je vous croyais plus maîtresse de vous-même que cela. Quoi qu’il en soit je vous cherchais.»

Lyan avait détaché avec soin les dernières syllabes de sa phrase. Il ne sut si ses mots avaient eut l’effet escompté mais il remarqua le ton à nouveau mielleux de la voix de la jeune femme. Cela lui convenait mieux. Les mains croisées derrière son dos, la stature noble, le regard de Lyan était très clair : il était ravit de ce qu’il venait de voir. C’était l’un de ces regards prétentieux, orgueilleux et parfaitement supérieur dont il avait le secret.

C’était un délice de savoir qu’elle avait perdu le contrôle ne serait-ce que pendant quelques secondes. C’était une douceur dont il se délectait en scrutant le visage de la jeune femme, à l’affût de moindre signe qui la trahirait.

« Alors pourquoi étiez vous énervé ? Vous avez fait preuve d’un manque d’éducation total en quittant la réunion comme vous l’avez fait. Pensiez vous que quitter les lieux amèneraient les autres conseillers à suivre votre avis ? Si tel est le cas vous avez fait erreur. »

Il n’avait pu s’en empêcher. Asseoir sa supériorité alors qu’elle avait tout juste baissé sa garde, par mégarde de surcroît. Pourtant, ce n’était pas pour se quereller avec elle qu’il était venu la trouver, bien au contraire. Il ne fallait pas qu’il perde de vue l’objectif qu’il s’était fixé et ce même si jouer avec elle pouvait s’avérer bien plus dangereux qu’il ne le pensait. Mais il n’y avait que ces personnes là, celles qui lui résistaient, que s’opposaient à lui, entraient dans son jeu et combattaient avec les mêmes armes, il n’y avait qu’elles qui trouvaient grâce à ses yeux. Le respect se gagne d’égal à égal et très peu de personnes, selon lui, pouvaient se vanter d’être son égal.

Orgueilleux, Vaniteux…

« Ma proposition a été acceptée. »

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La petite conseillère n'avait plus le droit au moindre écart. Lyan l'attendait au tournant. Elle le savait. Elle le sentait. Elle le voyait au travers de ses prunelles, qu'elle lui aurait arraché sans le moindre hésitation si elle le pouvait. Mais voilà elle ne pouvait pas, et cela pour diverses raisons assez évidentes. Premièrement elle s'attirerait des ennuis monumentales et cela était une chose à éviter, des erreurs elle en avait déjà assez commise avec son manque de sang froid. Et puis elle ne pouvait pas tout simplement arracher les yeux de quelqu'un comme sa, parce que l'envie lui prenait. Ce n'était pas correcte.

Alors elle l'écouta silencieusement, mordant sa langue jusqu'à n'en plus supporter la douleur pour ne pas laisser couler une nouvelle tirade haute en couleur qui lui décrirait en long et en large se qu'elle pensait de lui et de ses manières qui l'exaspérait au plus haut point. Surtout là, maintenant, tout de suite. Néanmoins, sa curiosité avait été attisé. « Quoi qu'il en soit je vous cherchais ». Cette phrase eu comme un effet de calmant, alors que la suite eu l'effet d'une douche froide sur elle.

Pendant une petite fraction de seconde, Alaïss avait envisagé le fait que, malgré toutes circonstances, ils pourraient s'entretenir dans ce lieu, bien qu'un peu trop intime aux gouts de la petite femme, comme deux adultes matures qui ne chercheraient pas à faire monter la moutarde au nez de l'autre. Faisant preuve d'un contrôle presque surhumain de sa personne, le visage impassible, des yeux de glaces vrillés dans ceux de son interlocuteur, l'esquisse d'un sourire vint effleurer ses lèvres rouges.

« Oh ... Mais quelle surprise! Je ne m'y attendais vraiment pas »

Feignant la surprise, elle avait même arqués ses sourcilles pour ponctuer cette fausse surprise. De ses mains pâles, nues de ses gants qu'elle ne portait pas aujourd'hui, elle lissa le devant de sa robe. L'esprit quelque peu embrumé, elle gardait tout de même un contrôle minutieux sur ses gestes qui se faisaient décontractés à présent.

« Hm, je ne cherchais pas à acquérir le soutient de mes confrères. Je souhaitais seulement quitter cette pièce ou l'hypocrisie et la mascarade m'étouffais. »

Tout cela était en ronronnant, bien évidement. Elle ajusta alors la cape qui couvrait ses épaules, et s'installa un peu plus confortablement. Après tout, il venait de la surprendre dans une situation des plus embarrassantes, alors pourquoi se privé du confort que la nature lui offrait maintenant. Alaïss jugea plus sage de laisser sous silence le commentaire sur son immaturité, cela n'aurait fait qu'envenimer cette conversation bien fragile.

« Vous disiez me chercher, que me voulez vous? »

Il n'avait pas désirer répondre à sa première question sur le pourquoi de sa présence en ces lieux. Mais il lui dirait, d'une manière ou d'une autre puisqu'il l'avait trouvé. Et elle, et bien elle effleurait de ses doigts fins le couvercle de la petite boite qu'elle venait de fermer.

Sans même prendre la peine de lire ses pensées, il pouvait la sentir bouillir intérieurement contre lui. Cela lui procurait une satisfaction sans faille et il se délectait à l’observer. D’autant plus que l’image qu’elle lui montrait n’avait rien de désagréable, bien au contraire. Alors quand elle feignit ouvertement la surprise, il ne put retenir un sourire victorieux, qui pourtant avait presque l’air sincère. Il s’amusait ouvertement du comportement d’Alaïss et ne faisait décidément rien pour le cacher. Cela n’aurait fait que diminuer son plaisir.

Elle était semblable à une petite tornade. Révoltée, ne supportant pas de ne pas contrôler la situation, sans doute animée quelque part par un idéal de justice et d’équité. Il fallait qu’elle comprenne que Politique et Morale n’avait rien à voir à faire ensemble. Elle était celle qui lui tiendrait sans doute tête avec les meilleurs arguments lors des prochains conseils. Et loin d’effrayer le dirigeant, cela l’amusait. Il percevait la jeune femme comme un défi à relever, comme quelqu’un à annihiler par tous les moyens possibles. Il la détruirait, juste pour dominer la situation. Juste par orgueil.

Pourtant, détrompez-vous, il l’appréciait quelque part, peut être même un peu trop. Peut-être également était-ce pour cela qu’il voyait en elle un danger pour ses projets. Quoi qu’il en fût, il devait agir et vite, avant que son plan n’échoue, avant que l’île ne se scinde politiquement. Il avait besoin de cette unité pour répondre à sa promesse. Et tous les moyens seraient bons…

« Mascarade ? Vous vous laissez une fois de plus emporter par vos émotions. Allons, n’êtes vous pas une adulte à présent ? »

Le ton du commentaire était tout aussi mesquin qu’il passait pour être doux et enjôleur. Son sourire supérieur demeurait sur son visage tandis qu’il la regardait s’installer. Il ne pouvait nier que le contenu de la boîte l’intéresse lui aussi mais ça, jamais elle ne le saurait. Il ne lui permettrait pas de connaître ses faiblesses…

Lyan choisit de rester debout pour le moment, ne perdant pas cette occasion symbolique de prouver sa supériorité. Mais néanmoins, il se fit plus « doux », davantage séducteur tout en restant dans la discrétion. La Subtilité était un art dont tous deux s’étaient rendus maîtres.

« Ah oui, je souhaiterais que vous m’accompagniez pour l’expédition. Vous pourrez ainsi juger par vous-même de l’exagération de votre réaction. »

En d’autre terme, il voulait lui prouver qu’elle avait tort et lui raison.

« A moins bien sûr que la peur ne vous contraigne à vous terrer dans votre palais. »

Ironie mordante. Lyan l’attaquait ostensiblement, et pourtant quelque chose différait de sa méchanceté habituelle. Un manque de froideur, très discret, mais pourtant présent.

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Les boucles blondes de sa chevelure se mirent à danser lorsqu'elle secoua doucement son joli visage.

« Je ne m'emporte nullement. Vous m'avez demandé pourquoi j'étais fâché plus tôt. Je vous ai répondu. » Dit-elle sans relever, une fois de plus sa dernière phrase, mielleuse à souhait. De grands yeux innocents braqués comme des pics de glace prêts à le pourfendre.

Il avait beau laisser glisser dans sa voix une certaine légèreté, celle-ci ne suffirait pas, mais alors pas du tout à la duper. Et si la réponse, si son comportement lui déplaisait qu'il s'en aille. Cela ne lui ferait ni chaud, ni froid, bien au contraire. Ses sourires de victoire la laissèrent de marbre. Et doucement elle se glissa dans le jeu du dirigeant. Car tel était le sentiment qu'elle avait. Il jouait, il se jouait d'elle et de ses réactions. Elle en ferait donc de même, tout simplement. De plus une idée venait de germer dans son esprit. Elle était un obstacle pour lui. Bien que ses plans soient exécutés et suivis aveuglement par les autres membres du conseil, Alaïss devinait qu'il ne pouvait se permettre, et encore moins accepter que quelqu'un se dresse contre lui. Et cela lui procurait une sensation d'exaltation qui élargit un peu plus le sourire qui planait sur ses lèvres.

« Hm? »

Il souhaitait l'emmener avec lui sur le continent? Alaïss balaya d'un petit mouvement de main insolent les dernières paroles du dirigeant.

« Je vous trouverais presque insultant à force, Lyan »

lLle n'avait pas noté le subtil changement d'intonation de son interlocuteur. Mais sa voix était lointaine, tout comme son regard qui était maintenant perdu dans la contemplation d'un point invisible. Le continent ... Peut-être pourrait-elle en profiter pour fausser compagnie à cet homme plein de prétention pour rechercher Allen [petite parenthèse pour dire que sa rencontre avec Machi à lieu après le conseil, donc après ce tête à tête, mais avant le départ pour le continent, puisque départ il y aura surement, non? ^^ Donc elle ne sait pas encore qu'il est ... ba qu'il est mort le pauvre:]. La simple idée de passer plus de temps que nécessaire en sa compagnie lui faisait froid dans le dos.

« hm ... »

Elle se laissa alors glisser de son petit perchoir, et passa à côté du dirigeant sans daigner lui porter la moindre attention. Qu'elle soit assise ou debout, la situation ne changeait pas. Il la dominait toujours en hauteur. Mais cela échappa à la petite conseillère qui s'en serait surement offusquer si son attention n'était pas porté à des centaines de lieux de là. Ses pas étaient lents, le bas de sa robe faisait frémir l'herbe et les feuilles qui jonchaient le sol. Puis elle revint vers son point de départ avant de repartir une fois de plus. Elle effectua ces lents allées et venus plusieurs fois ébauchant les débuts de son plan. Mais un problème revenait toujours. Lyan. Il ne la laisserait surement pas s'éloigner si facilement. Qu'à cela ne tienne. Le moment venu elle trouverait une solution. Au moment même ou il baisserait sa garde. Cet instant elle le guetterait sans faille.

« voilà une excellente idée. » Dit-elle finalement sur un ton enjôleur avant de poursuivre, se rasseyant avec grâce sur son siège de fortune, ses mains posés à plats derrière elle. « Je serais ravie de voir de mes propres yeux les étendus de cette folle campagne. Après cela nous serons fixé sur qui avait raison, et qui avait tort, n'est-ce pas? »

Ses yeux luisaient d'un éclat de défit. Qui gagnerait cette parti? Qui affirmerait sa supériorité sur l'autre? Car pour elle le jeu était lancé. Elle voulait voir le prince tomber de son piédestal. Et avec surprise, elle se rendit compte que cela l'amusait.

** Piou ... **

- Voilà, à toi de voir si tu clôture ou si tu l'invites à fumer XD-

Il la regarda effectuer ses allées et venues sans aucune gêne, elle semblait réfléchir à sa proposition, peser le pour et le contre. Ils étaient tous deux comme des acteurs sur une scène de théâtre. Ces grands théâtres de sa ville natale entourée de rideau d’un bleu roi. Elle déambulait, captant l’attention de tout l’auditoire, le laissant dans l’attente d’une réponse.
Attentif, à ses réactions, Lyan fut piqué par sa soudaine distance. Pas de doute, physiquement, elle était bien à quelque pas de lui, mais son esprit lui, semblait avoir échapper aux lois de l’espace et du temps. Ne voulant rien ajouter qui aurait pu la froisser, ou la pousser à décliner son invitation, il demeura silencieux sur la scène d’herbe verte jusqu’à ce qu’elle fit à nouveau entendre sa voix.

« Mais nous sommes déjà fixés ma chère. Il suffit juste d’ouvrir vos jolis yeux sur la réalité de ce monde en dehors de votre précieuse île. »

Ce même sourire qui ne lâchait pas ses lèvres, ce même regard orgueilleux qu’il lui dédiait.
La lueur du regard de la dame ne lui échappa pas, elle entrait de plein pied dans son jeu, dans ce rapport de force où elle n’avait aucune chance de gagner. Il la soumettrait à ses volontés par n’importe quel moyen. Et si jamais elle devenait trop gênante, un accident sur le continent pouvait être très vite arrivé.

D’un pas majestueux, il se plaça à côté d’elle et eut un geste familier qu’il ne se serait, ô grand jamais, permis en public. Il était de ces hommes qui ne touchaient pas les autres, de ceux qui mettaient un point d’honneur à ce qu’aucun contact physique n’arrive jamais entre lui et le reste de monde. Il valait bien mieux que toutes ceux personnes. Jamais il ne leur ferait cet honneur. Lyan plaça sa main sous le menton de la jeune femme pour la forcer à le regarder dans les yeux. La noble glace contre les méandres ténébreux.

« Vous ne lez sauverez avec de jolis idéaux, soyez en consciente. »

Cette proximité avait quelque chose d’indescriptible à ces yeux. Il aurait pu frissonner de plaisir de la tenir entre ses doigts, réduite à sa volonté. – Non ce n’est pas un salaud dominateur, non j’ai dit ! – Il conserva quelques secondes ce contact très loin de toute bienséance puis, sans même prendre la peine cette fois-ci de la saluer en bonne et dû forme, Lyan commença à s’éloigner de la clairière. Au bout de quelque pas, il se retourna et lui lança :

« Vous devriez fêter cela avec un peu d’opium Mademoiselle. »

Cependant, la mâchoire de Lyan s’était contracté. A l’insu de la jolie blonde, il venait de lire dans son esprit et un nom l’avait considérablement contrarié. Allen. Il ne savait pas qui il était, ce qu’il représentait, mais s’il devait être une menace à ces projets, la vie de ce jeune homme ne tiendrait plus qu’à un fil. Et de cela, il ne démordrait pas.

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Au contacte de sa peau contre la sienne, Alaïss frissonna. L'impression dégoutante d'avoir était souillé par cette main rampait le long de son échine tandis qu'elle esquissait un mouvement de recul, en vain. Son regard s'était perdu dans celui de cet homme qu'elle avait apprit, en très peu de temps, à haïr. Elle ouvrit la bouche pour répliquer, puis se ravisa. Le fait qu'ils soient aussi proche physiquement la mettait mal à l'aise, mais son regard la glaçait jusqu'au sang. Le parfum d'une menace planait au-dessus de la tête de cet homme et l'envie de s'éloigner au plus vite de lui se mit à devenir une nécessité, un besoin, pour ce rassurer. Elle aurait pu user de son pouvoir ... Mais la aussi elle se ravisa. Il n'avait pas à le connaître, pas tout de suite, seulement lorsque le temps viendrait et son petit doigt lui soufflait que celui-ci s'approchait.

Lorsqu'il la relâcha, Alaïss se rendit compte qu'elle avait oublié de respirer. Elle terra tout au fond de son être cette peur naissante et lui adressa un regard emplit de dédain et de mépris. Et lorsqu'il s'arrêta pour laisser couler son venin, la petite conseillère s'avança vers lui. En quelques mouvements seulement elle avait relancé la pipe éteinte et arrivé à son niveau lui souffla au visage la fumée qu'elle venait d'inhaler.

« Avec plaisir, Monsieur » dit-elle glaciale, mordante.

Puis avant qu'il ne trouve le temps de répliquer, elle disparut dans les bois. La colère lui piquait les yeux. Elle avait envie de hurler sa frustration de ne pas pouvoir lui envoyer son poing dans la figure.

La petite conseillère se hissa sur le dos de sa jument et aperçut un étalon qui lui était fort familier. Elle cligna plusieurs fois des yeux et siffla entre ses dents. Il était allé chez elle? Jusqu'à lui prendre un cheval? Mais pour qui se prenait-il?! Sans la moindre once de remord, la jeune femme détacha le cheval noir, et l'emmena avec elle. Qu'il se débrouille pour rentrer, ce petite prince orgueilleux.