Le chat nouveau est arrivé <3

[Privé =3]

Pas de ruban rouge. Sindanarie en vadrouille. Et des torrents de pluie qui s'abattent sur la cité de verre. Une bien terne journée pour un gamin débordant de curiosité, et d'énergie après la petite sieste d'une demi douzaine d'heures qui avait suivi son premier repas de la journée...

Le menton dans ses mains, Loïs regardait tout ce gris qui recouvrait le ciel et le doux paysage insulaire comme un voile morne et froid. N'ayant personne à embêter, il aurait bien fait un tour dehors mais se mouiller les poils était assez désagréable. Soupir.

Il fallait qu'il s'occupe. Après avoir parcouru de long en large le petit appartement à la recherche de quelque chose d'intéressant, après avoir longuement fouiné dans les affaires de sa mercenaire préférée pour voir si elle ne cachait pas des tenues en cuir, et après avoir examiné le garde manger sous toutes ses coutures afin de dénicher quelque chose de potentiellement comestible, Loïs finit par sortir. Il se trouvait dans l'aile Est, l'aile des gardiens, car c'était là qu'avait émigré la mercenaire après avoir obtenu son nouveau travail.

A part l'autre bipède aux cheveux bleus qui tournait autour de sa colocataire, l'animal ne connaissait pas les habitants de cette partie du pavillon de verre. Et il n'avait jamais encore essayé de cambrioler l'un d'entre eux. Hm hm. Ces irréprochables gardiens, combattants pour le bien et la justice, avaient plutôt bonne réputation. Mais est-ce qu'ils étaient riches, hm ? Et quels étaient leurs petits secrets ? Tout le monde a des petits secrets.
Le garçon aux cheveux noirs s'élança à travers les couloirs, puis finit par s'arrêter devant une porte au hasard. Curieusement... elle n'était pas fermée à clé. Il passa la tête par l'ouverture : pas de signe de vie. Tout était très bien rangé et assez propre ; à croire que l'endroit était encore inhabité. Mais quelques détails indiquaient tout de même que quelqu'un passait par là régulièrement : coupe de fruits, livres sur la table de nuit, et l'odeur humaine planait encore dans les airs.

Loïs finit par entrer d'un air sceptique. Une chambre aussi sage ne pouvait que contenir des secrets croustillants. Et peut-être une bourse, aussi. Héhé. C'était parti. Première étape, ce coffre de chêne. Il ne contenait malheureusement que du matériel de soldat. Par acquis de conscience, le chat en sortit tout le contenu pour vérifier s'il n'y avait rien de précieux. Un tout petit sac de toile, au fond, attira son attention. Tiens, tiens. Ce maigre butin fut envoyé sur le lit tandis que la panthère continuait son exploration. Le coffre n'avait pas de double fond, rien n'était caché derrière, ni dessous. Il passa ensuite à l'armoire : des vêtements de combat, des vêtements simples, et des robes. Des robes ? Jusque là, le bon sens avait voulu que cet habitant mystérieusement soigné fusse un homme.
Tous les habits furent étalés par terre afin de vérifier s'ils ne cachaient rien de spécial. Cette opération lui permit de dénicher une deuxième petite bourse. Visiblement, cet économe cachait ses sous comme un écureuil.

Puis Loïs enfila une des robes, de couleur rouge, par dessus ses vêtements sombres, et vint s'admirer dans le miroir. S'ensuivit une jolie crise de fou-rire. Quelques minutes plus tard, ayant repris son souffle, il repartit à l'assaut de cette pièce étrange, pataugeant dans les plis du vêtement trop grand pour lui. Les tiroirs du bureau contenaient des papiers qui ne l'intéressaient pas, incapable de déchiffrer ce qu'il y avait écrit dessus. De même, les titres des livres reposant sur la table de nuit gardèrent leur secret. Vivement qu'il apprenne à lire. Il découvrit deux nouveaux petits porte-monnaie cachés astucieusement. Mais rien n'arrête un Loïs en quête d'or. Il retourna tout le bureau, éparpillant les papiers, cherchant un double fond pour des bijoux ou quelque chose d'intéressant. A noter que pour l'instant, à part les robes, cette chambre paraissait celle d'un vieux garçon coincé et complètement sans intérêt. Mais il fallait persister !

C'était sûrement un travesti inavoué qui faisait semblant d'être sage pour son travail. Ou encore un espion qui se tenait à carreau. Ou peut-être même une femme qui se déguisait en homme. Voire un sorcier qui utilisait la magie pour tout ranger. Parce qu'un appartement aussi vide que ça, c'était carrément bizarre ! Enfin, après le passage de Loïs, ça s'était arrangé. Le sol était jonché de papiers, d'ustensiles et de vêtements. Quatres petites bourses reposaient sur un coin du matelas. Tous les coins susceptibles de contenir quelque chose avaient été retournés. Il avait même été jusqu'à défaire le lit et éventrer un oreiller, déversant des plumes un peu partout comme une jolie avalanche de flocons de neige.

C'est d'ailleurs alors qu'il secouait un second polochon que la porte grinça...

L'intrus ne semblait pas très inquiet. Tout d'abord, parce qu'il n'avait même pas essayé de se cacher à l'approche du nouveau venu. Ensuite, parce qu'après que l'homme soit entré, et après un bref regard pas le moins gêné du monde, il continua à secouer le polochon comme si de rien n'était. Les plumes voletaient dans tous les sens et des petits tas blancs parsemaient le sol autour de lui. Un vrai massacre.
A vrai dire, le sourire du propriétaire n'y était pas pour rien. Cela avait conforté Loïs dans son idée que ce mystérieux individu était un être complètement bizarre, aux mœurs étranges, et relativement inoffensif.

Il nota cependant du coin de l'œil que la porte venait d'être fermée à clé. Hm hm. Ce serait ennuyeux de devoir passer par la fenêtre avec un temps pareil...
Et puis l'autre, loin d'être furieux -du moins en apparence- se présenta. Aimablement, même. Et il posa ses armes dans un coin. Ce comportement assez irrationnel amusa beaucoup le voleur.

-M'appelle Loïs. Je suis ton pire cauchemar. Enchanté !

Le garçon aux cheveux noir eut un grand sourire puis fit une petite courbette, avant de plonger la main dans l'oreiller éventré pour vérifier une fois de plus que rien ne s'y cachait. Comme c'était malheureusement le cas, il le laissa tomber par terre et vint se percher sur le lit, assis en tailleur, face au jeune homme.

-J'ai pas trouvé tous tes secrets. C'est quoi ta nature cachée ? T'es une femme ou un psychopathe ?

Après l'avoir longuement regardé, de haut en bas, de bas en haut -son attirail avait l'air assez habituel pour un gardien- il amena près de lui les quatre petites bourses, et commença à vider le contenu de la première pour jauger son butin. Un maigre paquet de rins, à la vérité. Mais on ferait avec.

Le garçon aux cheveux noirs releva la tête lorsque le maître des lieux lui répondit, mettant momentanément de côté l’estimation de son butin. Il prétendait ne pas appartenir à la gent féminine et lui proposait même de vérifier. Loïs fronça légèrement les sourcils et objecta :

-Ca ne se voit pas forcément, tu peux être une femme virile avec des mamelles plates.

Il eut tout de même une idée quant à un petit test à faire subir à ce bipède original s’il en avait l’occasion ; car il était déterminé à percer à jour tous ses petits –et surtout gros- secrets ! Sa curiosité s’était prise au jeu, et sa pauvre nouvelle victime venait d’en faire les frais.
L’adolescent put l’examiner de plus près lorsqu’il s’approcha du lit. Il eut un mouvement de recul et établit une distance raisonnable de sécurité entre eux en reculant un peu sur le matelas. Dangereux, hm ? Ca n’était pas très convaincant. A moins qu’il n’attrape un objet solide par terre pour écrabouiller sa jolie frimousse, qu’il décide de l’éventrer avec un ouvre-lettres, ou qu’il l’assomme tout simplement à mains nues, ce type n’était pas considéré comme dangereux.

C’est sûrement grâce à cette baisse de méfiance et à des réflexions trop poussées que le jeune voleur se fit avoir. Ses réflexes ne lui permirent qu’un léger bond de côté, mais trop tard : son hôte maintenait fermement plaquées contre le matelas ses frêles épaules sans qu’il puisse se dégager. Sous le coup de la surprise, il ne réagit pas tout de suite ; et de toute façon sa marge de manoeuvre était assez limitée.

Maintenant, il pouvait observer le gardien d’assez près. Hum hum. Il était plutôt bien fait. En fait, ça ne l’aurait pas dérangé outre mesure d’être jeté avidement sur un matelas par ce type en d’autres circonstances. Mais bon, là, il voulait jouer… et quand on veut jouer avec Loïs…

Doucement, lentement ramener le genou contre son corps, et… balancer un grand coup bien placé dans les parties intimes de l’agresseur à quatre pattes au dessus de lui et qui ne s’y attendait visiblement pas du tout.

Vu la réaction qui suivit, la panthère -qui pourtant avait essayer de se modérer- admit :

-Je retire ce que j’ai dit. T’es bien un homme.

Il se glissa hors du lit et en deux temps trois mouvements alla se percher en haut de l’armoire au lieu de filer à l’anglaise : il avait encore envie de jouer. 1) Ce bipède était amusant 2) Il n’avait toujours pas dévoilé le mystère qui l’entourait !
Il glissa d’un ton d’excuse, désireux que la chose ne lui en veuille pas trop :

-Désolé papa mais c’est toi qui as commencé… j’voulais pas t’abîmer, j’te jure.

Il réalisa alors qu’il avait abandonné ses sous-sous tous neufs sur le matelas, et que d’ailleurs, la moitié était tombée par terre. Flûte, il allait falloir récupérer tout ça.

Du haut de son placard, Loïs ne bougeait pas en étudiant le comportement de cet humain douteux. Pourquoi n'essayait-il pas de se jeter sur lui pour l'étrangler comme l'aurait certainement fait le Patron ? Pourquoi ne l'accablait-il pas d'insultes et de menaces ? Pourquoi était-il si calme et même plaisantin ? Toutes ces questions confirmaient bien la thèse : ce type n'était pas normal.

Le garçon aux cheveux noirs plissa les yeux et s'approcha un peu plus du bord pour avoir une meilleure vue d'ensemble, assis et le dos courbé à cause du plafond. Papa était encore un de ceux qui lui disaient qu'il ne faisait pas comme il fallait. Bon, ça confirmait qu'il était bien humain, puisque la plupart des humains adultes trouvaient le moyen de désapprouver ses méthodes et de râler pour un rien. Ce qui ne l'empêchait d'ailleurs pas de continuer.
Il eut une pensée pour son vrai père, quelque part à des centaines de kilomètres, qui devait continuer sa vie tranquillement au village avec toute la tribu. Il lui manquait. Mais on ne pouvait pas concilier l'aventure avec la vie de famille, n'est-ce pas...

Revenant à la réalité, Loïs vit sa victime se pencher pour ramasser les pièces. SES pièces. Son butin à lui tout seul, qu'il avait déniché à la force de ses bras et à la sueur de son front. Mais comment osait-il ?! L'affront poussa l'oiseau à quitter son perchoir d'un mouvement souple, en s'aidant du rebord de l'armoire. L'idée d'un piège lui avait vaguement effleuré l'esprit mais s'était effacée devant l'urgence de récupérer le trésor, si maigre soit-il. C'en était presque devenu une question d'honneur. Et puis bon, l'était pas bien dangereux, après tout.

-Touche pas à ça c'est à moi !

Il se rua sur Ezechiel et lui sauta dessus sans ménagement, le faisant tomber à la renverse, en se débrouillant pour ne pas se faire attraper. Celui-là neutralisé pour quelques instants, il se dépêcha de rassembler les pièces et d'en fourrer le plus possible dans ses poches. Quelques secondes plus tard il était debout sur le matelas, un oreiller dans les mains, un doigt pointé sur le fautif :

-On ne bouge plus ! Je suis armé !

Il avait l'air d'un gamin qui se prenait pour un gangster. Mais il était un gangster ! Un vrai ! Armé d'un polochon, certes. Mais un vrai gangster tout de même.

-Ramasse les pièces et pose les sur le matelas sans faire d'histoire.

Le garçon arborait à présent un air qui se voulait intimidant, sans lâcher du regard sa victime qui avait intérêt à le prendre au sérieux. Était-ce un jeu ? Peut-être, peut-être pas. Mais il faut toujours se méfier des jeux de Loïs.
D'abord on récupèrerait les sous. Ensuite on l'attacherait et on le torturerait pour découvrir son secret. Non mais oh, qui ose défier Loïs le Magnifique ?

Ezéchiel ramassait tranquillement les rins qui c’étaient étalé par terre, conscient que le voleur voudrait sans doute vouloir récupérer le butin qu’il avait momentanément abandonné à la merci du propriétaire légitime. Seulement Ezy avait mal jugé le côté téméraire du jeune homme, ou plutôt son côté prompt à réagir de manière stupide. Les deux étaient tout autant valable compte tenu du caractère de cet énergumène sur patte. Bien sûr il s’attendait à ce qu’il le récupère, c’est pourquoi il n’était pas surpris de la voir surgir dans son champ de vision, mais ne s’attendant pas à ce que ce soit plus tôt il tentât avec une seconde de retard. Ce qui avait permis à ce chat volant de récupérer quelques pièces avant de se perché sur le lit.
De son côté, comme tout bon propriétaire de sous qu’il était s’apprêtait à lui sauter dessus, mais s’arrêta net lorsqu’il le vit armé d’un oreiller. Obéissant au chat il c’était immobilisé et ne bougeait plus d’un pouce, se demandant vaguement pourquoi il c’était arrêté net, ses pensées faisant écho à celle de Yari qui c’était légèrement calmé, face à la stupidité d’Ezy.

*Qu’est-ce que je fais moi ? C’est juste un oreiller.*

Pourtant c’est avec obéissance qu’il obéissait à Loïs et commençait à ramasser les pièces une par une en prenant son temps. Au moins l’animal n’était plus sur l’armoire, mais avait opté pour un perchoir un peu plus accessible pour Ezéchiel. Au final, peut-être quand lui faisant croire que tant qu’il était armé d’un oreiller il n’oserait plus rien faire, pourrait lui être un avantage. Lui faire croire qu’il abandonnait face à la supériorité du jeune homme, bien entendu lui faisant croire seulement. Il n’allait quand même pas le laisser s’enfuir avec ce maigre butin, même si de toute façon tout le reste de sa richesse, qui était plus conséquente que ces quelques malheureux rins, étaient en parfaite sécurité dans une cachette que le voleur ne semblait pas connaître. Remarque heureusement, il manquerait plus que des bouts de verre parsèment le sol déjà encombré de la chambre. Il posa les sous qu’il avait ramassé sur le lit, en ayant peut-être oublié car certaines avait sans doute roulé sous le lit, mais hors de question qu’Ezéchiel aille les chercher. Pourquoi ? Parce qu’il manquerait plus que Loïs le tape sur les fesses pour vérifier quelles soient bien réel … Oui, après le coup bas de tout l’heure, le guerrier préférait ce méfier légèrement des éventuelles réactions que pouvait avoir ce chat dévergondé. Il se recula légèrement avant de regarder le voleur, avec un air légèrement amusé passant sur les traits de son visage.

"Et maintenant ?"

Pour l'instant, le type se montrait coopératif. C'était bien. Loïs le surveillait attentivement en plissant les yeux sans lâcher son arme. Il fallait savoir être impitoyable dans ce genre de situation ! C'était la loi du plus fort.

Lorsque sa victime eut fini de ramasser les pièces et qu'il se fut éloigné du lit, le garçon aux cheveux noirs se baissa très lentement pour les prendre à son tour et les fourrer dans ses poches sans cependant le lâcher des yeux. Il resta silencieux jusqu'à ce que cette tâche fut accomplie, puis se redressa et se mit à réfléchir. Et maintenant, hm ?

-Maintenant...

Un sourire de mauvais augure étira les lèvres du jeune voleur. Il eut une expression réjouie puis ordonna d'un ton impérieux :

-Déshabille-toi.

Un silence palpable sembla s'installer dans la chambre. Allons bon, qu'est-ce qu'il avait encore en tête ? Il avait l'air tout à fait sérieux. Il ne comptait tout de même pas... ?
La tête légèrement penchée sur le côté, Loïs finit par s'asseoir en tailleur sur le lit tout en réfléchissant. La clé était suspendue près de la porte, mais un peu trop haut pour lui. Avec un coup d'oreiller bien placé, il parviendrai certainement à la décrocher. Les nuages déversaient toujours leur flot abondant, pas question de sauter par la fenêtre, d'autant plus que c'était assez haut. Donc, la porte.

Mais d'abord, il y avait quelque chose de plus important à découvrir : le secret d'Ezechiel, alias mister mystère, qui n'avait toujours pas été dévoilé ! Cela nous amène un indice : peut-être que, justement, se trouvait sur son corps quelque indication sur sa nature cachée. On pourrait ainsi vérifier pour la seconde fois s'il s'agissait bien d'un homme -bien que le doute fut effacé à ce sujet. Et on pourrait également profiter de la vue, héhé.

-Dépêche-toi !

Il sourit un peu plus, assez content de lui. Pour l'instant, il n'avait pas perdu sa journée.

La scène qui se passait dans la chambre d’Ezy pouvait paraître totalement irréel. Un grand guerrier qui n’avait rien à envier aux autres se comportant comme si il était totalement à la merci du petit énergumène qui n’avait pas encore fini se croissance. Etait-il vraiment dans la réalité ? N’est-ce pas plutôt un rêve qu’il était en train de faire et qu’il allait se réveiller pour se rendre compte à quel point son comportement était stupide ? Seul problème, c’est que dans ses rêves à lui, il n’était pas dans le même corps que Yari ce dernier étant inexistant ou alors possédant son propre corps au même titre qu’il avait son propre caractère. C’est pourquoi il ne pouvait pas douter de la réalité des choses, faisant apparaitre un sourire amusé au jeune guerrier qui aurait bien volontiers éclaté de rire face à son comportement. Seul soucis, c’est qu’il n’avait pas envie de laisser s’échapper ce chat et devait par conséquent montrait la moindre faiblesse possible.
Alors qu’il avait fini de ramasser les pièces, son autre ordre ne tarda pas à venir, laissant apparaître un blanc énorme dans la pièce. Un blanc seulement dérangé par le bruit de la pluie battante qu’il y avait dehors.

* Rassure-moi Yari, tu as entendu autre chose ?
*J’ai entendu la même chose que toi*

*T’es sûr ?*
*Certains*

*Sûr de sûr ?*
* … *

*Ok, j’ai compris …*

"Mais ou est-ce que tu as été élevé pour demander ce genre de chose petit ?!"

Non, il n’allait pas se déshabille. Une parce qu’il ne voulait pas, deux parce qu’il y avait un gamin en face de lui et qu’il n’avait pas envie qu’on le traître de pédophile doublé d’un zoophile puisque ce que gamin était doublé d’un chaton des plus indiscipliné. Se tenant droit comme un i, Ezéchiel ressemblait en tout point à la mère effrayante qui attendant de pieds ferme que son mari soulard revienne à la maison pour lui apprendre ce que c’était que d’arriver tard le soir à la maison. Bon certes, Ezy n’avait pas la louche qui allait avec, mais l’impression tout comme n’est-ce pas ? Il y avait quand même des limites à l’obéissance qu’il pouvait donner à cette petite bestiole.
Cependant, l’humour est quelque chose de particulier qui arrive toujours au moment ou on aurait dû apprendre à ce la fermer. Tendant une main vers Loïs, il faisait signe qu’il voulait quelque chose.

"Je ne fait rien gratuitement."

Et après c’est lui qui ose demander ou est-ce qu’il a été élevé, n’est-ce pas ? Dans cette situation, lequel est le plus désespérant ?

-On ne discute pas les ordres !

Loïs s'efforça d'étouffer un rire ; il avait parfaitement conscience de l'originalité de la situation. Et cela l'amusait beaucoup.

-Roh, vous êtes tellement pudiques les humains... allez, c'est la nature, z'êtes tous faits pareils...

Il avait très envie d'exploser de rire devant la tête que faisait sa victime. Sa chère nouvelle petite victime. Pourquoi ne pouvait-il s'empêcher de taquiner chaque personne qu'il rencontrait ? Ah, mystères insondables de l'existence...
Tout à coup, le gardien sembla changer d'avis et lui tendit sa main. Rien gratuitement ? Loïs pouffa et se demanda s'il ne devait pas de nouveau le menacer avec son oreiller. Puis il finit par admettre que c'était de bonne guerre et posa dans la main ouverte une demi douzaine de pièces. SES pièces.

-Je te donnerai le double quand tu auras terminé.

Il se rassit confortablement en tailleur sur le matelas en attente du spectacle, son oreiller sur les genoux, le menton dans les mains. Pour sûr, c'était une situation fort intéressante. Il aurait voulu inviter tout un tas de monde !

-Hé, j'vais pas te violer, hein. Pas de quoi avoir peur.

Il arbora un air tout à fait sérieux avant que son sourire reprenne ses droits. Un grand sourire jusqu'aux oreilles. Ce jeu lui plaisait beaucoup, cette supériorité apparente, ces revendications, et l'autre qui lui obéissait sans trop broncher. C'était rare d'avoir des compagnons de jeu aussi conciliants.

Après un moment de silence, il finit par ajouter :

-Et puis si tu veux, tu peux danser autour de la chaise en enlevant tes vêtements !


[Je VEUX qu'Ezy fasse ça *_________* Je créerai un club de soutien s'il le faut !!! xD]

[C'est petit et tout, mais ... Mais ... C'est tout ce que je peux faaaaaaireuh T_T]

Dans quelle situation c’est-il fourré exactement ? Ou plutôt ou est-ce qu’il a commencé à faire ces erreurs de calcul ? Apparemment ce chère Loïs tenait beaucoup plus au spectacle qu’allait devoir lui donner Ezéchiel qu’à l’argent qu’il venait de lui dérober. Un bref instant le jeune homme était tenté de refuser, de l’attraper, de l’étriper, de reprendre SON argent et de l’amener à la première fourrière venue. Il y a des fourrières au moins ? Bah … De toute façon il avait mi les pieds dans le plat et continuait de s’y enfoncer, alors pourquoi ne pas s’achever définitivement en répondant aux exigences relativement singulier du chaton ? Après tout, ne c’était-il pas déjà déguisé en femme et draguait les hommes qu’il croisait ? Bon certes c’était toujours lors de fête spécial et tout le monde marchait dans son jeu parce que c’était drôle. Sauf que là le guerrier était involontairement l’objet de moquerie auquel il ne s’attendait pas du tout. En plus de sa, monsieur exiger qu’il face sa autour d’une chaise en dansant … Bon … Il savait comment faire, il avait déjà vu ce genre de spectacle. Alors pourquoi ne pas lui faire plaisir, en priant pour que cette situation ne sorte pas de cette pièce. Même si il était capable de pas mal de chose avec son humour singulier, il préférait contrôler lui-même sa réputation.
Pour commencer Ezéchiel dégagea un peu le passage pour éviter que le bazar ne le dérange lors de sa prestation avant de prendre une chaise et de la mettre devant Loïs. Oui, Ezéchiel allait faire comme il le souhaitait et ce dernier se félicité d’avoir déjà enlevé son armure au préalable. Posant ces deux mains sur le dossier de la chaise Ezéchiel emprunta une position aguicheuse et sexy, utilisant sa longue chevelure en avantage pour pouvoir rendre les choses plus attrayante.
Il commença alors à plier légèrement un genou, puis l’autre tandis que le premier se retendait, faisant volontairement et exagérément rouler ses fesses de droite à gauche. Cela fait durant quelques secondes, il tourna autour de la chaise avec des gestes exagérément sensuels tout en continuant de remuer son popotin avant de s’asseoir à l’envers sur la chaise. Enlevant ses cheveux il permit ainsi à Loïs de voir son agréable chute de rein et ses fessiers qu’entouraient ces simples vêtements. Pour ajouter au comique et à sa propre honte, tant qu’à faire autant faire ce spectacle à fond, il se frappa une fesse en tournant le visage pour lui lancer un regard sensuel et brulant de désir, qu’il ne ressentait pas vraiment. Il remua à nouveau ses derniers quelques secondes avant d’enlever son t-shirt pour dévoiler son dos musculeux et barrer d’une grande cicatrice partant de son épaule droite pour venir se loger à son côté gauche. Après avoir fait tourner son haut et l’avoir lancé quelque part dans la pièce, il se leva de sa chaise et fit de long déhancher tout en détachant son pantalon. Se tournant face à Loïs pour qu’il puisse admirer l’ouverture du vêtement et faire apparaître le sous vêtement qu’il possédait. Se retournant pour être à nouveau dos à Loïs il enlever son pantalon en mettant bien ses fesses en avant proche de Loïs, avant d’envoyer le pantalon valser plus loin. Ezéchiel continuait de faire des mouvements sexy, sans plus vraiment se préoccupait de la chaise qu’il était sensé utiliser un minimum, se demandant plutôt si il allait enlever le caleçon ou pas. Même si la question serait plutôt de savoir s’il allait avoir le courage de le faire ou non. Prenant le peu de dignité qu’il possède encore à deux mains, et ignorant royalement les pensés de Yari, Ezéchiel fini par enlever son caleçon et de le jeter, plus ou moins volontairement, sur Loïs. Maintenant Ezéchiel était fièrement tout nu devant Loïs, profitant de sa longue chevelure pour cacher plus ou moins une certaine partie de son anatomie, se disant que même si il avait déjà du voir ce genre de chose, il fallait quand même mettre un minimum e censure au pauvre gamin … Si on peut appeler ça un pauvre gamin.

Il allait le faire. Il allait le faire ! Enchanté, Loïs ne le quitta pas des yeux une seule seconde sans se départir de son grand sourire. Il put suivre des yeux le ravissant derrière du gardien, qui se déhanchait avec force mimiques. Lorsqu'il eut droit au regard de braise et à la petite tape sur la fesse, Loïs ne put s'empêcher d'éclater de rire en battant des mains pour l'encourager. Il se débrouillait magnifiquement bien !

Le garçon aux cheveux noirs riait sans plus pouvoir s'arrêter, et se balançait d'avant en arrière en se tenant le ventre. Le spectacle dura plusieurs minutes, il en avait mal au ventre de rire !
Une fois venu -enfin- le bouquet final, il attrapa le caleçon au vol et le brandit en l'air comme un trophée tandis qu'il s'efforçait de reprendre sa respiration et de calmer son cœur qui battait à toute allure. Il applaudit vivement :

-Merciii !

Encore tout essoufflé, il se leva d'un bond en veillant à ne pas se prendre les pieds dans la robe, et s'approcha du danseur. Il fallait l'examiner de haut en bas, centimètre par centimètre, pour déceler un indice sur son secret. Ezechiel eut droit à un examen complet, tandis que le juge, marchant sur des feuilles et des objets non identifiés, tournait autour de lui en scrutant chaque partie de son anatomie sans la moindre trace d'embarras. On pouvait même voir qu'il était loin d'être déplaisant pour lui de pouvoir... analyser certains endroits.

Alors, on avait : des muscles développés, des cicatrices, un corps de combattant. Pas de tatouage. Pas de “Je suis un sorcier paranoïaque” ou “Vive la choucroute” entouré d'un cœur rose. Ah, décidément, sa quête de la vérité n'avançait pas beaucoup !

Il se remémorait ce jeu de regards, de cheveux et de poses, digne d'un professionnel... Tout à coup, Loïs fut saisi par une révélation. Les robes... ces attitudes sensuelles qu'il savait si bien imiter... voilà son secret !

-Dieu du strip tease, Ezechiel Akai, gardien, je sais qui tu es ! Je connais ton secret !

Il fronça les sourcils et pointa son doigt sur sa poitrine d'un air théâtral.

-Tu es...

Grande inspiration. Roulements de tambour.

-...un travesti inavoué gogo dancer dans les bars la nuit !

Pause.

-En tous cas, félicitations, c'était très chouette !

Il lui offrit un grand sourire avant de retourner vers les pièces pour payer son dû. Placé entre Ezechiel et ses vêtements, il se débrouilla pour récupérer rapidement les pièces et lui en tendre douze, fourrant le reste dans ses poches. Après quoi, armé de son oreiller, il se dirigea vers la porte : maintenant que ça, c'était fait, on pouvait songer à rentrer tranquillement à la maison.

Ho ho ho. Le moment était venu de ne pas s'éterniser. “Attends”, ça voulait toujours dire : reste-là chaton j'ai plein d'ennuis à t'apporter !
Comme le gardien l'avait interpellé, le jeune voleur usa vigoureusement de son polochon pour essayer de faire tomber la clé un peu trop en hauteur pour lui. Un gros badaboum dans son dos lui indiqua qu'une faille s'était glissée dans le plan du gardien. Lequel plan était visiblement de ne pas le laisser gentiment filer comme il l'avait escompté. Dommage.

-Bon, c'est pas tout, mais je voudrais pas déranger, il faut que j'y aille ! Merci pour tout !

Hop, la clé finit enfin par tomber. Un petit tour dans la serrure et le voilà parti. Seulement, dès qu'il essaya de courir, il se prit les pieds dans le bas de la robe, manqua de se casser la figure... et ne dût son salut qu'à la présence du mur.

Mince, il allait se relever, et arriver, et l'attraper, et se venger.

Mais comment va-t-il s'en sortir ? Le suspens est à son comble ! Un jeune et innocent garçon, d'une douzaine d'années apparentes, essayant désespérément de courir en sortant d'une chambre pour échapper à un homme nu visiblement dérangé qui pour assouvir son fantasme l'a vêtu d'une robe de femme ? Un vieux pervers de plus de dix ans son aîné jouant avec sa pureté enfantine ?! Un humain vicieux et malfaisant souillant la blancheur d'une âme ingénue ?

Le bruit métallique des pièces tintant les unes contre les autres dans ses poches accompagnait chacun de ses pas. Loïs courait autant qu'il pouvait courir -c'est à dire à vitesse réduite- dans une direction au hasard, et priait pour que quelqu'un arrivât à ce moment là, parce que si cela se passait ainsi, ce serait vraiment, vraiment très drôle.

Tout à coup, ses jambes ne touchèrent plus le sol. Le garçon aux cheveux noirs continuait à pédaler mais ne rencontrait que du vide, et ses jambes s'emmêlèrent dans les plis de la robe bien trop longue pour lui.
Et tout à coup, il reçut une fessée. Ses yeux s'ouvrirent grand sous le coup de la surprise. Une fessée ?! Personne ne lui avait jamais donné de fessée. Il avait bien vu que c'était un usage humain de donner une claque sur le postérieur de leurs rejetons -pourquoi sur le postérieur, allez savoir- mais cette pratique ne devait pas s'appliquer à lui. Non qu'il ne fasse pas de bêtises. Mais ce geste relevait tout de même d'une certaine intimité premièrement, et deuxièmement, c'était un truc d'humains ! Sans parler du fait que dans la tête de Loïs cela avait une forte connotation vénérienne.

-JE SAVAIS BIEN QUE T'ÉTAIS SADO MASO !!

Il se mit à crier et à se débattre dans tous les sens, révolté par cette idée que cette espèce de gigolo bizarre ose toucher cette partie de son anatomie, et le frapper par la même occasion. Il fallait dire que ça ne lui arrivait pas souvent.
Il devait être difficile de maintenir en l'air d'un seul bras cette masse gigotante qui se balançait et donnait des coups de pieds à qui mieux mieux tout en essayant de mordre -sans grand succès- en direction de l'agresseur. Il était sensible de l'entrejambe, très bien ! Comme il ne pouvait pas le griffer, Loïs tenta d'atteindre l'appareil génital d'Ezechiel exposé aux quatre vents. Ce qui finit par arriver au bout de quelques secondes d'efforts intensifs. Cela ajouté aux mouvements brusques du garçon pour se libérer... et le gardien fut obligé de lâcher la bête.

Celle-ci, outragée, hésita un instant à lui donner une gifle mémorable. Mais elle réalisa qu'il y avait plus urgent : elle s'éloigna de quelques pas et se tortilla pour se débarrasser de la robe qui entravait ses mouvements, et à laquelle semblait tenir ce fichu strip-teaser. Le chat disparut sous les plis de tissu froufroutant, et finit au bout d'une minute par s'extirper du vêtement non sans faire entendre quelques craquements au passage. Bien fait.

Irrité, il balança la robe dans la figure de l'homme dans son plus simple appareil, et jeta d'un ton véhément :

-Ça se fait pas de taper les gens comme ça espèce de vieux pervers ! Réserve ça à tes clients !

Pour la peine, il ne reverrait jamais ses sous ! Loïs lui tira la langue d'un air franchement pas aimable, et tourna les talons pour le laisser seul avec son dépit. Il jeta tout de même par dessus son épaule, pour ne pas perdre la face :

-La seule raison pour laquelle je te mange pas, c'est parce que tu as bien dansé ! Mais la prochaine fois, tu t'en tireras pas aussi bien !

Sur ce, il prit la poudre d'escampette tout en maugréant et en traitant cette espèce de maroufle de tous les noms qui lui passaient par la tête. Non mais oh. Le frapper, lui ? Loïs le magnifique ? Sur les fesses en plus ! Sa dignité en avait pris un coup, et il commençait à regretter de s'être enfui comme un pauvre gamin peureux et sans défenses. D'un autre côté, ç'aurait été excessif de dévorer ce type alors qu'il avait tout de même dévasté sa chambre. Enfin, s'il le recroisait un jour, le jeu serait moins amical. Il lui préparerait tout un programme, un bon vieux programme à la Loïs !

Et en attendant, pour se venger... il pouvait toujours aller raconter à la garde qu'un drôle de monsieur avec les cheveux très longs s'amusait à danser tout nu autour d'une chaise, du côté des gardiens. Oui, oui, un monsieur aux cheveux très longs... Ezechiel, c'est bien ça ?

Yari ne bronchait pas, ce contentant de donner la fesser comme il ce doit à un gamin chahuteur qui avait bien besoin d’une bonne correction et d’une éducation à refaire. Bien qu’il ait quelques petites difficultés à le tenir en l’air alors que Loïs gesticulait dans tout les sens, il tint bon. Du moins … Jusqu’à ce qu’un pied se dirigea de manière peu hasardeuse vers une partie de l’anatomie sensible d’un humain normalement constitué. À nouveau la douleur traversa le corps d’Ezéchiel, bien que cette fois ce soit Yari qui en faisait les frais. Laissant un bref instant, l’instant de trop même, le corps agir par réflexe face à une douleur qui n’avait pas lieu d’être. Libérant Loïs de son entrave et mettant fin involontairement à la punition qu’il lui infligeait, il se pencha légèrement avant en mettant instinctivement ces mains en bouclier pour ses bijoux de famille. Geste qui venait un peu trop tard maintenant que le coup avait été porté.

Il laissa alors à Loïs le libre choix de ce qu’il comptait, ou tout du moins il ne pouvait pas empêcher Loïs de faire ce qu’il voulait. Yari reprenait tranquillement le contrôle du corps d’Ezy, éloignant la douleur de son entre jambe tandis qu’il se redressait lentement pour regarder le chaton de toute sa hauteur. Bien que Yari soit muet, ce n’était pas la raison pour laquelle il ne répondit pas aux remarques du garnement. Il ne voyait pas l’intérêt de répondre à ces dires et se contenta de ramasser la robe à présent bonne à être recousu si Ezéchiel espérait encore l’utiliser dans un avenir plus ou moins proche. Au moins le Varden avait eu un petit effet sur le chaton, bien qu’il semble en colère contre ce geste, il avait compris que la dignité du petit avait été touchée.

Ils le regardèrent partir de son côté jusqu’à ce qu’il disparaisse de leurs vues avant que Yari ne face demi tour et ne retourne dans la chambre dévasté.

*Bon … je vais commencer à ranger, laisse-moi la palce Yari*
*Non*

*Quoi ? Comment ça non ? Allez bouge toi de là.*

Yari ne prit pas la peine de répondre à Ezéchiel ce contentant de ce posé la robe dans un coin de la pièce et de s’habiller de vêtement propre et sec. Ignorant totalement et ne remarquant même pas les tentatives de son compagnon de corps pour récupérer le contrôle du corps. Ezéchiel quand à lui commençait à s’inquiéter de son comportement, de une parce qu’il l’avait toujours laissé reprendre le contrôle et de deux parce qu’en utilisant la force il le récupérer sans aucun problème. Hors là il n’y arrivait pas du tout. Commençant à lutter il se sentit de plus en plus s’éloigner de la conscience de Yari tandis que ce dernier fermait la porte de la chambre après s’être préparé à ressortir dehors. Ezéchiel ayant l’impression de perdre conscience alors que Yari ne remarquait absolument rien.

[Voilà pour clore définitivement le topic]